Borne milliaire sur La Duville, Gland.

Borne milliaire sur La Duville, Gland.

23 mars 2013
La photographe de la source du Rhône
Claude Kissling

Borne milliaire 2

Cette borne milliaire est située sur un pont du cours d'eau de La Dullive.

La Dullive, Deluiva en 1272, Duluiva en 1280, Doliva en 1335, cours d'eau affluent du Lac Léman traversant le village de Dully, distrit de Rolle, Vaud ; La Dullive, hameau à l'embouchure de la Dullive. (Gland, distrit de Nyon, Vaud).

Dans la Rome antique, les bornes milliaires[1] (en latin miliaria au plur., milliarium au sing.) étaient des bornes routières en pierre généralement en forme de colonne portant une inscription et destinées à marquer les distances sur le tracé des principales voies romaines d'Italie et des provinces romaines. Comme leur nom l'indique, les distances étaient mesurées en milles romains, soit environ 1 460 mètres[2]. Toutefois dans les provinces gauloises les distances peuvent parfois être exprimées en lieues ; on parle alors de borne leugaire.

Contrairement à ce que leur nom pourrait laisser croire, les bornes milliaires étaient élevées non pas de mille en mille mais simplement pour rappeler les travaux d'entretien des voies romaines, ordonnés par l'Empereur ou par le fonctionnaire placé sous son autorité. Elles portaient une inscription mentionnant habituellement :

  • le nom du magistrat, ou de l'empereur ayant fait réparer la route et sa titulature. La titulature impériale, par sa précision, est d'une grande utilité pour déterminer la date d'érection de la borne. Sous le Haut-Empire, elle est rédigée au nominatif, tandis qu'au Bas-Empire elle est souvent rédigée au datif de dédicace[3] qui transforme la borne en un monument à l'honneur de l'empereur.
  • une formule (fecit, refecit, restituit...)
  • la distance entre le point d'implantation - qui n'est pas mentionné - et le lieu de départ ou d'arrivée, indiquée en milles romains (environ tous les 1 460 mètres), en lieue gauloise (correspondant à un mille et demi), ou leurs subdivisions.

Elles peuvent donc paraître plus proches des panneaux routiers que des bornes kilométriques, mais il est douteux que ce soit leur rôle premier, leur répartition ne correspondant pas nécessairement à cette fonction. Le rôle exact des bornes milliaires a fait l'objet de discussion. Elles assuraient incontestablement un rôle de représentation du pouvoir, dont elles manifestaient l'action. On les a parfois assimilées à des moyens de propagande. Pour Benjamin Isaac si les bornes milliaires ne sont pas des objets utilitaires leur fonction de communication doit être replacée dans le contexte de monarchie autocratique qu'était l'Empire. Ainsi dans la partie orientale de l'Empire les bornes milliaires portent la titulature de l'empereur en latin, alors que les indications de distance sont souvent en grec : cette dernière partie peut donc bien être lue par la population à la différence de la première qui n'est donc pas destinées à être lue par la population provinciale. Cette dernière en effet ne connaît pas en général le latin, langue de l'armée et de l'administration impériale.

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Claude Kissling
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29 avril 2013
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