La police de Lausanne au secours de ses concitoyens. Première partie: Sapeurs-Pompiers
La police de Lausanne au secours de ses concitoyens. Première partie: Sapeurs-Pompiers
Le poste de premier secours, formé d'agents de police et d'un brigadier à leur tête, équipés en sapeurs-pompiers, toujours prêt à intervenir 24 heures sur 24 depuis la pl. de la Palud. Photo prise devant le collège de Beaulieu en 1910.
Tout le monde connaît la tâche principale de la police : protection des personnes et des biens, veiller au maintien de l'ordre publique et au respect de la Loi. Toutefois, la police municipale de Lausanne (dont j'ai fait partie pendant 16 ans), comme beaucoup d'autres corps de polices, a eu pendant 150 ans des tâches annexes, notamment en matière de lutte contre le feu ainsi que de secours et sauvetage de personnes. C'est de ces derniers aspects dont je vais vous parler.
1ère partie: Pompiers de 1907 à 1943.
En 1852, la police municipale de Lausanne se restructure. Ce corps, constitué déjà en 1766, doit évoluer avec la ville qui s'agrandit et s'industrialise. Il faut que les citoyens puissent l'atteindre rapidement en cas de besoins. Comme à cette époque le téléphone n'existe pas encore et que les moyens de transports sont rudimentaires, on a l'idée de rapprocher les agents de la population en créant 5 postes de police dispersés dans la ville, à savoir: pl. de la Palud, St-François, St-Laurent, St-Pierre/Martherey et à la Cité (il est également fait mention dès 1890 d'un poste à Ouchy et d'un autre à la rue du Pré - quartier démoli pour faire place à la rue Centrale dans les années '20). Chaque poste comprend une dizaine de policiers qui assurent un service de 24 heures sur 24.
En ce temps la Ville de Lausanne possède bien un Service du feu composé de citoyens formés à cet effet (voir http://www.notrehistoire.ch/photo/view/18444/), mais leur temps de mobilisation et donc d'intervention est long car ils ne sont pas en caserne mais chez eux ou au travail. L'alarme est en général donnée par la police, au moyen d'un cornet d'alarme (http://www.notrehistoire.ch/photo/view/48958/), voire d'un clairon, ou par le guet de la cathédrale qui fait alors sonner la grande cloche du beffroi. Pour diminuer ce délai, on a équipé chaque poste de police d'un matériel de lutte contre l'incendie et formé les policiers à son utilisation. Dorénavant, pour chaque alarme feu, le poste le plus proche doit envoyer le plus grand nombre d'agents sur place pour commencer l'extinction avant l'arrivée des pompiers volontaires. Pour la petite histoire, chaque poste a été équipé également d'un brancard pour le transport des blessés en cas d'accidents.
En 1907, soit plus de 50 ans après, on se rend compte que le système a atteint ses limites, les policiers étant de plus en plus sollicités pour régler la circulation, intervenir ou patrouiller dans la ville, sans être atteignable immédiatement. Lausanne est mûre pour un poste permanent formé de pompiers professionnels, comme c'est déjà le cas dans certaines autres grandes villes. Hélas le Conseil Communal n'a pas voté les crédits nécessaires et la Municipalité a dut trouver une autre solution : La Gâpiounaire, c'est à dire la police en patois, seul Service officiel à assurer une permanence 24 heures sur 24.
Un poste de premier secours est alors créé par le Corps de police. Il est formé de 8 agents de police et d'un brigadier à leur tête (voir photo ci-dessus, datant de 1910), équipés en sapeurs-pompiers, toujours prêt à intervenir 24 heures sur 24. Ils sont logés à la pl. de la Palud mais pas encore motorisés.
En 1912, enfin, le Conseil communal accepte d'engager progressivement des sapeurs-pompiers professionnels et de motoriser le service. Toutefois, les policiers complèteront les effectifs de ce poste, appelé à partir de 1937 « Poste Permanent », jusqu'en 1943.
2ème partie, voir la suite: http://www.notrehistoire.ch/photo/view/30503/?msg=photoUpdateSuccess
Un document (http://www.dartfish.tv/Presenter.aspx?CR=p33203c27287m677025 ) venant du site du Patrimoine audiovisuel des Archives de la ville de Lausanne, illustre très bien mes propos ci-dessus, spécialement dans sa séquence « alarme ». En effet, on peut y voir le départ des policiers-pompiers du Poste-Permanent de la Palud partir avec leur camion, l'alarme donnée par le clairon, le cornet et le Guet de la Cathédrale faisant sonner la grande cloche du beffroi!
Et aussi: http://www.lausanne.ch/view.asp?DocId=36778
Sources et inspiration:
Ma mémoire et celle de mes anciens collègues de la police, du Groupe sanitaire et du Poste Permanent des pompiers de Lausanne
Mes archives personnelles et celles du Groupe sanitaire de Lausanne
La Patrie Suisse, 1910
Histoire de la lutte contre le feu à Lausanne, 1882 -1982, Gilbert Coutaz
Police de Lausanne, le Groupe sanitaire 20 ans à votre service, 1983
Les lausannois, leur police et son histoire, 1986
Les mystères du Lausanne 1900, mémoires d'un Sherlock Holmes vaudois (Marius Augsburger, dit traclette), Georges et Roger Molles, ed. Slatkine, 1992
Téléphonie en Anniviers
D'après Paul-André Florey, qui a écrit un ouvrage notable sur le bourg médiéval de Vissoie, le télégraphe fut introduit dans le val d'Anniviers en 1876, suivi par le téléphone en 1899.