La révolution audiovisuelle - home vidéo - EVR - VCR - VHS - DVD - Internet

8 mai 2014
Jean-Jacques Lagrange
Jean-Jacques Lagrange

La technologie progresse grâce aux travaux d'une multitude de chercheurs qui explorent toutes les voies possibles. Certaines aboutissent à des impasses mais les inventions qui réussissent viennent sans cesse bousculer celles qui les ont précédées et assurer le progrès continu de la technologie comme je l'ai décrit dans l'article Brève histoire de la télévision.

Ainsi la réussite de la télévision en noir-blanc diffusée en vidéo et en direct a stimulé, dès 1940 aux Etats-Unis et en Europe, les chercheurs à assurer la pérennité des images vidéo en les enregistrant sur un support pour rediffusion.

Ce fut d'abord pour les professionnels le kinescope qui enregistrait les images vidéo sur film 16mm avec son SEPMAG. Mais très vite il fut surpassé par l'enregistrement magnétique mis au point par AMPEX en 1956 avec le VR1000 sur bandes de 2'' puis, en 1967, le VR3000 de 1''. SONY a développé le Beta 1''. Tous les systèmes sur bande magnétique ont, à leur tour, été remplacés par l' enregistrement numérique sur disque dur.

Cette possibilité d'enregistrer l'image vidéo donna l'idée à d'autres chercheurs de rendre le spectateur indépendant des programmes des chaînes TV en se créant son propre « home cinema » avec un lecteur de cassette connecté au poste TV permettant de voir la cassette de son choix au moment de son choix. La révolution audiovisuelle est lancée.

Le premier dans cette recherche fut l'ingénieur germano-hongrois Peter Carl Goldmark et son EVR.

Un insatiable inventeur

Peter Carl Goldmark (1906-1977) s'est intéressé à la télévision en 1925 déjà à Vienne et avait tenté de rejoindre sans succès à Londres l'équipe de John Baird qui est considéré comme l'inventeur de la télévision véritable. Il émigre aux Etats-Unis et entre aux laboratoires de Columbia Records.

En 1931, il invente et met au point le Long Playing, le disque longue durée microsillon 33 tours qui, à cause de la guerre, ne fut présenté qu'en 1948.

En 1940, Goldmark développe aussi un système de télévision couleurs séquentiel à filtre trois couleurs rotatif qui permet d'utiliser la TV noir-blanc pour faire de la TV couleurs et qui fut adopté par CBS. Ce système sera utilisé par la NASA jusqu'en 1950 pour la conquête de la Lune en relation avec l'Eidophor. Mais le système séquentiel de Goldmark a été surpassé dès 1947 par le système Color TV Orthicon trois tubes de RCA/NBC officialisé plus tard par la FCC.

C'est aussi le système séquentiel de Goldmark qui sera utilisé par l'ingénieur suisse Fritz Fischer pour son Eidophor, projecteur vidéo sur grand écran. Ces deux hommes mettent ainsi en relation la la CBS américaine et la CIBA suisse. J'ai décrit ailleurs l'histoire de l'Eidophor, la seule grande invention suisse dans le domaine de la télévision.

Mais Goldmark, insatiable inventeur, s'intéresse à mettre au point un système de cassettes pour la home vidéo. Il n'est pas le seul. Tous les chercheurs explorent le terrain de la vidéocassette qui doit libérer le spectateur de sa dépendance aux chaînes TV.

En Hollande Philips avance dans la mise au point du VCR, au Japon Sony développe l'Umatic puis le Betamax et JVC le VHS. Tous ces systèmes en recherche et développement s'appuient sur le tout vidéo : une cassette de bande magnétique lue par un magnétophone vidéo qui permet de lire et d'enregistrer des images sur son poste TV.

Peter C. Goldmark sera le premier à mettre au point, en 1950 déjà, un système de cassette avec lecteur pour la home vidéo. C'est l'EVR - Electronic Video Recorder qui sera présenté au public en 1967 et qui s'appuie sur une cassette film lue par un player vidéo.

