Mariela Bravo
Mariela Bravo
Mariela est la nouvelle propriétaire du restaurant de la Gare de Croy. Bravo est son vrai nom de famille, alors même qu'elle mérite un coup de chapeau pour avoir obtenu la confiance des autorités du coin qui lui ont vendu et confié la bonne marche de ce patrimoine communal et régional.
Voici une partie de l'histoire de l'établissement qui a paru dans une édition du journal local de la région d'Orbe et environs, l'Omnibus, dans le courant du mois de janvier 2022.
Croy. Restaurant de la Gare, un monde à part.
Le bâtiment n’a pas de style particulier, tout en longueur, face au béton et au goudron de la place de la gare. La façade est simple, sans fioriture. Le touriste assoiffé et inattentif ne verra pas forcément l’inscription « HOTEL DE LA GARE » un peu délavé. Mais une fois entré, pas de doute, on est bien dans un bon vrai vieux café-restaurant qui sent le vécu. La maison fut construite en 1810 ; deux siècles de petits événements mêlés aux émotions passagères des rencontres et des séparations. Deux siècles de vie dans un établissement aux origines perdues mais d’où sortent des noms de tenanciers précédents : Sordet, Grivet sans oublier un certain Moustache !
Justement, deux maisons plus loin habite Francine Bréchon, fille d’Anita Sordet et petite-fille de Robert du même nom. Ces trois personnes ont tenu ce restaurant depuis 1917 jusqu’en 1990. Autant dire qu’il s’agit ainsi d’une saga familiale dont Francine se souvient avec l’impression d’y avoir vécu des « belles années ». Elle y a travaillé depuis petite et à voir son sourire et ses yeux s’illuminer, on imagine les moments heureux qu’elle a vécus dans un lieu de vie où se mêlaient les clients, les militaires parfois, les footeux du coin qui arrivaient de l’entraînement et qui allaient se doucher dans la baignoire située dans la cuisine, des lotos où toutes les salles disponibles étaient occupées à tous les étages jusqu’à la cave, les boucheries quatre fois par an, la terrasse actuelle occupée par le jardin, les poules et les cochons. Sans oublier un jeu de quilles qui figure maintenant au musée du jeu à la Tour-de-Peilz. Francine habitait alors à l’étage où réside maintenant le peintre Brenar que nous présenterons dans un prochain numéro. Le passage régulier de la fanfare de l’Armée du Salut de Vallorbe complétait un tableau qui se colorait ainsi au fil des événements.
Mais, depuis quatre ans, un nouveau nom se fait connaître : Mariela Bravo. C’est la nouvelle patronne dont le nom sent plutôt le sud . On apprend alors qu’elle habitait l’Equateur, qu’elle est venue en Suisse en vacances il y a 21 ans et qu’elle y est restée. Elle a tout de suite été amoureuse de nos contrées et de leur sécurité. Elle a travaillé pendant 17 ans à l’Atlantic de Malley, près de la patinoire, avant de découvrir Croy. Elle est d’ailleurs maintenant Suissesse et quand elle a découvert l’Hôtel de la Gare, le coup de foudre a de nouveau fonctionné : sa terrasse, sa situation, son ambiance, le village l’ont très tôt emballée. Elle a tout de suite senti le potentiel qu’elle pourrait en tirer. Elle a su s’entourer d’une équipe de cuisine et de bénévoles tout acquis à sa cause. Et on peut dire que la magie s’en est mêlée. Une magie faite d’enthousiasme, de présence et de travail pour faire de son projet autre chose qu’un simple gagne-pain.
Sa modestie pourrait en souffrir, mais il faut bien avouer que dès son arrivée, l’établissement a pris une autre dimension. Les convives ont vite repris à gauche pour la salle du restaurant ou les clients à droite pour la bière ou le café. La terrasse a tôt fait de voir ses tables réinvesties. Mariela est plus qu’une patronne, sachant accueillir chacun(e) en y mettant sa gouaille parfois pour les groupes, mais aussi sa sensibilité personnelle pour les autres.
La magie ne s’est pas arrêtée en si bon chemin ; assez vite, des projets se sont greffés sur l’entreprise d’origine. Des concerts, en intérieur ou en terrasse, ont rythmé le calendrier. Puis des expositions en ont fait de même de leur côté. Récemment, cette terrasse a donné naissance à la « Placette des Philosophes » pour lui donner un soupçon de noblesse populaire. Le café est devenu le lieu de rencontre des anciens du village, le mardi matin. Et d’autres projets se dessinent peu à peu pour profiter d’un endroit qui est en train de devenir comme un bouillon de culture locale.
Soyons sûrs que le consortium propriétaire des lieux voit d’un très bon oeil cet envol, ces gens du village ayant acquis la bâtisse pour y favoriser les rencontres et la convivialité.
Serge Goy
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