Premier siècle de l'OSR: un joli conte de Noël
Premier siècle de l'OSR: un joli conte de Noël
L' "Oratorio de Noël" de Bach, composée en 1734 à Leipzig, a été joué ce mercredi 12 décembre au Victoria Hall de Genève dans le cadre des "Midis de l'OSR". Encore une façon de célébrer cent ans de musique en Romandie avec le choix de cet oratorio réputé et toujours aussi vénéré par les mélomanes et fans de Johann Sebastian Bach. Joué par un orchestre que le monde entier loue pour sa qualité et par un chœur de jeunes chanteurs inspirés, cette nouvelle occasion de saison de célébrer confirme le travail précieux que l'orchestre "made in Romandie" fait pour séduire différents publics. On applaudit.
En cette journée de préparatif des fêtes de fin d'année 2018, on compte encore des "marmites de l'Escalade" en chocolat bien tentantes dans les vitrines des confiseries genevoises et des verres de vin chaud plutôt réconfortants au village de Noël de la rue du Mont-Blanc près de Cornavin. Mais l'actualité du jour, c'est ce "Midi de l'OSR" avec Bach, un rendez-vous qui s'inscrit dans le programme de saison de l'Orchestre de la Suisse romande, à une heure inhabituelle pour écouter de la musique. Tant mieux. Et Laurence Paillot, la responsable presse et multimédia de l'OSR de nous préciser que ces petits intermèdes heureux de la mi-journée seront plus nombreux en 2019.
Alors, le Victoria Hall se garnit allégrement en ce jour de semaine. Le concert sera commenté par Corinne Schneider, une spécialiste de Bach, musicologue, conférencière et personnalité de la radio France Musique. L'Oratorio de Noël, cantate N° 1 "Am ersten Weihnachtstag" réunit les musiciens de l'OSR et le Chœur de chambre de la HEM sous la direction de Celso Antunes. La conférencière insiste en préambule sur la particularité du chant de cet oratorio avec ses différents récitatifs (un chanteur perché au dessus du chœur s'applique à magnifiquement rendre son texte intelligible, une composition inspirée du Nouveau Testament et plus précisément de l'évangile selon Saint-Luc) et attire notre attention sur les différences avec les vocalises d'une chanteuse soliste intervenant ensuite. Son style se détache de la construction musicale qui accompagne le récitatif (une syllabe n'égale pas une note dans cette situation, les vocalises de la chanteuse se reposent sur un enchaînement de plusieurs notes). Le novice assiste à une séance de décryptage de la composition de "L'Oratorio de Noël", passionnant!
Ce cours de musique et de musicologie semble ravir les membres de l'assistance parmi lesquels j'identifie plusieurs germanophones, mais aussi quelques enfants qui n'ont pas cours l'après-midi. L'humour de l'intervenante Corinne Schneider se conjugue avec celui des musiciens de l'orchestre chargés de montrer au public qui un hautbois, qui une trompette. Cette touche détendue ajoute un élément supplémentaire à cette ambiance très spéciale, féérique de ces fêtes de fin d'année en centre-ville de Genève, et ce sous les ors de la magnifique salle de concerts. Le concert, parlons-en, démarre avec à la baguette le Chef français et russe d'origine Jean-Jacques Kantoeow et sa gestique saccadée et précise. Les deux flutistes caressent l'ouïe des spectateurs, faisant replonger en enfance le public venu nombreux. Les voix basse-aigüe du duo homme-femme utilisées avec puissance et magie donnent presque une dimension d'Opéra à cet Oratorio "larger than life". On a envie de remercier l'OSR pour ce spectacle de festivités. La structure d'un oratorio ne doit normalement pas être chahutée. Elle doit rester semblable à sa facture d'origine. Pourtant, on sent Bach très animé par l'envie de briser les règles, se servant allégrement dans ses compositions musicales antérieures pour les réutiliser pour chacune des six cantates qui composent cet "Oratorio de Noël". On trouvera amusant de voir que le sampling chers aux artistes pop et hip-hop de la fin du XXe et du XXIe siècles existait déjà en 1734 mais à l'époque on appelait ça une "parodie". Ce "Midi de l'OSR" a apporté son lot de surprises historiques.
Pas David Glaser
-Pour lire la sélection de René Gagnaux sur l'histoire des cent ans de l'OSR, allez sur ce lien.
-Et voici le lien pour lire le compte-rendu du concert des 100 ans au Palais de Beaulieu à Lausanne.
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La 6e Fête romande de gymnastique marque la première participation féminine au concours. Jérémy Toma a retrouvé une photo familiale illustrant l'événement. Hommes et femmes sont cependant loin d'être égaux sur les podiums, comme le révèle un article du journal La Sentinelle.