Les poêles présents au Château de Bonmont (construit dès 1739) sont les témoins d'un temps, le XVIIIe s., d'une mode d'origine alémanique, suivie par les autorités politiques et bernoises (le Château de Bonmont était le logis du baillis) et par une élite prospère que le service à l'étranger mettait au contact avec une société au train de vie fastueux. Il s'agit d'une mode de chauffage des logis, plus économique en bois, plus efficace et peu salissant par leur mode d'alimentation à l'extérieur de la pièce à réchauffer, source de confort au salon, voire dans la chambre à coucher ou la salle à manger, et enfin d'un phénomène social, ils sont autant de marques du niveau social, prestige réservé par leur coût élevé à une classe fortunée, la recherche de signes de distinction adressés à la communauté.
Les poêliers qui ont construit ces fourneaux peints sont présents en Suisse Romande (Yverdon, Rolle, Nyon, Vevey , Lausanne et Moudon) et travaillent entre les années 1720 à 1790. La vogue des poêles peints sera suivie par celle des fourneaux en faïence blanche au XIXe s.
Les poêles présents dans le Château de Bonmont actuel et/ou dans l'Album Jacques Lüscher n'étaient peut-être pas présents au Château à l'époque bernoise du Château (1739-1798) et peuvent avoir été déplacés plus tard.
Le beau livre de Catherine Kulling "Poêles en catelles du Pays de Vaud, confort et prestige, les principaux centres de fabrication au XVIIIe s. Association du Vieux Lausannne, 2001" vous en dira beaucoup plus... (Disponible dans les bibliothèques)
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Philippe Chappuis
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