Marmite glacière des Caillettes

Marmite glacière des Caillettes

11 août 2016
Sylvie Bazzanella

Un témoin monumental du passage du glacier du Rhône.

Bien qu'inaugurée le 5 mai 1963, la marmite glaciaire des Caillettes - une des plus belles de Suisse - est connue de longue date. Mais personne n'en avait encore vu le fond avant 1962 car elle était presque entièrement comblée de terre et de blocs. Si on l'admire aujourd'hui, c'est grâce à l'intervention d'une équipe de bénévoles bien déterminés à rendre à la Nature un des ses chefs-d'oeuvre.

La marmite des Caillettes impressionne par sa taille : 5 mètres de diamètre et de profondeur depuis le rebord. Mais elle possède bien d'autres aspects intéressants.

Par exemple, en levant les yeux, on voit que la marmite se prolonge en hauteur sur plus de 6 mètres. Mais seule une moitié du tube, creusée dans la paroi rocheuse est conservée. L'autre moitié, située à l'aval, a été emportée par l'érosion, probablement au fur et à mesure du creusement de la marmite. Sous la passerelle d'observation se trouve le goulet creusé par l'eau ressortant de la marmite.

L'eau tourbillonnante a aussi marqué les bords de la marmite de stries qui descendent en spirale dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. Au fond, le creusement est plus profond dans les bords; au centre, il reste un petit dôme rocheux poli.

Comme nous pouvons le voir sur cette photographie, les parois et le fond de la marmite gardent la trace de l'écoulement turbulent de l'eau descendant en spirale :

Comment s'est formée la marmite des Caillettes ?

Avec ses bords lisses et arrondis, la marmite des Caillettes est semblable à celles que l'on peut observer dans les gorges d'une rivière tumultueuse. Mais quel cours d'eau a pu, au milieu des prés, sculpter dans la roche un monument d'une telle taille ?

Eau sous pression

La solution est apportée par le glacier du Rhône, à l'époque où il passait par-dessus le verrou de Saint-Maurice pour continuer sa route vers ce qui n'était pas encore tout à fait le Léman.

A sa base s'écoule de l'eau de fonte sous pression à cause de la masse de la glace. Cette eau transporte une abondance de grains de sable arrachés par le glacier. Il suffit alors d'une aspérité de la roche, d'une petite fissure, pour créer un tourbillon. Les turbulences du courant chargé de sable commencent à éroder la roche.

A certains endroits, cela ne forme que de petites dépressions. A d'autres, plus rares, le creusement se poursuit en spirale, de plus en plus profondément : ainsi naissent les marmites.

Un chantier explosif !

Il aura fallu plus de vingt-huit samedis répartis sur une année pour venir à bout du comblement. Les moyens mis en oeuvre sont impressionnants. La marmite contient de nombreux blocs qui deviennent de plus en plus difficile à extraire au fur et à mesure que le trou s'approfondit. A partir d'un certain stade, les blocs dont le poids se situe entre 50 et 300 kilos sont halés à l'aide d'un tire-fort. Les blocs qui excèdent 300 kilos sont réduits en fragments à grand renfort de dynamite.

L'entreprise est finalement couronnée de succès. Le samedi 20 avril 1963, la marmite est complètement déblayée. Le financement des travaux - 2100 francs - est assuré par le Cercle des Sciences naturelles, la municipalité et le syndicat d'initiative de Bex et la ligue vaudoise pour la protection de la nature.

Source : documentation in situ.

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Sylvie Bazzanella
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12 novembre 2016
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