Charles Honoré Plomb Lorsque l’Histoire rejoint notre Histoire Repérage

1850
Paris et Genève
Yannik Plomb

Charles Honoré Plomb

Lorsque l’Histoire rejoint notre Histoire

Cela commença par un message dans ma boîte de messagerie dont voici la teneur :

Objet : TR : renseignements sur la famille Plomb Lausanne

Bonjour,

Nous avons reçu ce message pour vous. Merci d'y répondre directement

Bien à vous Albin Salamin, modérateur de notrehistoire.ch

-------- Message original --------

Sujet : renseignements sur la famille Plomb Lausanne

Bonjour,

J'aimerais entrer en contact avec Yannick Plomb qui a publié plusieurs billets sur des membres de sa famille.

Je m'intéresse en effet à Charles Honoré Plomb, son ancêtre, qui a quitté la France pour Lausanne en 1871.

Grand merci. Cordialement,

Agnès Sandras Conservatrice à la Bibliothèque nationale de France.

Me voilà donc parti pour un fructueux et fort intéressant échange de correspondances avec une conservatrice à la BnF, chargée des collections d’histoire de France.

Et il en résultera le récit suivant que je résume ici, mais dont je vous donnerai le lien pour une lecture complète de cette très passionnante et incroyable histoire en fin de billet.

CHARLES-HONORÉ PLOMB, PREMIER BIBLIOTHÉCAIRE DE LA BAI-III

Bibliothèque des Amis de l’Instruction du Troisième Arrondissement à Paris

Charles Honoré Plomb, d’où venait-il, que faisait-il ?

Il est né à Paris le 19 janvier 1837, il est le fils de Bonaventure François Isidore également né à Paris mais originaire d’Avenay Val d’Or dans la Marne et de Antoinette Victoire Thomassin née à Paris

Repérer la formation de Charles-Honoré est compliqué. Comme beaucoup de gens à cette période Il sera tour à tour opticien, puistantôt ouvrier-bijoutier ou professeur de musique ou de chant.

Il est sans doute initié à la musique lorsqu’il suit les cours du soir de l’Association philotechnique (APH), et qu’il appartient à un orphéon ouvrier, dont il est un étudiant brillant depuis au moins 1852-53. Il suit les cours les plus divers : en 1855, lui sont décernés un second prix de physique et un second prix de chimie. En janvier 1857, il reçoit un livret de caisse d’épargne, comme 18 des élèves les plus méritants. Il est alors bijoutier, c’est-à-dire ouvrier en bijouterie.

Il suit encore ces cours en 1861, année de la fondation de la BAI-III, comme plusieurs des premiers inscrits de la bibliothèque, dont Auguste Rodin. En janvier 1861, il reçoit le premier prix d’honneur de l’APH, l’Association philotechnique (APH).

En 1854, Charles-Honoré reçoit le second prix de la classe de chant de M. Foulon à l’APH pour l’année 1852-1853. On sait de surcroît, grâce à une notice nécrologique, que C.-H. Plomb a reçu un diplôme des écoles de musique de Paris signé de Charles Gounod et d’Ambroise Thomas

Notre homme se désigne parfois comme « bibliothécaire » à partir de 1867 à la Bibliothèque des Amis de l’Instruction du Troisième Arrondissement (BAI-III).

Parcours modèle d’un fils de brossiers de la rue des Gravilliers !

Le destin de Charles-Honoré Plomb a certainement tenu à son lieu de résidence, cette rue des Gravilliers où ses parents sont artisans, de même que sa tante, et un de ses frères.

La rue des Gravilliers est une rue du VIe puis du IIIe arrondissement de Paris peuplée d’artisans qui ont pour certains d’entre eux une forte activité politique. Elle est l’épicentre de la naissance du premier bureau parisien de l’AIT (Association internationale du Travail, fondée en 1864 à Londres) au numéro 44 en 1865.

