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Peter TSCHAIKOWSKI, 5 pièces du ballet «La belle au bois dormant», OSR, Ernest ANSERMET, mercredi 13 mai 1959

13 mai 1959
RSR resp. RTSR
Radio Suisse Romande, R.Gagnaux, sources indiquées dans le texte

«La Belle au bois dormant» est un ballet en un prologue, trois actes et cinq tableaux que Peter Tschaikowski composa en 1888, sur une idée de Ivan Vsevolojski, le directeur des Théâtres impériaux de Saint-Pétersbourg, inspiré du conte de Charles Perrault et des frères Grimm. Il fut donné en première audition publique le 15 janvier 1890 au Théâtre Mariinsky de cette ville, avec une chorégraphie de Marius Petipa.

Ce doit être avec les «Ballets Russes» qu' Ernest ANSERMET a joué ce ballet - plus exactement son dernier acte - à Genève pour la première fois. La plus ancienne trace que j'ai pu en trouver dans la presse locale et dans la banque de données ONSTAGE date du jeudi 28 septembre 1922, Ernest Ansermet dirigeant son Orchestre de la Suisse Romande:

"[...] «Le Mariage de la Belle au Bois dormant» est le dernier acte d'un grand ballet de Marius Petipa et de Tschaïkowsky, qui fut représenté pour la première fois au Théâtre Impérial de Petrograd, il y a une trentaine d'années, avec une somptuosité et une magnificence sans pareilles.

Depuis lors ce ballet n'a pas quitté la scène, devenu le spectacle favori du public russe. La chorégraphie classique fut cultivée en Russie aux Théâtres Impériaux tout le long du XIXe siècle par des maîtres de ballet français, tels que: Didelot, Perrault, Saint-Léon, Petipa. C'est grâce à eux que les vieilles traditions de cet art subtil, - hélas! prêt a disparaître, - ont été scrupuleusement conservées dans les écoles impériales de danse de Petrograd et de Moscou, où se sont formés les célèbres artistes des Ballets russes dont les noms ont acquis de nos jours une notoriété mondiale.

Ces traditions, nous les retrouvons dans «La Belle au Bois Dormant», ce chef-d'oeuvre de l'art chorégraphique où ses éléments les plus purs sont réunis et savamment combinés pour atteindre la perfection, tant au point de vue de la beauté des mouvements plastiques qu'a celui de la virtuosité.

Le dernier acte de ce ballet représente la fête donnée à l'occasion du mariage de Princesse Aurore. Nous y voyons des «pas d'ensemble classiques» entrecoupés de soli ou variations et suivis d'une série de pas de caractère donnant l'expression chorégraphique des Contes de fées de Perrault. Puis vient, d'après la tradition, le pas de deux classique, dansé par la Princesse et son fiancé, et le tout se termine par un grand finale, sur un thème de mazurka, exécuté par tous les artistes de la troupe. [...]"

De l' enregistrement de la Radio Suisse Romande qui vous est proposé ici, je ne connaissait d'abord que l'année: 1959. Grâce à l'excellente banque de données SCRIPTORIUM, j'ai pu trouver qu'il ne peut s'agir que du concert du 13 mai 1959 diffusé à partir de 20h35 sur Sottens, dans le cadre du traditionnel concert du mercredi soir, avec ces 5 pièces en fin de concert: Ernest Ansermet avait choisi les classiques 5 pièces de la suite Op. 66a, publiée à Moscou en 1899 par l'éditeur Jurgenson, «Ouverture», «Adagio», «Pas de caractère», «Panorama» et «Valse».

- «Ouverture»: Dans l'introduction du ballet, Peter Tschaikowski souligne la lutte entre le mal survolté et le bien nostalgique: "[...] des accords non résolus en coups de tonnerre pour la fée Carabosse et le premier des trois traitements en mi majeur de la promesse douce-amère de la Fée des Lilas, la mélodie étant ici confiée à la flûte et au cor anglais. [...]". La première partie de l'ouverture reprend le début de cette introduction (les mesures 1 à 27 d'après cette page du site de l'IMSLP), puis - dans cet enregistrement de concert à environ 2 minutes 27 secondes - enchaîne sur une adaptation de l'apparition de la Fée Lilas (qui termine le prologue du ballet).

