La femme au frisbee
La femme au frisbee
Vous pouvez lire ici l'article que j'ai proposé au journal de l'Omnibus, hebdomadaire de la région d'Orbe.
Si vous vous promenez aux alentours du bourg, vous tomberez peut-être sur une scène inattendue : une femme aux grands cheveux noirs envoyant un frisbee rose attrapé en vol par son chien fuselé.
Cette femme, c’est Anita Bernunzo. Le chien, Nerina (Petite boule noire). Pour arriver chez elle, il faut escalader un escalier vénérable nous menant au pont couvert, rue du même nom. Puis on découvre un deux pièces coquet dans la très ancienne maison de la famille Blum. C’est là qu’elle vit et peint, à même le sol. Mais qui est cette femme du Sud aux grands yeux noirs ? D’où ont surgi ces grands tableaux à l’allure de paysages à demi-abstraits, ces voûtes célestes et ces structures cellulaires imbriquées ?
Le rédacteur du jour installé, Nerina lui apporte une balle pour l’inviter au jeu, mais Anita est là pour se raconter dans une ambiance de musique douce. Pas besoin de beaucoup de questions pour découvrir une vie mouvementée qui l’a menée de la Sicile à Romainmôtier à l’âge de 35 ans. Elle dévoile sa formation d’origine comme naturothérapeute. Elle ne cache pas non plus son mal de vivre dans sa Sicile qui l’a poussée de plus en plus puissamment à fuir son île, ses paysages désolés et ses dures conditions de vie ; elle quitte aussi son mari et sa famille, tous ces acquis accumulés mais qui ne cachaient pas un mal de vivre devenant de plus en plus oppressant. Elle rencontre alors son maître de yoga et les portes s’ouvrent . Le grand bouleversement intérieur commence.
C’est dans ce parcours qu’une amie du groupe de yoga lui dit un jour, à 32 ans : « Mais pourquoi ne peindrais-tu pas ? » C’est la révélation pour Anita. Elle s’empresse d’acheter quatre tubes de peinture à l’huile et autant de pinceaux pour réaliser un petit tableau qui est toujours sur les murs de son salon. Trois ans plus tard, elle quittera son île pour faire un tour d’Europe en alternant formations et emplois de masseuse dans divers hôtels. Au travers de ses toiles, elle exprime ainsi sa déchirure pour ce choix risqué de tout quitter sans assurance mais elle aime cette peinture à l’huile qui exige du temps, temps de reconstruction, temps de voir se développer ses sujets, spectatrice de leur apparition.
Le but de sa recherche se résume en trois mots : « Qui suis-je ? ». Et la vie s’est chargée de la mener jusqu’à bon port, puisqu’un jour, dans un des séminaires de yoga, elle rencontre Anne Blum . Son rêve de venir en Suisse se réalisera en venant habiter le pays de Heidi (personnage qu’elle adorait depuis son enfance) quand Anne l’invite à venir à Romainmôtier en vacances ; en arrivant au village, l’émotion la submerge. Elle touche au but. Anne libère alors son atelier pour qu’elle puisse venir y résider. Le conte de fée se termine en beauté. Elle remercie la vie de l’avoir menée là dans un parcours où elle aura aussi effectué cinq ans de formation en arthérapie entre Genève et Paris. Elle se souvient aussi de ses expositions locales qui l’ont marquée, celle à la maison de la Dîme et du Hessel bar.
Si vous voulez découvrir de ses peintures, allez sur son site ou venez découvrir son atelier et ceux des autres artistes de Romainmôtier dans les journées portes ouvertes du 27 et 28 août.
Serge Goy
Téléphonie en Anniviers
D'après Paul-André Florey, qui a écrit un ouvrage notable sur le bourg médiéval de Vissoie, le télégraphe fut introduit dans le val d'Anniviers en 1876, suivi par le téléphone en 1899.