Le détail complet est à lire dans le billet d’Agnès Sandras conservatrice à la BnF, chargée des collections d’histoire de France. (lien en fin de billet)

Il se mariera avec Antonia Julie Hochet en décembre 1866

Le 18 février 1868, est déclarée au 100 rue de Popincourt la naissance de Jane Charlotte, la fille aînée de Charles Honoré, une fille qui s’est fait une belle réputation comme cantatrice sous le nom de Jane Ediat, chantant un répertoire varié en Suisse comme à l’étranger, et en particulier en France où elle est aussi professeur de musique.

https://notrehistoire.ch/entries/xwB6LV4QW21

Le 9 mai 1869 est déclaré au 3 de la rue de Belleyme la naissance de Jules Henri fils de Charles Honoré mon arrière-grand-père,

Diplôme de la fédération générale française des mécaniciens de chemin de fer dont il recevra le prix de l’électricité. Maréchal des Logis dans l’artillerie reprendra son métier d’électricien, il sera notamment l’inventeur du système de blocs automatiques pour tramway à une voie, brevet qu’il déposera en 1905 avec Alexis-Paul-Louis Marmier.

Charles-Honoré et l’un de ses frères ont été arrêtés le 28 mai 1871, pour leurs activités pendant la Commune, jugé à Sèvres par le Tribunal de Guerre et bénéficie d'un non-lieu le 8 octobre 1871.

Mêlé aux événements de la Commune, à la suite desquels il vint s’établir en Genève et s’est définitivement installé en Suisse aux environs de 1872. Sa naturalisation interviendra en 1902.

Le 6 mars 1874 est déclaré à la rue Sismondi à Genève la naissance de Louise Antoinette Plomb

Le 3 mars 1881 est déclaré à Genève la naissance de son fils cadet,

Henri Gustave qui deviendra un violoncelliste de talent, – premier prix à seize ans – évoqué fréquemment par la presse suisse et la presse française, établi depuis longtemps Lausanne,,

Henri Plomb joua un rôle très en vue dans la vie musicale de cette ville. Il déploya aussi une utile activité en sa qualité de président de la Fédération romande des artistes-musiciens et qui sera le père de Louis Plomb, plus connu en Suisse sous le pseudonyme de Jack Rollan.

A Genève Charles Honoré ouvrit un magasin de musique, rue de la Cité. On le nomma professeur de Solfège au Conservatoire,

Il est un journaliste et critique musical très écouté, rédacteur au journal « Le Genevois ».

Il fonda avec Otto Barblan et Louis Reymond l’Association des Artistes Musiciens de Genève,

Administrateur de la Suisse littéraire et scientifique revue hebdomadaire paraissant le samedi.

Il écrivait de la musique entre autres La captive orientale / de Victor Hugo ; musique de Charles Plomb.

Doyen de la critique musicale en suisse romande.

Son épouse décèdera en 1901, il se remariera en 1907, il finira ces jours au Petit Saconnex ou il décédera en 1911.

Aujourd’hui la boucle est bouclée et l’Histoire rejoint notre Histoire.

Mais l’histoire de la famille ne commence pas ici mais remonte jusqu’en 1597 date à laquelle l’Abbaye d’Avenay fut détruite par un incendie et les registres furent réduits en cendres mais cela est une autre histoire.

Et elle continue aujourd’hui.

Pour lire le récit complet de la conservatrice à la BnF, chargée des collections d’histoire de France :

Charles-Honoré Plomb, premier bibliothécaire de la BAI-III

A laquelle j’adresse tous mes remerciements pour son immense et très intéressant travail

Également à Madame Arlette Brossard mes yeux pour les Archives Nationales de France

Encore quelques liens sur notre Histoire :

Henri Gustave Plomb

Henri Gustave et Louis Plomb

Jack Rollan

Les interdits de radio ou le bonjour de Jack Rollan

Panneau archives cantonales vaudoise les panneaux photos de Jack Rollan

Jack Rollan

Jack Rollan

Disques Jack Rollan

Archives de la TSR

Archives de la TSR

Archives de la TSR

Un grand merci à tous ces différents contributeurs

Photographie de couverture Le Conservatoire de Genève par Auguste Garcin 1879

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Yannik Plomb
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4 mai 2020
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