Gilbert Pichon, dit Harry-Marc
MAIS QUI ÉTAIT-IL ?
Harry-Marc 1893 - 1971
Gilbert Pichon de son vrai nom naît à Paris. C'est en 1944 qu'il ouvre un restaurant à la rue de Carouge dans un immeuble de 1840 à l'enseigne du café des Beaux-Arts mais anciennement appelé le Gambrinus. Les anciens se rappelleront de son fameux gratin dauphinois avec une bonne viande rouge accompagnée d'un verre de beaujolais.
Les clients après le spectacles ont alors l'habitude de dire : « on va chez Harry-Marc », de son nom d'artiste puisquil fut un ancien comédien habitué de la scène de la Comédie et du Casin voisin.
Son restaurant devient vite un cercle où se retrouvent comédiens de tous horizons comme Michel Simon l'ancien gamin de la Grand-Rue, de Jean Marais, Jean-Louis Barrault ou Fernand Raynaud. Mais aussi des hommes politiques comme François Mitterand, des hommes de lettres mais aussi des sportifs de la petite reine comme Louison Bobet, Ferdy Kübler, Hugo Koblet ou des boxeurs revenant de la salle communale voisine.
Durant la dernière guerre, en homme engagé il aide avec discrétion et efficacité de nombreux compatriotes à surmonter les années de privation. Par la suite il ne lâchera plus cet engagement social qui le caractérise si bien. Il regroupe les français de Genève et fonde le Stade français de basket, vainqueur en 1968 de la coupe et du championnat suisse, puis il dirige également le Vélo-Club français pour organiser le Tour du Canton.
Mais sa plus belle réalisation reste la création de la fondation de la Commune libre de Plainpalais, association philanthropique symbolisée par un pélican tendant sa sébille à l'aigle genevois.
Chaque année sur la Plaine une vogue et un cortège se terminaient par la pesée du maire, le plateau de la balance devait le faire monter grâce aux piécettes lancées par les spectateurs. Il récolta une fois jusqu'à 3'000.-- francs qui lui permit d'offrir aux personnes âgées du quartier le poulet et le pot de vin. Il fonda également à Viry la maison de vacances des anciens pour apporter détente et réconfort aux déshérités.
La République française reconnut ce bienfaiteur en le nommant Chevalier des Palmes académiques et chevalier de l'Ordre du Mérite.
Lorsqu'il quitta son cher Plainpalais, l'église St-François fut noire de monde et en 1995 le café disparu.
Un tout petit bout de rue à l'extrémité nord de la Plaine nous rappelle encore son souvenir.
Article tiré de : Association des intérêts de Plainpalais / Bulletin n°13 - été 2011
Pour aller plus loin : En hommage à Gilbert Pichon, dit Harry-Marc, comédien, chansonnier et philantrope
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