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F. SCHUBERT, Mouvement de quatuor No 12, Quatuor à cordes de WINTERTHUR

1949
Label Concert Hall pour l'audio, René Gagnaux resp. sources indiquées pour le reste
Label Concert Hall pour l'audio, René Gagnaux resp. sources indiquées pour le reste

Franz Schubert, Mouvement de quatuor («Quartettsatz») No 12 en ut mineur, D 703, Quatuor à cordes de WINTERTHUR (Peter RYBAR, Clemens DAHINDEN, violons, Antonio TUSA, violoncelle, Oskar KROMER, alto)

  • Allegro assai

Provenance: Chamber Music Society CM-3

À partir de la fin des années 1960, Peter RYBAR fut premier violon de l'Orchestre de la Suisse Romande, ainsi qu'enseignant en classe de virtuosité au Conservatoire de Genève. Dix ans plus tard il quitta l'OSR et s'établit à Caslano, près de Lugano. Wolfgang Sawallisch le persuada toutefois de reprendre le poste de premier violon auprès de l'OSR. Mais en 1980 Peter Rybar se retira définitivement à Caslano, très marqué par la mort de son épouse. En 1986 il donna son dernier concert publique.

Auparavant, il fit partie de l'Orchestre Symphonique de Winterthur en tant que premier violon, il va conserver ce poste pendant près de 30 ans et fut aussi très actif comme chambriste - avant tout comme premier violon du Quatuor à cordes de Winterthur.

Le disque Chamber Music Society CM-3 - dont provient ma restauration - est entièrement consacré à Franz Schubert.

Au recto:

Quintette en la majeur, D 667, La Truite

Au verso:

Quatuor en mi majeur No 11, Op. 125 No 2, D 353

➣ Quatuor à cordes en ut mineur No 12, D 703, «Quartettsatz»

Il fut publié en 1950. Les enregistrement des quatuors ont toutefois été fait une année auparavant, juste avant le décès prématuré d'Oskar KROMER.

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Sur l'oeuvre elle-même:

Le mouvement de quatuor D 703 fut composé en décembre 1820, sa première audition eut sans doute lieu en 1821 dans un cercle musical privé, à Vienne. Bien qu'inachevée, l’oeuvre marque une étape dans les recherches d’écriture de Schubert, tant au plan de la forme qu'à celui de l'expression individuelle.

Traduit des notes publiées en 1950 au verso de la pochette de ce disque Chamber Music Society CM-3:

«Tout un monde sépare le Quatuor en do mineur des oeuvres antérieures de Schubert dans cette forme, bien qu'il ait été composé trois ans seulement après le Quatuor en mi majeur. En fait, le Quartettsatz ou “Mouvement de quatuor”, comme on l'appelle, représente sa rupture avec le style de quatuor du XVIIIe siècle, qui a été caractérisé de façon quelque peu incorrecte comme une “conversation entre quatre personnes d'esprit”. Il est intéressant de noter que cette oeuvre a été composée la même année que la production de la musique de scène de Schubert pour „La Harpe magique“, un drame en trois parties comprenant “La maladie et la mort”, “L'enterrement et l'élégie” et “La résurrection”.

Ce sublime mouvement de quatuor, qui semble être le torse de ce qui devait être une oeuvre complète (l'allegro introductif d'un quatuor inachevé, dont on ne connaît que quelques mesure du mouvement lent), a été interprété comme le symbole du travail intérieur de l'âme: le concept de la mort, l'adaptation spirituelle et la paix intérieure de la résignation finale. C'est un morceau passioné, mouvementé, d'aucuns ont cru y retrouver l'atmosphère dramatique du „Roi des Aulnes“ qui par sa technique et par son caractère expressif annonce la maîtrise des trois derniers quatuors.»

Une courte description citée du “Guide de la musique de chambre” publié sous la direction de François-René Tranchefort:

"[...] Le premier thème est en ut mineur, le deuxième en la bémol majeur, l’exposition s’achève en sol majeur; on revient en la bémol pour le développement, tandis que le second thème reparaît en si bémol majeur; une telle liberté du traitement tonal ne fait que présager celle, non moins évidente, de la construction; par exemple, insertion d’idées mélodiques secondaires dans l’exposition des deux thèmes principaux; réexposition conçue en «miroir» de l’exposition, conclusion du mouvement répétant textuellement les huit mesures de son introduction.

Pour une appréciation plus sensible de l’oeuvre, n’hésitons pas à reproduire ce commentaire de Brigitte Massin (*): «Le tragique est présent partout; dans l'ut mineur initial; dans le murmure angoissé des dernières mesures; dans la brusque conclusion de ce murmure sur le deuxième degré abaissé (avec la nuance dramatique propre à ce rapport napolitain); dans l’usage permanent des demi-tons et des chromatismes tout au long du mouvement; dans la distorsion sonore voulue entre le registre à l’extrême aigu du premier violon et le contre-chant du violoncelle, alors que les instruments médians se contentent parfois de créer une zone de brouillage au centre, accusant l’impression d’un creux au sein d’un univers surtendu dans sa dimension; dans l’abondance des nuances piano... augmentant ainsi le mystère; dans l’extrême finesse des jeux sonores qui réclament une égale finesse d’attention et de perception; et finalement dans l’angoissant retour à la donnée initiale, avec son même passage d’ut mineur en ré bémol et sa conclusion abrupte en deux accords.» Ce beau commentaire laisse deviner sans peine la richesse proprement musicale de l’oeuvre, ainsi que l’univers tragique que fait sourdre chaque note de cette rare partition. [...]"

[*] Brigitte Massin, Franz Schubert, Fayard, Paris 1977, p. 917

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René Gagnaux
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30 janvier 2024
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