Description de la vidéo: "Voyage d'affaires de René Perrin aux USA: du temps où une petite fabrique de pierres fines pour l'horlogerie de Bâle Campagne avait pour clientes quelques grandes fabriques américaines de montres."

René Perrin** En 1925 (probablement), René Perrin (né en 1897) quitte son village de Maisprach (Bâle Campagne) pour effectuer un voyage d'affaires sur la côte Est des Etats-Unis d'Amérique. Il filme ce qu'il y découvre. René Perrin suit les traces de son père Jules Perrin (1869-1934) qui avait fait le même voyage d'affaires en 1904. Il s'agit d'un film d'amateur.

René Perrin ne filme pas l'intérieur des fabriques, mais les bâtiments et les ouvriers qui se rendent à leur travail. "Afin de montrer à ses ouvriers en Suisse comment vivent les ouvriers américains" rapporte la mémoire familiale. A cette époque, l'industrie horlogère américaine est à son apogée.

Les fabriques d'horlogerie américaines filmées sont les suivantes: Waltham Watch Factory, Ball Watch Factory, Elgin Watch Factory, Hamilton Watch Factory, Bowman Watch Company, Illinois Watch Company.

Les lieux visités sont Boston, Waltham, Charles River, Harvard University (Massachusetts), Cleveland (Ohio), Elgin (Illinois), Lancaster, Philadelphia (Pennsylvania), Riverside (New Jersey), Washington DC, Alexandria (Virginia), New York City, Springfield (Illinois), Chicago (probablement), St Louis (Missouri), Atlantic City (New Jersey).

Le film commence par quelques images prises sur le paquebot voguant vers les USA. Sous l'objectif de la caméra de René Perrin viendront ensuite des paysages, des rues, des bâtiments, des passants, des rivières. Les amateurs de voitures anciennes devraient également être intéressés par ces scènes. A noter les images d'une calèche passant devant la Maison Blanche à Washington!

René Perrin n'a laissé aucune indication quant aux lieux qu'il a visités. Leur identification a été faite en 2015 aux USA. Les titres et sous-titres ont été ajoutés en 2016.

René Perrin et son père Jules sont issus d'une famille du Locle active dans le monde de l'horlogerie (pierres et fines et cadrans). En 1883, la Commune de Maisprach (Bâle Campagne), qui cherchait à développer une industrie dans le village, s'adressa à Louis-Edouard Junod, directeur d'ateliers de tailles de pierres fines pour l'horlogerie à Lucens (Vaud). M. Junod proposa à son contremaître Fritz Beck d'ouvrir une succursale à Maisprach. Fritz Beck s'y rendit en compagnie de son épouse Clémentine Beck-Frey (née en 1854), ancienne employée aux écritures à la Fabrique Junod. Fritz Beck reprit la fabrique de Maisprach à son compte après quelques années.

Fritz Beck mourut accidentellement en 1892. Sa veuve fit venir du Locle sa nièce Alice Perrin, née Bersot (1871-1943) et son mari Jules Perrin, pour reprendre la direction des ateliers de pierres fines. Jules Perrin développa cette petite industrie qui faisait travailler des ouvriers et ouvrières dans plusieurs ateliers des villages avoisinants (Magden, Buus, Zeiningen, Sissach) de même que au nord de l'Italie. Jules Perrin avait de nombreux clients aux USA parmi les fabriques de montres que comptait alors le pays. Ce qui l'incita à s'y rendre en 1904, tout comme son fils René en 1925. Seules deux cartes postales témoignent du voyage de 1904.

Jules Perrin

Les ateliers de Maisprach fermèrent dans les années 1940.

La fabrique de Maisprach.

Ariane Gualtierotti-Gafner