Repérage
Ma poupée extraordinaire

Ma poupée extraordinaire

Famille
Sylvie Bazzanella

Très fière de ma poupée qui marchait et tournait la tête à chaque pas.

Ramenée de Florence, lors d'un voyage en car qu'affectionnait tant ma chère marraine Augusta, c'est sans hésitation que j'ai baptisé ma nouvelle poupée du nom de la cité florentine. Telle une passagère clandestine, Florence a voyagé dissimulée dans un grand plastique opaque, sécurisé par une fermeture éclair.

Poupée précieuse, elle séjournait en position debout, blottie dans un coin de la petite cuisine du magasin de tabac où travaillait et logeait ma marraine. A l'abri d'éventuels dommages, c'est dans son emballage d'origine qu'elle attendait sagement mes visites.

Lors de mes trop brefs séjours chez Mami, je passais le plus clair de mon temps en compagnie de ma si belle poupée, ma confidente.
Ses cheveux blonds bouclés, ses grands yeux bleus ourlés de longs cils noirs, lui conféraient une grâce incomparable. Habillée d'une jupe aux couleurs chatoyantes, agrémentée d'un corsage blanc à jabots, elle avait fière allure. Comme il se doit, sa toilette était complétée par un charmant petit chapeau rond.
Ses chaussures en cuir blanc représentaient pour moi, une grande préoccupation. Comment faire afin de ne pas les salir lors de nos balades, le long du trottoir, devant le magasin. Mami a résolu le problème. Florence a reçu une deuxième paire de chaussures en cuir... noir.

Les années ont passé, Florence a disparu, à jamais.

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