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Dans la cuisine à Bernard

Dans la cuisine à Bernard

Contenu de mon article sur l'édition de l'Omnibus du 3 juin.

C’est au coeur du village que se réunissent régulièrement trois comparses amoureux des cuivres, du chant et de l’amitié. Cette cuisine accueille donc régulièrement, le mardi dès 17 heures, cette triplette de joyeux lurons. Bernard Candaux, Alain Raemy et Edouard Favre (dit Doudou) sont des « survivants » de la Fifette, joyeuse fanfare sans prétention qui a vécu ses années de gloire dans les années 90. Seul Edouard fait partie d’Echo du Nozon, ensemble répétant à Juriens actuellement. Les deux autres n’ayant pas envie de s’astreindre aux contraintes d’un ensemble, il leur restait la solution de fonder leur propre trio, ce qui fut fait il y a quatre ou cinq ans.

C’est désormais l’improvisation et la convivialité qui les guide : comme preuve de la chose, une odeur de saucisson sortant d’une casserole fumante se mêlant aux mélodies variées de leur répertoire et annonçant que la rencontre n’allait pas se terminer sans partager un bon moment. La tarte au chocolat de Martine attendait son tour pour clore ce moment de la meilleure des façons. Sur la table, une bouteille entamée ne contenant pas que de l’eau.

Sans crier gare, les trois larrons entonnent alors par coeur un de leurs fleurons : le Beau Jura dont l’auteur n’est autre que Gustave Reymond de Vaulion. Lâchant leur instrument, trois voix à l’unisson et parfois à la quinte entonnent cet hymne à la montagne, une oeuvre de chez nous qui mériterait une bien meilleure renommée. Un peu de nostalgie encore avec la Cascade du folklore de Haute Savoie, dans les rues d’Antibes de Sidney Bechet ou encore la Diane valaisanne sans oublier des improvisations à deux voix entre Bernard et Alain.

Ce soir-là, hors le rédacteur du jour, deux visiteurs étaient de la partie : en effet, Mickey et Paulet apprécaient l’ambiance derrière un verre de blanc. Leur auditoire est plus large quand ils se décident à animer la place des Lavandières, à deux pas de chez eux, faisant sortir peu à peu les voisins curieux ou hôtes de passage. Ils inondent aussi le vallon quand ils vont jusqu’au Belvédère, surplombant alors le bourg de Romainmôtier.

Comment ne pas vibrer en écoutant ces voix sûres ainsi que ces mélodies au répertoire d’une cinquante de titres ? Ces trois-là font survivre cet esprit vaudois qui fait coller la musique à la terre et nous rappelle à nos racines, tout en faisant vivre ou revivre les trésors d’ici ou d’ailleurs.

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Serge Goy
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23 juin 2022
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