Les violoneux, le retour

Le préambule du spectacle « Les Couleurs du Désert » à Prachâvio en août 2021 a vu le retour des violoneux et de leur répertoire.

Jusqu’au milieu du 19e siècle, c’étaient les violoneux - ou à défaut les chanteurs - qui animaient les veillées et les fêtes dans l’Arc alpin franco-provençal - Valais, Haute-Savoie, Val d’Aoste. Vers 1850 les instruments de la « Musique militaire » - constitués en harmonie - les rejoignent, ainsi que la musique à bouche ou harmonica vers 1870 en Valais. L’accordéon va, dès la fin du 19e , éclipser les violoneux : leur répertoire local typique va être peu à peu remplacé par celui d’influence germanique.

Samuel Kohly, violoneux de Bex, et son fils François ont retranscrit des dizaines de valses, montferines, sautiches, galops ou autres danses typiques de l’Arc alpin. Le premier recueil est daté : 1855. La valeur patrimoniale de cette collecte est inestimable et nous est transmise grâce à Michel Steiner de Plambuit, spécialiste de la musique populaire suisse et auteur de « Musiques traditionnelles romandes du 18e siècle à nos jours » aux éditions Favre.

Les violoneux jouaient sur des instruments qu’ils construisaient parfois eux-mêmes, ils jouaient « à la feuille », sans connaître les notes et s’accompagnaient « de routine », un des violoneux – lorsqu’ils étaient deux – jouant des doubles cordes et marquant les temps forts de la danse. Cette pratique nous est également décrite dans l’ouvrage d’Albert Gos « Souvenirs d’un peintre de montagne » aux éditions Slatkine (2020).

Pour l’occasion, les violoneux Pitteloud - Eva, Vincent et Jean-Charles - se sont immergés avec plaisir dans cette précieuse façon de jouer, redécouvrant le répertoire authentique des violoneux de chez nous.