Darius MILHAUD, «Les Charmes de la vie», Op. 360b, Orchestre de Chambre de Lausanne, Darius MILHAUD, 18 septembre 1957
Darius MILHAUD, «Les Charmes de la vie», Op. 360b, Orchestre de Chambre de Lausanne, Darius MILHAUD, 18 septembre 1957
Darius MILHAUD composa cet hommage à (Jean-)Antoine Watteau pour le piano entre les 8 et 14 février 1957, pendant sa longue activité aux USA - il avait du fuir la France en 1940 et obtenu un poste de professeur de composition au Mills College d'Oakland, Californie, où il enseigna jusqu'en 1971.
Darius MILHAUD, 1923, extrait d'une photo de l'Agence Meurisse
Référence bibliographique: Meurisse, 10542 A, Appartient à l'ensemble documentaire: Pho20Meu, Droits: domaine public, Identifiant: ark:/12148/btv1b9024401w, Bibliothèque nationale de France, Notice de recueil, Notice du catalogue
Le titre de l'oeuvre évoque le tableau «Les Charmes de la vie» de Watteau, chaque pièce évoque un autre tableau de Watteau. Peu après, Darius Milhaud en réalisa une suite pour orchestre de chambre - son opus 360b -, formée de 6 pièces, comme dans la composition d'origine.
"[...] Les Charmes de la vie (vers 1718), met en évidence un violoncelle, instrument d'origine italienne qui supplantera bientôt la viole de gambe.
Le rôle principal est attribué au joueur de théorbe (grand instrument appartenant à la famille du luth). L'interprète semble être occupé à l'accorder.
À l'opposé, une femme assise joue (ou se prépare à jouer) d'un instrument qui est certainement une guitare baroque. Il y a clairement une opposition entre la discrétion de la guitariste et le mouvement plus démonstratif du théorbiste. On remarque aussi que, dans ce moment préparatoire, les deux personnages ne s'adressent pas directement l'un à l'autre, selon le principe des lignes courbes, cher à la gestique de la scène baroque.
Dans la musique de cette époque, le théorbe et le violoncelle sont souvent alliés en tant qu'instruments de basse continue, qui soutiennent ainsi, harmoniquement et mélodiquement, les parties supérieures. Mais leur rôle n'est pas toujours limité à cela. Ici, le principal couple annoncé est vraisemblablement celui qui va être constitué par le duo (ou le dialogue) entre le théorbe et la guitare. [...]" cité de la page de Wikipedia référenciée par le tableau représenté ci-dessus
C' est l' un des nombreux fascinants documents des archives de la Radio Suisse Romande resp. Radio Télévision Suisse... Cet enregistrement vraiment historique fut récemment rediffusé dans le second volet de la série de 10 émissions «75 ans de l'OCL», réalisée par François HUDRY et diffusée entre les 3 et 13 juillet 2017.
Le mercredi 18 septembre 1957 Darius MILHAUD enregistrait cette suite avec l'Orchestre de Chambre de Lausanne, en première audition. Je n'ai toutefois pas encore pu trouver trace d'un tel concert dans les quotidiens de l^époque?!
En septembre 1957, Darius Milhaud était toutefois bien dans la région: on le retrouve par exemple mentionné dans la Gazette de Lausanne du 23 septembre, pour la fête des 70 ans de Nadia Boulanger dans le chalet «L'Aiglerie» d'Igor Markevitch au-dessus de Villars, avec un grand nombre de personnalités du monde de la musique - voir aussi la chronique - pleine d'enthousiasme - de Franz Walter dans le Journal de Genève du 24 septembre.
S'agit-il d'un enregistrement fait en studio? Entre les différentes pièces, on n'entend aucuns bruits de salle - juste quelques petits bruits de pupitre ou semblable -, il n'y a pas d'applaudissements à la fin - le son n'y est pas non plus coupé brusquement, comme ce serait le cas si les applaudissements / bruits de salle avaient été supprimés, il s'éteint naturellement. Plusieurs des transitions entre les différents mouvements montrent en fait qu'il s'agit d'un montage: ceci laisse donc penser à un enregistrement fait en studio.
Mais, que ce soit en concert ou en studio, il est très curieux de ne pas trouver d'échos de cette première audition dans la presse de l'époque.
Par la suite, dans les programmes de la radio, on peut retrouver cet enregistrement (re)diffusé par exemple le 30 décembre 1966 sur l'émetteur de Beromunster et le 2 septembre 1967 sur l'émetteur de Sottens.
À noter que dans l'ouvrage «Darius Milhaud» de Paul Collaer, traduction de Jane Hohfeld Galante, 1988, en page 264, l'enregistrement est daté du 11 septembre 1957, donc du mercredi précédent - «First performance: 11 September 1957. Radio Lausanne. Conductor: D. Milhaud. Duration: 17 min 35 s». À cette occasion Darius Milhaud a également donné la première audition de «Le globe trotter», op. 358 (Darius Milhaud a enregistré ces deux oeuvres pour le disque avec le «Los Angeles Chamber Ensemble», Decca DL 9965, 1958).
CLIQUER sur les minutages ci-dessous - en début de ligne - pour écouter l'extrait tel que diffusé dans l'émission de François Hudry (ouvre une fenêtre sur l'archive de la Radio Télévision Suisse, au début du passage concerné - les audios du site de la Radio Télévision Suisse ne sont - hélas... - qu'en mp3 128 kbps, mais - vu la rareté du document - c'est mieux que rien du tout!)
54:40 (3280) François Hudry, courte présentation de Darius Milhaud et de l'oeuvre, suivie de ...
55:49 (3349) Darius Milhaud, «Les Charmes de la vie», (Hommage à Watteau), Suite pour orchestre de chambre Op. 360b, Orchestre de Chambre de Lausanne, Darius Milhaud, 18 septembre 1957
Ses différentes parties:
55:49 (3349) 1. Pastorale 03:23(-> 03:23)
59:12 (3552) 2. L'Indifférent 03:36(-> 06:59)
62:48 (3768) 3. Plaisirs champêtres 02:25(-> 09:24)
65:13 (3913) 4. Sérénade 02:24(-> 11:48)
67:37 (4057) 5. Musette 03:09(-> 14:57)
70:46 (4246) 6. Mascarade 02:18(-> 17:15)
En cliquant sur les minutages - donnés ci-dessus en début de ligne, vous pouvez (ré)écouter directement la partie concernée (ouvre une fenêtre sur l'archive de la Radio Télévision Suisse, au début de cette partie).
CLIQUER ICI pour écouter le premier épisode des «75 ans de l'OCL» depuis son début: ce volet était consacré à des oeuvres de Bartok, Milhaud, Honegger et Frank Martin interprétées par des solistes et chefs invités.
Images modifiées ou générées par l'IA
Depuis peu, l’intelligence artificielle arrive dans nos vies, pour le meilleur comme pour le pire. Elle permet de déflouter, coloriser et optimiser les témoignages historiques parfois de manière bluffante. Dans ce contexte, notreHistoire.ch et sa webédition a pris position pour défendre l'authenticité et la sincérité des documents publiés sur la plateforme.