Un drôle de Genevois, Laurent Mégevand
Laurent Mégevand naît à Genève en 1754. Il y devient maître monteur de boîtes de montres.
En 1778, il a 24 ans, il est banni de la ville pour cinq ans. Il est accusé de fabrication frauduleuse de boîtes de montres avec de l’or à bas prix.
Il se réfugie au Locle, où il épouse Marianne Breguet, fille du pasteur de l’endroit. Cette jeune femme est également petite-cousine d’Abraham Breguet.
Pour rappel, Abraham-Louis Breguet (né à Neuchâtel en1747/décédé à Paris en1823), est un célèbre horloger et physicien devenu français.
Au Locle, Laurent Mégevand s’installe comme négociant de montres.
En 1793, en pleine révolution française, il a 39 ans, il passe la frontière et s’installe à Besançon avec 80 confrères horlogers. Il fonde le pôle horloger de cette ville. Les raisons de cet exode ne sont pas claires : était-ce pour fuir le chômage ou à cause d’activités politiques ?
Cette immigration fut largement encouragée par les pouvoirs publics français. Un décret, édicté en 1793, fonde la Manufacture Française d’Horlogerie de Besançon. De spacieux locaux sont mis à disposition de Mégevand et de ces collègues, ainsi que des subventions.
Aujourd’hui, une rue de Besançon porte le nom de Laurent Mégevand, une rue importante, celle de la mairie.
« Ces liens avec le milieu ouvrier suisse s’avéreront, socialement et politiquement, déterminants quant au projet de commune de Besançon fomenté en 1871. » peut-on lire dans l’excellent article intitulé « Histoire de l’Horlogerie à Besançon » publié sur wikipedia.
En 1795, on compte mille horlogers dans la ville. Beaucoup d’horlogers suisses viennent encore y travailler dans la seconde moitié du XIXème siècle. Venu du Locle, mon arrière grand-père, Paul Guillard, y vécut et y travailla dans les années 1880. Il s’y maria et trois de ses cinq enfants y naquirent.
Photo que j'ai prise à Besançon le 17 juin 2012, en me promenant le long du Doubs.
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