René Burnand parle de son frère Franz...
René Burnand parle de son frère Franz...
Ce beau portrait de Franz est celui de la cinquantaine, il est pasteur dans la paroisse libriste des Terreaux à Lausanne. Franz, né en 1880 est l'aîné des enfants d'Eugène Burnand. René, né en 1882, eut des liens étroits avec son frère aîné. Ils sont nés tous deux au 7 bis de la rue Rémond à Versailles, chez les parents de leur mère Julia Girardet.
Portrait de Franz 16 ans par son père Eugène Burnand
Portrait de René 15 ans par Eugène Burnand
En 1951, à la mort de Franz, René parle de son frère et de leurs liens, dans son livre "Mes vingt-cinq albums, Récit d'une vie". Je l'écoute d'autant plus volontiers que j'ai peu connu mon grand-père Franz, décédé quand j'avais 5 ans, autrement que par les belles images de sa vie avec Mary.
Voici ce que René écrit:
"Voici l'annonce mortuaire d'un troisième frère, l'aîné, cher entre tous: le pasteur Franz Burnand.Malgré une différence d'âge de presque deux années nous avions vécu comme une paire de jumeaux; son souvenir est associé dès l'enfance à tous les miens . Nous avions suivi à Paris puis à Montpellier les mêmes écoles. Il resta mon meilleur et mon plus vigilant ami. A ma connaissance il n'envisagea jamais d'autre carrière que celle de pasteur ou de missionnaire et la haute conscience qu'il avait de son sacerdoce ne connut jamais le moindre fléchissement. L'autorité qui lui venait de ses fermes convictions mais aussi de sa race- du père en particulier- passa, aux yeux de la jeune génération, pour de l'intransigeance. Elle l'était, à parler franc./.../Mais j'ai connu Franz Burnand mieux que personne et je fus peut-être le seul à apprécier dans toutes leurs nuances les trésors de bonté, de tendresse, de sollicitude inquiète et clairevoyante cachés sous la sévérité apparente./.../ Franz avait hérité de notre père l'humour et un sens très vif du comique. Il avait de l'esprit. De son père encore il tenait son physique: mêmes traits , même barbe , mais l'allure plus amène, moins impérieuse."
Cher monsieur Philippe Chappuis, quelle clarté s'est glissée dans ces peintures exprimant la sensibilité paternelle d'un père qui a su ressentir pleinement les instants en douceur et à les communiquer, les incluant dans ses traits de pinceaux d'une façon très émouvante..., merci pour avoir joints aussi les écrits relativement intimes de René Burnand.