Caux ou le pari fou

Caux ou le pari fou

5 octobre 1903
G. Lips, Montreux
Yannik Plomb

Montreux. — Un pari sportif, intéressant vivement le monde des automobilistes et des amateurs d’émotions, vient d’être engagé entre le Cap. H. H. Deasy, de Londres, explorateur de l’Asie centrale et du Turkestan chinois, et le sportsman M Ernest Cuénod, de Paris, propriétaire d’une 14|18 HP automobile Martini Cette voiture, arrivée la veille à Caux- Palace-Hôtel gravissait, le lendemain matin 5 octobre, la ligne du chemin de fer à crémaillère de Caux aux Rochers de Naye, où elle arrivait après une heure et demie de parcours sur 7 kilomètres d’un ballast mouvant et parfois gras et humide et sur des pentes de 23 0/00 conduite à la montée par le Cap. Deasy, elle contenait M. Max de Martini et une troisième personne. M. Ernest Cuénod conduisait la voiture pour redescendre ces formidables rampes et prit sur sa voiture trois passagers, à savoir : le Cap. Deasy, Max de Martini et le Directeur général du Palace Hôtel de Caux, qui montra ainsi un véritable esprit de courage sportif. Cette extraordinaire performance établit certainement un record automobile des plus intéressants à tous points de vue.

Le Cap. Deasy se rendit aussitôt acquéreur de la voiture de M. E, Cuénod à un prix très élevé, qui représentait l’enjeu du pari. Il va répéter cette performance, avec la même machine, lundi 12 octobre, si le temps le permet, et cela devant les représentants de la presse internationale.

Source : Courier de la Côte 10.10.1903

Jean-Paul Muller
1 octobre 1903

Un nouvel essai officiel devait avoir lieu, hier après-midi, avec une automobile Martini de 14 chevaux, dont le départ de Caux était fixé à 2 heures. Malheureusement, le temps peu propice n’a pas permis au capitaine Deasy de renouveler cette course Caux-Naye dont tous les journaux ont parlé et qui a ému le monde sportif.

Vers trois heures, une trentaine d’invités avaient pris place dans le train, tandis que l’automobile se mettait en marche, suivant la ligne du chemin de fer. Les nuages sont bas ; la pluie a détrempé la terre ; là-haut, de la neige fraîche. La machine marche pourtant à souhait ; les pneus sont soumis à une terrible épreuve. A Mijoux, à l’arrêt de service Glion-Naye, le capitaine décide qu’il est préférable de ne pas aller plus haut. Et l’auto fait place au train qui s’en va jusqu’au point terminus. Brr ! au sommet de Naye, le vent souffle en tempête, le grésil s’en mêle, et, après une collation, on aspire à descendre. La voiture Martini rentre à son tour au Palace-Hôtel de Caux, où les invités sont reçus fort aimablement. La veille, dimanche, une course d’essai sur les rampes les plus fortes avaient très bien réussi. Inutile de dire que les photographes étaient légion, et que le cinématographe a fonctionné. Quelques journalistes de Londres et de Paris ont suivi les expériences avec intérêt.

Feuille avis Montreux 13.10.1903

une version remasterisée

notrehistoire.imgix.net/photos...

Martini 1903, capot ouvert, au musée de Martigny.

4 cylindres, 4712 cm3, 50 km/h.

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Yannik Plomb
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15 décembre 2022
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