Le colonel divisionnaire Louis Henri Bornand

Le colonel divisionnaire Louis Henri Bornand

juillet, 1912
Photographe E Wurgler Pontaise Lausanne
Yannik Plomb

Le colonel divisionnaire Louis Henri Bornand en mission dans sa voiture Pic-pic quelque part sur le plateau suisse romand.

Louis Henri Bornand était né à Lausanne le 25 août 1862, où son père. Ami Bornand , a joué un rôle en vue comme notaire, juge cantonal député aux Constituantes de 1861 et de 1885.

Conseiller d'Etat et directeur de la Caisse hypothécaire vaudoise, Ami Bornand recevait beaucoup, nombre d'hommes distingués s'asseyaient à sa table; leurs conversations et leurs discussions initièrent de bonne heure le jeune LouisHenri aux affaires publiques.

Le futur commandant de corps fit à l'Académie des études de droit. Dévoué membre de Belles-Lettres, il fut président de cette société, puis président central de Belles-Lettres. II resta, sa vie durant, un enthousiaste de la société, où il avait passé de si joyeuses années : nulle fête bellettrienne n'eût été réussie sans Louis-Henri Bornand !

II continua ses études à l'Université de Munich et à la faculté de droit de Paris. Il se voua au notariat, qu'il pratiqua à Lausanne de 1886 à 1892. Il exerça, de 1892 à 1912 les fonctions de juge informateur du cercle de Lausanne, de 1901 à 1921 de juge d'instruction fédéral pour la Suisse romande.

Il était encore stagiaire- notaire lorsque ses concitoyens de Sainte-Croix l'envoyèrent au Grand Conseil. Il y siégea jusqu'en 1896. Nommé alors juge informateur, il dut quitter le Grand Conseil. En 1890, il avait été sérieusement question de lui pour le Conseil national.

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Edition Guggenheim & Co Zürich 1909

Sa carrière militaire fut extraordinairement rapide et brillante. Recruté dans l'infanterie en 1881, L.-H. Bornand fut caporal, puis lieutenant à vingt ans, puis quelques mois plus tard , deuxième adjudant à l'Etat-Major de la Ire division ; en 1889, à vingt-sept ans, capitaine ; en 1893, major commandant du bataillon de fusiliers 9 ; 1898, lieutenant-colonel et commandant le 2e régiment ; en 1905, à quarante-trois ans, colonel-brigadier, commandant de la brigade d'infanterie ; en 1909, à quarante-sept ans, colonel-divisionnaire et commandant de la Ire divsion , qu 'il commanda pendant toute la mobilisation et pendant les troubles de novembre 1918, puis au moment de la grève générale , de la tentative de révolution et de l'essai d'instauration du régime soviétique en Suisse imaginé par le comité d'Olten.

Fin novembre 1918, il succéda à feu le colonel Audéoud en qualité de commandant du 1er corps d'armée romand. Depuis ses débuts de lieutenant, il avait constamment été le plus jeune des officiers de son rang.

En 1894, il a été envoyé en mission , par le Conseil fédéral , à la guerre gréco-turque ; au printemps 1915, ce fut sur le front français où il a vu les lignes des armées des généraux Langle de Cary, Frandhet d'Espérey et Dubois, de l'Argonne à Compiègne , et où, le 14 avril dans un secteur de l'Aisne, hôte du général Franchet d'Espérey, accompagné du lieutenant-colonel Roger de Crousaz (Lausanne), il a passé en revue, sous les marmites allemandes, les Suisses du 2me régiment étranger.

Rappelons encore qu 'il avait présidé en 1903 à l'organisation des mémorables fêtes du Festival vaudois.

Il avait manifesté , il y a quelques années déjà , son intention de se retirer. L'abjecte campagne à laquelle il fut en butte eut l'effet contraire de celui qu'en attendaient ses auteurs : le colonel Bornand reçut tant de sincères témoignages de sympathie et d'approbation , tant officielle que privée, qu'il remit à plus tard sa démission.

En acceptant sa démission , le 21 novembre dernier. M. le conseiller fédéral Scheurer n'avait pas voulu s'en tenir au laconisme officiel du protocole et, dans une lettre au colonel Bornand , lui disait que le gouvernement fédéral tenait à exprimer « son vif regret de voir partir un officier qui a servi son pays aussi longemps et aussi fidèlement et qui , par sa féconde et illassable activité militaire , a droit à la reconnaissance des autorités et du peuple. »

L'Impartial du 01.10.1927

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Yannik Plomb
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6 décembre 2023
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