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Peter Tschaikowski, Symphonie No 6, ONRDF, Igor Markevitch, 25 septembre 1958, Montreux

25 septembre 1958
Radio Suisse Romande
René Gagnaux

Cette symphonie est la dernière composée par Peter Tschaikowski, et la première de l'histoire de la musique à se terminer par un mouvement lent - un Adagio lamentoso - si l'on fait exception de la Symphonie no 45 "Les Adieux" de Haydn qui se termine aussi par un Adagio, mais pour une toute autre raison. Ceci renforce encore le côté pathétique de l'oeuvre et son sentiment de désespoir.

D'après la correspondance qu'a laissé Peter Tschaikowski, l'idée de cette composition lui est venu en décembre 1892. En février 1893 il écrit en effet dans une lettre à son neveu Vladimir Davydov (futur dédicataire de la partition) "[...] Durant mon séjour à Paris, en décembre, l'idée m'est venue de composer une symphonie à programme, ledit programme n'étant pas dévoilé aux auditeurs: qu'ils essaient donc de deviner ce que j'ai voulu dire! [...] Ce programme est tellement subjectif que plusieurs fois j'ai pleuré, en y pensant lors de mon voyage de retour [...].

À peine arrivé je me suis mis au travail avec tant d'ardeur et d'énergie qu'au bout de quatre jours tout le premier mouvement était rédigé, et les autres mentalement ébauchés. Je viens de terminer la première moitié du troisième mouvement. Il y aura des innovations de forme dans ma symphonie; ainsi le final ne sera pas un bruyant Allegro, mais un long Adagio [...]"

Peter Tschaikowski n'a jamais commenté beaucoup plus le programme de cette symphonie. Le sous-titre de "Pathétique" lui a toutefois été donné par le compositeur lui-même, écrit de sa main sur la partition, avec la dédicace à son neveu. Peter Tschaikowski dirigea lui-même la première audition, à Saint-Pétersbourg le 28 octobre 1893, un peu plus d'une semaine avant son décès.

Une courte description citée de ce programme d'un concert de l'Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise:

"[...] Le premier mouvement donne l'impression d'un poème symphonique où chaque événement découle des précédents. La mélopée initiale du basson, plainte immémoriale et, plus loin, la citation par les cuivres, d'un motif de l'office des morts orthodoxe, fixent le cadre - du berceau à la tombe - avec, entre temps, des élans de joie, de passion, de terreur.

Le deuxième mouvement, très léger, est une valse qui va de l'avant sans jamais pouvoir se poser à cause de son rythme impair à cinq temps.

Le troisième, vif, aérien, irrésistible, rebondissant sans cesse, a des allures de marche tour à tour festive ou caricaturale, vanité du triomphe et de l'ivresse. Sur cette lancée, le final acquiert tout le relief d'une sombre et intime catastrophe.[...]"

Lors du Septembre Musical de Montreux 1958 Igor MARKEVITCH dirigeait l'Orchestre National de la RadioDiffusion Française. Au programme de ce concert du 25 septembre:

- Carl Maria von Weber, Ouverture de l'opéra «Le Freischuetz»

- Johannes Brahms, Concerto No 1 Op. 15, Claudio ARRAU

- Peter Tschaikowski, Symphonie No 6

- Manuel de Falla, Suite de dances du Tricorne

Le concert fut diffusé en direct sur l'émetteur du Monte-Ceneri (ref.: Gazette de Lausanne, 25.9.1958, page 3), puis en différé le lundi 29 septembre sur France III (ref.: Gazette de Lausanne, 29.9.1958, page 3).

L' enregistrement que vous écoutez...

Peter Tschaikowski, Symphonie No 6 en si mineur, Op. 74, Orchestre National de la Radiodiffusion Française, Igor Markevitch, 25.09.1958, Salle du Pavillon, Montreux

01. Adagio - Allegro non troppo____18:17 (-> 18:17)

02. Allegro con grazia______________07:09 (-> 25:26)

03. Allegro molto vivace____________08:53 (-> 34:19)

04. Finale. Adagio lamentoso_______09:17 (-> 43:36)

Provenance: Radiodiffusion, Radio Suisse Romande

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René Gagnaux
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16 mai 2017
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