Camille SAINT-SAENS, Concerto pour violon No 3, Michel SCHWALBÉ, OSR, Frederik PRAUSNITZ, mercredi 4 janvier 1961
Camille SAINT-SAENS, Concerto pour violon No 3, Michel SCHWALBÉ, OSR, Frederik PRAUSNITZ, mercredi 4 janvier 1961
Camille SAINT-SAENS, Concerto pour violon et orchestre No 3 en si mineur, Op. 61, Michel SCHWALBÉ, Orchestre de la Suisse Romande, Frederik PRAUSNITZ, mercredi 4 janvier 1961, Grand Studio de la Radio de Genève
(illustrant ce descriptif: Michel Schwalbé, 1965 ou 1966 à l'Orchestre Philharmonique de Berlin)
Camille Saint-Saëns compose ce concerto en 1879-1880 et le dédicace à Pablo de Sarasate - qui en donne la première audition le 15 octobre 1880 à Hamburg, l'Orchestre Philharmonique de cette ville étant dirigé par Adolf Georg Beer. Il existe un «Allegro de concert» pour violon et piano d'après le concerto, écrit par le compositeur (1913).
Une courte description du 3e concerto:
"[...]Quand, dans le premier mouvement, Saint-Saëns amène le second sujet, sensuellement lyrique, dans le mi majeur fort reculé (au lieu du sol majeur qu'il avait semblé préparer), nous nous sentons transportés en un univers magique, bien éloigné de la franchise passionnée des pages d'ouverture. Cette intense atmosphère de si mineur [...] est encore plus âprement soulignée par la douce barcarolle constitutive du deuxième mouvement, sise dans la tonalité extrêmement reculée de si bémol majeur, sans nulle tentative de transition tonale. Comme dans l'Andante du Concerto en ut majeur, Saint-Saëns se plaît à rattacher le violon solo aux voix individuelles, opposées, des bois, instaurant une atmosphère intime de musique de chambre. Le passage en arpèges, près de la fin - où le violon, jouant les harmoniques (dont Sarasate était particulièrement friand) est rejoint par la clarinette - crée un effet étonnamment original.
Le finale débute par un autre brusque changement de tonalité, qui ne passe pas directement à si mineur, mais à son proche parent, mi mineur. Comme Mendelssohn dans son Concerto pour violon, Saint-Saëns préface son dernier mouvement non avec une introduction méditative, comme dans l'oeuvre antérieure, mais avec un dialogue hardiment dramatique, dans le style d'un récitatif. La partie principale du finale a un caractère éclatant, alla marcia, et loin du finale de concerto léger, conventionnel, il est le plus vaste et le plus complexe des trois mouvements de l'oeuvre. Les thèmes mémorables sont légion - un motif subsidiaire passionné, un second sujet ample, un choral apparaissant en tranquille contraste, mais revenant, près de la fin, dans un style triomphal, pour planter le décor d'une conclusion brillante. L'une des caractéristiques les plus impressionnantes de ce concerto est la manière dont Saint-Saëns intègre la virtuosité. La musique n'est plus nettement divisée en passages cantabile ou brillants: le caractère virtuose peut surgir à tout instant, pour ajouter au drame, à l'excitation, ou pour apporter une qualité décorative à la musique. [...] cette oeuvre pleine de vie et d'esprit fait plus que montrer du génie technique. Son auteur sait comment nous captiver, nous émouvoir. [...]" citations extraites des notes rédigées par Duncan Druce en 1999 pour Hyperion.
Le mercredi 4 janvier 1961 Frederik PRAUSNITZ dirigeait l'Orchestre de la Suisse Romande (OSR) dans un concert donné dans le Grand Studio de la Radio de Genève*(ref.: par exemple le Journal de Genève du 3 janvier 1961 en page 7), l'actuelle Salle Ernest Ansermet, avec des oeuvres de Händel, Saint-Saens, Bergsam et Schubert. Le soliste du concerto de Saint-Saens était Michel SCHWALBÉ, qui - 1944-1946 et 1954-1957 - avait été le premier violon de l'OSR, avant d'être engagé par Karajan comme «Konzertmeister» de l'Orchestre Philharmonique de Berlin. Le concert fut à l'époque diffusé en direct sur l'émetteur de Sottens, dans le cadre des traditionnels concerts du mercredi soir** (ref.: par exemple le Journal de Genève du 4 janvier 1961 en page 13).*
L'enregistrement que vous écoutez...
Camille Saint-Saens, Concerto pour violon et orchestre No 3 en si mineur, Op. 61, Michel Schwalbé, Orchestre de la Suisse Romande, Frederik Prausnitz, mercredi 4 janvier 1961, Grand Studio de la Radio, Genève
1. Allegro non troppo 08:20 (-> 08:20)
2. Andantino quasi allegretto 07:48 (-> 16:08)
3. Molto moderato e maestoso 10:07 (-> 26:15)
Provenance: Radiodiffusion, Radio Suisse Romande.
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