G. FAURÉ, Requiem, Op. 48, Alain CLÉMENT, Michel BRODARD, Philippe CORBOZ, orgue, Maîtrise de St-Pierre-aux-Liens de Bulle, OCL, Michel CORBOZ
G. FAURÉ, Requiem, Op. 48, Alain CLÉMENT, Michel BRODARD, Philippe CORBOZ, orgue, Maîtrise de St-Pierre-aux-Liens de Bulle, OCL, Michel CORBOZ
Gabriel Fauré, Requiem, Op. 48, Alain Clément, soprano-garçon, Michel Brodart, baryton, Philippe Corboz, orgue, Maîtrise de St-Pierre-aux-Liens de Bulle, Orchestre de chambre de Lausanne, Michel Corboz, 26 avril 1972, Église St-Pierre-aux-Liens de Bulle
- Introït et Kyrie.....07:05 (-> 07:05)
- Offertoire............07:15 (-> 14:20)
- Sanctus...............03:35 (-> 17:55)
- Pie Jesu..............03:12 (-> 21:07)
- Agnus Dei............05:43 (-> 26:50)
- Libera me............05:17 (-> 32:07)
- In paradisum........04:00 (-> 36:07)
Provenance: Radiodiffusion, archives de la Radio Suisse Romande
L'enregistrement présenté ici est une des très, très nombreuses perles des archives de la Radio Suisse Romande! Il existe de nombreux enregistrements du Requiem de Fauré avec Michel CORBOZ, mais celui-ci est très particulier: il fut fait dans l'Église St-Pierre-aux-Liens de Bulle, là où Michel Corboz avait dirigé cette oeuvre pour la première fois!
Son oncle André Corboz, qui a joué un très grand rôle aussi bien dans la vie de Michel Corboz que dans la vie musicale du Canton de Fribourg, chef de choeur de la Maîtrise St-Pierre-aux-Liens de Bulle, avait préparé l'oeuvre pour le concert, mais décéda inattendument. C'est pourquoi Michel Corboz dirigea le Requiem à sa place.
Dans cet enregistrement fait une bonne dizaine d'années plus tard, on retrouve cette Maîtrise St-Pierre-aux-Liens...
Comme souvent avec Michel Corboz c'est un soprano-garçon qui chante le Pie Jesu: c'était d'ailleurs ce que désirait Gabriel Fauré. La partie est toutefois difficile pour une voix d'enfant, c'est pourquoi elle est généralement chantée par une soprano. Elle est ici merveilleusement bien chantée par Alain Clément. Qu'est-il devenu entretemps? Voir cette page de son site.
Gabriel Fauré sur son requiem:
"[...] Mon Requiem, on a dit qu'il n'exprimait pas l'effroi de la mort, quelqu'un l'a appelé une berceuse de la mort. Mais c'est ainsi que je sens la mort: comme une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur d'au-delà, plutôt que comme un passage douloureux... Mon Requiem a été composé pour rien... pour le plaisir si j'ose dire... Peut-être ai-je ainsi, d'instinct, cherché à sortir du convenu, voilà si longtemps que j'accompagne à l'orgue des services d'enterrement! J'en ai par-dessus la tête. J'ai voulu faire autre chose [...]"
À l'origine cette citation a été publiée dans Comoedia, 1954, page 6, provenant d'un interview de Gabriel Fauré fait par Louis Aguettant le 12 juillet 1902.
"Sortir du convenu", "faire autre chose": Gabriel Fauré renouvelle une forme de composition traditionnelle en renonçant aux couleurs sombres du classicisme finissant (Requiem de Mozart) et aux violents contrastes du romantisme (Requiem de Berlioz); il leur substitue des tons variés, à peine assourdis par le caractère funèbre de l'office.
On a souvent remarqué l'absence de la prose du Dies Irae où se résumait jusqu'alors la Messe de Requiem, la répugnance du musicien pour les foudres du Dies Irae n'est pas une raison valable, bien quelle soit toujours avancée, car le musicien ne reculera nullement devant les terribles premiers versets du Dies Irae repris dans le texte du Libera me; il est plus probable que Fauré a renoncé au Dies Irae pour des raisons d'ordre musical: on avait tant composé de Dies Irae qu'il était souhaitable de "faire autre chose", d'autre part le texte de la Prose des morts représentait de réelles difficultés par sa longueur.
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