La couronne impériale

zinal
© Marie-Noëlle Savioz
Michel Savioz

**Elle est petite l'Aiguille de la Lé,
Mais c'est le soir qu'il faut la voir,
Quand elle se découpe sur le ciel,
On dirait de la frivolité!

Du Pigne et des Bouquetins,
On n'en voit que le derrière.
Le Cornier, bien que Grand,
Pour nous il est la fin des "collines".

Mais voici la Dent-Blanche,
Elle est austère, mais c'est la reine.
Elle devrait être Dent d'Hérens,
Quelle injure pour ceux d'ici,
Alors que chez nous, on dirait que c'est l'Eiger.

La Pointe de Zinal est une menteuse.
Vue de la vallée, elle se donne des airs;
Mais de près, petite demoiselle,
Faut grandir pour épater.

Les Monts Durand ont été mis là,
Pour préparer la vertigineuse arête élancée
De notre magnifique Ober.

Il laisse tomber doucement un Trifthorn,
Tout chancelant mais sournois,
Qui essaye de piéger les gens trop curieux
Dans les crevasses dont il a le secret.

Et voilà le Zinalrothorn,
Lui qui donne le temps qu'il fera.
Quand il est rose le soir,
Les lendemains sont beaux encore.
Il est le roi de la "couronne".

Le Momming en est son contrefort,
Il profite un peu de sa gloire.

Le Mammouth a drôle de figure;
Mais il faut le voir parcouru
Par les amateurs de grands frissons,
On dirait un nid de fourmis géant.

Le Besso se cache derrière,
Il est discret, presque secret.
De Mountet on ne le voit pas,
Mais de Zinal, il est royal.**

C'est l'histoire de la "couronne impériale".

Petit texte écrit à la cabane par ma maman Marie-Noëlle (1935-2021), gardienne du Gd-Mountet de 1976 à 1994.
Publié comme éditorial dans la revue mensuelle de la section des Diablerets, à l'occasion de l'inauguration de l'agrandissement de la cabane Mountet.
Juillet-août 1996

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