Procession pour obtenir la fin des tremblements de terre
Procession pour obtenir la fin des tremblements de terre
«L’impression produite par le séisme du 25 janvier 1946 fut très forte, en particulier dans la région de Sion-Sierre-Montana. On le comprend aisément car les séismes violents sont très rares chez nous, on en avait plus ressenti depuis 1855: dès lors l’ignorance de ces phénomènes était générale; la presse répandit beaucoup d’idées fausses, absurdes même, et les illusions dues à la peur furent nombreuses (…).
Beaucoup, enfin, virent dans ce séisme une punition divine, sans trop se demander pourquoi elle atteignait les innocents comme les coupables et surtout les églises.»
Source : Mariétan I.: Le tremblement de terre du 25 janvier 1946, Bull. Murithienne 1946, repris par Crealp, centre de recherche pour l'environnement alpin, publié avec l'autorisation de Antonio ABELLAN, Dr ès Sciences & Ingénieur en géologie, directeur
Ce document complète la série de documents consacrés à cet événement et visible dans cette galerie.
Le journaliste Charly Arbellay a reconnu le lieu : Sous-Géronde, sur le chemin qui conduit à la grotte. On remarque dans le fond une des collines de Plantzette.
Quelques échos des Rogations dans le blog de Rose Bünter-Salamin (1927-2012)
retranscrit par sa petite-fille Ivana :
du 28 mai 2007
Dans le courant du mois de mai, les enfants des écoles, avec nos enseignants, nos parents et le public de notre ville, à 6 heures, dans la fraîcheur du matin, nous prenions part à la procession des rogations, prières publiques faites pour attirer sur notre vignoble, nos champs, la bénédiction de Dieu, afin que le gel soit épargné à toute notre agriculture, gel qui serait catastrophique pour l’année.
Ces cérémonies s’étalaient sur trois jours. Le premier jour, direction Couvent de Géronde. Le second jour, Eglise de Muraz, le troisième jour, Eglise de Saint Ginier. Tout le long du parcours nous récitions le chapelet, Notre Père, je vous salue Marie, gloire au Père, au Fils, à l’Esprit saint, ces prières entrecoupées de chants à la Vierge. A l’arrivée sur les lieux du culte, nous assistions à la messe et à la prise de la sainte communion qui exigeait d’être à jeun pour la recevoir. Ensuite retour à la maison pour un petit-déjeuner bien mérité avant de retourner en classe pour les dix heures du matin. Je garde de cette coutume des rogations un excellent souvenir. C’était un réel bol d’air pur, pour l’esprit et le corps.
Procession de prêtres ou de moines ... On a du mal à croire une telle naïveté, mais je me souviens très bien (et Odile, ma sœur, aussi sans doute) des processions des Rogations à travers la campagne et jusqu’à Randogne par ex. pour obtenir de bonnes récoltes! Notre papa (chantre du chœur de St Maurice de Laques et fier titulaire d’une médaille « Bene Merendî », en etait féru. Il chantait svec élan et en cadence avec le Curé Follonier, suivis par le cortège de fidèles, les Litanies des Saints, tandis que maman s’occupait des vaches et de toute la maisonnée. Déjà à l’époque je trouvais ça aberrant et injuste! Monique Aebischer-Crettol
Merci Monique pour ce témoignage d'un temps révolu mais pourtant pas si éloigné. Que de changements en si peu de temps ! Pourtant, la ferveur des visages de ces frères ou pères capucins ne semble montrer aucun doute dans le bien-fondé et l'utilité de ces processions.
Très belle photo, rarement publiée et qui suscite l’étonnement de bien de nos contemporains, dont certains pourtant nés à cette époque. Ce qui démontre l’intérêt de l’histoire à rappeler à ceux qui ne les comprennent plus, les réalités d’un passé pourtant encore proche.