- «Adagio»: il s'agit de la première partie du No 8 du ballet, au premier acte, «Pas d'Action a) Adagio. Andante - Adagio maestoso - Più mosso -Tempo I - Molto sostenuto, quasi più andante - Tempo I». Cet Adagio symphonique est très connu, avec son solo de harpe au début. "[...] Aurore reçoit à tour de rôle une rose de chaque prince, en pointe: l'un des défis suprêmes du répertoire de la prima ballerina. En guise de contraste, survient une autre danse gracieuse en trilles pour les Demoiselles d'honneur, avec une variante exubérante pour les Pages. Puis une variation en solo pour Aurore est dominée par un violon solo et complétée par une cadence destinée à compenser celle de la harpe dans l'Adagio, premier d'une longue liste d'hommages importants au talent du grand violoniste Leopold Auer (1845 - 1930). La Coda est douce, mais l'inquiétude est soulignée par les figures de triolets aux trompettes lorsqu'une vieille femme qui vient juste d'apparaître donne un fuseau à Aurore. Fascinée, celle-ci danse avec ce fuseau sur une valse qui est une variante de la mélodie de la coda [...]"

- «Pas de caractère»: c'est le no 24 du ballet, au 3e acte, «Pas de Caractère (Le Chat botté et la Chatte blanche). Allegro moderato»: "[...] Le Chat botté de Perrault courtise la Chatte blanche qui crache sur des miaulements de hautbois, de bassons et (ensuite) de cor anglais frisant tout d'abord l'atonalité. [...]"

Le Chat botté est un peu vexé...

- «Panorama»: le No 17 du ballet, au 2e acte, «17 Panorama. Andantino»: "[...] La Fée des Lilas transporte le Prince dans son bateau vers la mystérieuse forêt qui enchâsse le château et la cour de Florestan XIV. Le Panorama est typique de Tchaïkovski dans sa plus simple expression, tirant sa magie du mouvement à l'unisson des violons au travers de fractions de gammes descendantes et ascendantes. Une brume épaisse enveloppe la Fée et le Prince de glissandi tourbillonnants de harpe. [...]"

- «Valse»: le très célèbre No 6 du ballet, au premier acte, «6 Valse. Allegro (Tempo di Valse)»: "[...] Ce numéro est généralement appelé la "valse des guirlandes" en raison de la chorégraphie originale de Petipa (inévitablement conservée dans de nombreuses productions). Le thème principal est particulièrement retentissant sur la corde de sol des violons. [...]"

Les citations ci-dessus proviennent d'un texte de David Nice - dans une traduction de Marie-Stella Pâris - publié en 2012 dans la ***brochure du CHSA 5113(2)*** de Chandos.

Dans l'enregistrement de concert proposé ici, la fin de la Valse est un peu abrupte: dans la fin des années 1950, l'habitude était souvent - hélas - de couper les applaudissements de la fin, ce qui conduisait inévitablement à une extinction artificielle, plus ou moins abrupte, de la musique.

À noter que c'est également en 1959 qu'Ernest Ansermet enregistra l'intégralité du ballet pour Decca - séances d'enregistrement des 29 et 30 mars et 8 au 14 avril 1959, comme d'habitude au Victoria-Hall de Genève, en mono et en stéréo - Pr: James Walker (s) Eng: Gil Went (m), Roy Wallace (s) - , publiée pour le première fois sur disques Decca LXT 5532-34 resp. SXL 2160-62 en octobre 1959 et sur Decca LONDON LL 3150-52 resp. CSA 2304 en février 1960. La première parution sur CD n'a eut curieusement lieu que très, très tard, en avril 2009 sur Australian Eloquence 480 0560.

Un peu auparavant, en janvier 1959, Ernest Ansermet avait enregistré trois extraits du ballet avec le Royal Opera House Orchestra Covent Garden, qui sont parus avec d'autres extraits de ballets sur le superbe double album RCA Victor LDS 6065, réalisé en souvenir de sa période de direction des Ballets Russes, et pour honorer la mémoire de Diaghileff.

L' enregistrement que vous écoutez...

Peter Tschaikowski, 5 pièces du ballet «La belle au bois dormant», Op. 66, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 1959

1. Ouverture 03:58 (-> 03:58)

2. Adagio 05:46 (-> 09:44)

3. Pas de caractère 01:51 (-> 11:35)

4. Panorama 02:04 (-> 13:39)

5. Valse 04:21 (-> 18:00)

Provenance: Radiodiffusion, Archives RSR resp. RTS

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René Gagnaux
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22 février 2019
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