JF Monnet photo depuis la fenêtre
JF Monnet photo depuis la fenêtre
Contribution au concours, faite par Jean-François Monnet.
Photo prise par Jean-François Monnet (années 1960) : La vue sur Chernex et sur la grange de a famille Charrière depuis sa fenêtre à Pertit (avant l'autoroute).
Ceux qui voient Pertit pour la première fois ont l'impression que le temps s'y est arrêté depuis des siècles. Or, en ce qui concerne l'époque d'avant la construction de l'autoroute cette impression ne trompe pas complètement. Selon les témoignages des membres de la famille Monnet[1], les agriculteurs de Pertit avaient pour la plupart un chalet aux flancs du Cubly et vers les Avants, où ils montaient le bétail durant l'été, cultivaient le foin et abattaient du bois pour l'hiver. Le travail sur les pentes raides n'était jamais aisé et tous les enfants devaient aider à la ferme. Jusqu'aux années 1960, le moyen de transport - à part les pieds - c'était les chevaux, les mulets et les bœufs. On descendait le foin avec des luges. La famille Félix était la première - et longtemps la seule - à posséder une voiture. La fameuse Land-Rover (dite « Jeep ») des Félix est visible sur plusieurs photos. Les vignerons de la région montreusienne ont du produire dans des circonstances assez difficiles. Ils ont cultivé des petites parcelles sur de nombreuses terrasses, parfois mal entretenues faute de moyens financiers. Ils étaient en concurrence avec ceux du Lavaux, alors que leurs récoltes étaient en moyenne plus faibles et les prix obtenus inférieurs de 30% à 40% à ceux de St. Saphorin et du Dézaley[2].
Le passé s'est inscrit aussi dans les mots utilisés par les Pertuisiens de longue date -encore aujourd'hui. Le mot « châble » est un terme, utilisé fréquemment à Pertit, mais inconnu de nos jours dans les villes. Quid de l'étymologie de ce mot, est-ce du patois ? Chabler, issue du grec katabolein (prononcé « katabolein ») et plus tard du latin populaire, signifie « abattre », « faire tomber ». Par conséquent, le terme patois « châble » est d'origine romaine. Par contre, les chemins qui portent ce nom, ne sont pas forcément aussi d'origine romaine.
[1] Merci à Antoinette Perret-Monnet, à Jean-François Monnet et à Pierre Monnet d'avoir fourni ces informations et les images y correspondant
[2] Louis Monnet (19/7/1961). La disparition du vignoble montreusien est imminente. Lettre de la Rivièra. Gazette de Lausanne, p.5.
J'aime beaucoup cette vue de Chernex sans l'autoroute. On y voit encore bien les vignes de sous-le-scex! Surpombant celles-ci, les immeubles de l'ex-hôtel de Windsor et un peu plus à droite la grande bâtisse carrée de la ferme des Besson, au bout du Carre (Carroz)! J'aime aussi la description de la vie des gens de Pertit, elle correspond bien à celle des gens de Chernex. Mes arrière-grand-parents Chevalley (cousins des Monnet!) avaient aussi leurs chalets sur les hauts et les vignes sous le village. Chernex a aussi son châble, c'est en effet un mot patois, utilisé pour parler d'un chemin raide. En forêt, le mot châblis est utilisé pour nommer un arbre qui est tombé tout seul.