Comme les maisons, les toits, oeuvre humaine, traduisent l'influence du milieu, du climat, du sol, de la végétation, des genres de vie. Jusqu'en 1850, avant la construction des chemins de fer facilitant les transports des marchandises, les matériaux de couverture étaient empruntés au voisinage immédiat. En Suisse, avant 1850, pour les chalets d'alpage, ils sont au nombre de 2: le bois (bardeau et tavillons) ou la pierre (ardoise ou gneiss).
La couverture en bois se trouve dans les zones forestières , la Jura, les Préalpes, val d'Illiez. Dans les Alpes, le bois entre en concurrence avec la pierre. Le bois peut s'utiliser en planches, en anseilles (anselles, bardeaux) ou en tavillons. Les couvertures en planches frettées ou non sont l'exception en Suisse Romande.
Les anseilles sont des planchettes de 60 cm à 1 m de long, 15 à 30 cm de large et de 1-2 cm d'épaisseur. En guise de fixation, perches horizontales maintenues par des pierres ou alors par des clous. Cette couverture convient aux toits de faible pente et à forte charpente.
Les tavillons sont des planchettes courtes 50 cm sur 12-15 cm, et de 3-5 mm d''épaisseur, ce qui leur confère un souplesse. Son usage permet des toits à forte pente.Les tavillons retiennent la neige qui peut s'accumuler, ce qui est un facteur d'isolation.
Les toits en pierre utilisent deux pierres très différentes. L'ardoise , argiles durcies, roches sédimentaires, qui se débitent en fines plaques de quelques mm d'épaisseur,ou des roches cristallines, gneiss, schistes, se débitant en plaques épaisses de 15-40 mm.Les dalles ont l'avantage de leur imperméabilité offrant une excellente étanchéité. Leur poids (200-300 kg /m2), considérable, est favorable à la stabilité du chalet et sa résistance au vent, mais nécessite une forte charpente de soutien. Les toits en dalles apparaissent bien sûr là où l'on dispose de roches appropriées à son travail. Les dalles ne sont, en principe, pas retravaillées, elles sont positionnées par chevauchement, orientant un angle vers le bas. Elles sont disposées sous forme de losanges alignés, parfois avec 2 types de roches, l'une plus sombre, résultant en une mosaïque très esthétique. L'étanchéité du faîte (frête) pose problème, quelle que soit d'ailleurs la couverture, dalles, ardoises , bardeaux ou tavillons. A chaque matériau, sa solution. Pour les dalles, on place sur l'arête une série de pierre, renforcé par du mortier.
Le toit à chevrons, variante de la couverture de pierre, est supporté par une charpente autoportante qui le repartit sur les murs.Il est recouvert de petites pierres de gneiss ou de granit assez épaisses, disposées horizontalement. Les bois de charpente , les chevrons, sont suspendus au faîte par paire et fixés dans une sablière. Le toit à chevron apparaît comme un système stable, indépendant des murs et n'a en principe pas besoin de poutre faîtière bien qu'elle puisse être présente. L'architecture rurale du Valais ne connaît les formes modifiées du toit à chevrons sur toits pentus que dans une importante région au sud du col du Simplon. Lorsqu'au début du XVIIe s. de nombreux maîtres artisans venus du Sud se sont établis à Simplon-Village et ont commencé à monopoliser le marché de la construction, ces toits sont devenus fréquents dans la région.
Ces dalles ne sont naturellement pas éternelles, elles sont sujettes à l'érosion, par l'eau et le froid. Refaire actuellement une toiture en dalle revient cher et le recours à des matériaux plus durables et moins chers comme le fer blanc est tentant.Les communes peuvent donner des directives plus ou moins contraignantes.
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