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Victor DESARZENS, Carl-Maria von WEBER, Symphonie No 1, Orchestre de Chambre de Lausanne

septembre, 1960
Label Westminster pour le disque, René Gagnaux - resp. sources citées - pour photos, texte et restauration de l'audio
Label Westminster pour le disque, René Gagnaux - resp. sources citées - pour photos, texte et restauration de l'audio

C'est au cours de ses «Wanderjahre» en tant que musicien itinérant, chef d'orchestre occasionnel et parfois professeur, que Carl Maria von Weber fit la connaissance du duc Eugène de Würtemberg. Comme d'autres princes de l'époque, le duc Eugène était un mélomane passionné et un musicien amateur. Dans son château de Karlsruhe, en Silésie, il entretenait un groupe de musiciens avec lesquels il pouvait assouvir son penchant pour le hautbois. C'est pour cet ensemble (flûte, hautbois, bassons, cors et trompettes par deux, timbales et cordes) que Weber écrivit ses deux symphonies entre la mi-décembre 1806 et la fin janvier 1807, donc bien avant qu'il ne se fasse connaître comme compositeur d’opéra. Et c'est sans doute en pensant à son royal mécène que Weber a donné plus qu'un minimum d'importance au hautbois sans s'aventurer trop loin dans la complication technique. Les deux symphonies ne furent toutefois jamais jouées par cet orchestre: en automne 1806 le duc fut recruté par l’armée et en février 1807, après la bataille d'Eylau, l’orchestre et le théâtre furent dissous; le 23 février Weber quitta Karlsruhe, emportant les manuscrits.

La symphonie No 1 fut revisée en 1810 et donnée en première audition le 9 mars de la même année à Mannheim - dans un concert académie, où Weber se présenta aussi comme pianiste, jouant le concerto d’Anton Eberl; les parties d'orchestre furent imprimées en 1812 par Johann Anton André.

"[...] Ces deux symphonies, les seules que Weber composera, constituent un témoignage de cette époque de transition, du classicisme vers le romantisme, pas tant au niveau formel qu’au niveau des couleurs orchestrales. Il faut voir ces oeuvres comme une étape vers ce qui constituera l’essentiel de l’oeuvre de Weber: les oeuvres dramatiques. Dans des lettres écrites quelques années plus tard, on voit bien que si le compositeur avait quelque affection pour elles, il les considérait quand même pour ce qu’elles sont: des oeuvres d’apprentissage. En les entendant, on voit bien que les révolutions apportées par Beethoven, notamment dans sa troisième Symphonie, l’Héroïque, créée en 1805 n’intéressaient guère Weber.

La première Symphonie en do majeur fut composée entre le 14 décembre 1806 et le 2 janvier 1807 alors que la seconde suivra immédiatement et sera composée entre le 22 et le 28 janvier de la même année.

Elle reprend la forme sonate classique en quatre mouvements: allegro con fuoco, andante, scherzo et presto. Le premier mouvement commence dans une fanfare et le second thème contrasté semble sortir d’un «Singspiel», sorte de drame musical très populaire alors dans les pays germaniques.

Le second mouvement, le plus intéressant, permet à Weber de présenter son goût pour les nouvelles sonorités graves de l’orchestre qui lui serviront tant dans ses futurs opéras, notamment dans le «Freischütz».

Le troisième mouvement rappelle Beethoven par son abandon du menuet au profit du scherzo et anticipe presque Mahler avec son allure évoquant le «Ländler». On pense aussi à Haydn pour ses effets surprises.

Le finale, emporté, rappelle les finales d’opera buffa. Encore une fois, l’ombre du blagueur Haydn n’est pas loin dans cette sorte de perpetuum mobile. Malgré tout le charme de cette symphonie, Weber devait cependant se montrer plus tard réservé face à elle. Le 14 mars 1815, après une interprétation de celle-ci en concert, Weber devait écrire à un ami: „Dieu sait qu’aujourd’hui j’écrirais autrement plusieurs passages de ma symphonie; je n’en suis pas autant satisfait que du menuet (en fait, un scherzo) et surtout de l’adagio (en fait, un andante). Le premier allegro est un formidable mouvement de fantaisie, dans le style d’une ouverture, avec des phrases décousues, et le dernier mouvement aurait pu être davantage développé“ [...]" cité des notes de Jean-Pascal VACHON publiées en 2008 dans le livret du BIS-SACD-1620 de BIS Records AB.

Voir aussi la présentation (en anglais) publiée au verso de la pochette du disque Music Guild MS 813.

Victor DESARZENS et l'Orchestre de Chambre de Lausanne enregistrèrent cette symphonie en septembre 1960 pour le label WESTMINSTER, elle fut publiée sur le verso du disque WST 17034, avec la symphonie No 2 au verso. Le tout fut réédité peu après sur le disque Music Guild MS 813, sous-label de Westminster, dont provient cette restauration.

Carl Maria von Weber, Symphonie No 1 en do majeur, op. 19, Orchestre de Chambre de Lausanne, Victor Desarzens, septembre 1960

1. Allegro con fuoco 07:41 (-> 07:41)

2. Andante 07:09 (-> 14:50)

3. Scherzo. Presto 04:51 (-> 19:41)

4. Finale. Presto 04:52 (-> 24:33)

Provenance: Music Guild MS 813, restauré par mes soins

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René Gagnaux
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16 avril 2022
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