Marguerite Burnat-Provins (1872-1952)

Marguerite Burnat-Provins
Bibliothèque numérique romande BNR

Marguerite Burnat-Provins est née à Arras (Pas-de-Calais) en 1872. Elle rencontre son futur mari, un jeune architecte suisse, Adolphe Burnat (1872-1946), fils d'Ernest Burnat, lors de ses études à l’École des Beaux-Arts de Paris. Ils se marient en 1896 et s’installent à Vevey. Dans ce milieu conservateur et étriqué, la jeune femme s’ennuie. Elle donne plusieurs conférences et encourage les femmes à s’émanciper de la tutelle masculine. Elle écrit ses premiers livres (Sous les noyers, Le Chant du Verdier, Heures d’automne, Chansons rustiques, Petits tableaux valaisans) et peint diverses œuvres inspirées de l’Art nouveau. Elle est présente à l’Exposition universelle de Paris en 1900. En 1905, elle fustige dans un article véhément les « cancers » des nouvelles constructions et le massacre des paysages naturels. Elle milite pour la création d’une « Ligue pour la Beauté », qui deviendra plus tard l’organisation « Patrimoine Suisse ». La rencontre en été 1906 à Savièse avec Paul de Kalbermatten bouleverse sa vie. Le Livre pour toi témoigne de leur relation passionnée, tout comme Cantique d’été et Le Cœur sauvage. Des chefs-d'oeuvres littéraires d'une audace rare pour l'époque, d'autant qu'elle les publie sous son nom. Mais les amants sont mis au ban de la société et quittent la Suisse pour s’établir en France. Heures d'hiver est écrit en 1907 alors qu'elle est revenue brièvement à La Tour-de-Peilz mettre en ordre ses affaires. Marguerite Burnat-Provins divorce d’Adolphe Burnat et épouse Paul de Kalbermatten en 1910. Ils vont voyager au gré des mandats d’ingénieur de son mari, notamment en Afrique du Nord et au Proche-Orient. En 1914, le tocsin appelant à la mobilisation déclenche en Marguerite Burnat-Provins un profond traumatisme psychologique. Pendant près de 40 ans, elle va peindre plus de 3’000 dessins et aquarelles représentant des personnages ou des animaux issus de visions ou d’apparitions qui s’imposent à elle. Plusieurs psychiatres s’intéressent à ces phénomènes inexplicables. Elle nommera ce corpus Ma Ville. Elle continue en parallèle son activité littéraire, dont ce magnifique Près du Rouge-Gorge, écrit entre 1919-1921, qui ne sera publié qu'en 1937. Dès 1923, elle s'installe près de Grasse, dans le "Clos-des-Pins" qui devient son refuge. Elle y écrit des textes poignants, dont Heures d'été et Heures de printemps. Elle décède en 1952 laissant une œuvre littéraire d’une vingtaine de textes et poèmes ainsi que des milliers de peintures, d’estampes et d’aquarelles, dont plusieurs sont exposées au Musée d’art du Valais à Sion et à la Collection de l’Art brut à Lausanne.

Source photo : Wikipédia.

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  • Richard Mesot

    Le chœur de la dernière Fête des Vignerons, aujourd'hui appelé "Voix en Fête", dirigé par Caroline Meyer et Céline Granjean, présentera les 14 et 15 septembre 2024 au Théâtre du Jorat une création originale pour chœur et orchestre, basée sur des poèmes de Marguerite Burnat-Provins et intitulée "Me Voici Nue". La musique originale est composée par Céline Granjean, Jérôme Berney et Valentin Villard, tous trois impliqués dans la création musicale de la dernière Fête des Vignerons.

    De plus amples informations sont disponibles sur le site voixenfete.ch.

    • Bibliothèque Numérique Romande BNR

      Merci de cette précieuse information. Les poèmes de Marguerite Burnat-Provins, notamment ceux du "Livre pour toi", ont déjà inspiré des compositeurs de son vivant, dont Emile Jaques-Dalcroze, et, plus récemment, Caroline Charrière. On se réjouit de ce spectacle en septembre prochain ! Sylvie Savary