L'EVR est le premier à être présenté mais son système mixte film/vidéo lui sera fatal face à la concurrence du tout électronique.

Pourtant la mise en pratique de cette invention sera à l'origine, en Suisse romande, d'une tentative intéressante d'exploitation culturelle, pédagogique, éditoriale et commerciale de l'EVR par la création de la société TVR TéléVision Rencontre et de CADIA SA, Communauté d'Action pour le Développement de l'Information Audiovisuelle dont il vaut la peine de détailler la courte histoire.

Le système EVRLa cassette EVR contient un film noir-blanc non perforé de 8.75mm. Le film comporte deux pistes image parallèles, chacune avec sa piste son magnétique. Chaque image a donc un format de 2.54mm x 3.3mm. La longueur du film est de 228.6 mètres qui assure une durée de projection de trente minutes par piste image soit une heure au total. La cassette est scellée dans une boîte en plastique et prévue pour au moins 500 passages sans détérioration de qualité.

Pour visionner son contenu, la cassette est insérée dans un appareil de lecture, un magnétophone au format 51 cm. x 45 cm. x 21 cm. En fermant le couvercle du logement de la cassette, le lecteur est prêt à l'emploi. La lecture du film est faite par un scanner flyingspot incorporé au magnétophone. Un tableau de commande permet la lecture avant-arrière ainsi que le passage d'une piste image à l'autre. Après le passage de la première piste image, il faut revenir au début de la cassette (durée 90 secondes) pour visionner la deuxième piste image.

Pour le visionnement, le magnétophone lecteur est connecté par un câble au poste de télévision.

Quelques images extraites de la brochure de présentation de l'EVR en 1969.

Le logo EVR Le film EVR

La cassette de film et le lecteur EVR Lecteur EVR connecté à un poste TV

La cassette EVR est insérée dans le lecteur Tableau de commande du lecteur

« Nous entrons maintenant dans une ère où le récepteur de télévision cesse d'être une sorte de distributeur automatique d'images et devient le moyen personnalisé de culture et d'information qu'il doit être ». En 1950, ces propos de Peter Goldmark, devenu président et CEO de CBS, témoignent de l'esprit visionnaire de ceux qui cherchent à développer un système avec lecteur de cassettes qui s'affranchisse des programmes TV et ouvrent la voie à une production de programmes spécifiques sur cassettes pour l'information audio-visuelle au service de l'éducation, de la culture ou du divertissement.Mais l'ingéniosité des techniciens du « hardware » qui mettent au point des système de cassettes et de lecteurs vidéo déclenche en parallèle l'inventivité des producteurs de « software », de ceux qui voient un avenir dans la fabrication de programmes à mettre sur cassettes.

En 1967, l' EVR se présente donc comme un outil de communication, d'éducation et de formation à multi-usages. Ses cassettes sont disponibles au gré de l'utilisateur. L'image peut être figée n'importe où. Le programme peut être rediffusé à la demande, partiellement ou totalement grâce à la marche avant-arrière.

Pour exploiter le « hardware » de cette invention, CBS s'associe avec Motorola pour la mise au point et la fabrication des magnétophones. Pour la fabrication de cassettes EVR et pour intéresser les producteurs de « software », CBS fonde en 1969 à Londres un partenariat entre CBS/EVR Inc., ICI Imperial Chemical Industries et CIBA UK Ltd. Ce partenariat fabriquera les cassettes EVR dans une usine située à Basildon, près de Londres, et publiera régulièrement des catalogues de films mis sur les cassettes EVR.

L'intérêt de l'entreprise suisse CIBA s'explique par les investissements qu'elle a déjà faits au début des années 1950 dans la société GRETAG AG à Zurich pour fabriquer et distribuer le projecteur Eidophor et qui l'a mise en contact avec CBS. Mais, depuis 1959, une équipe de CIBA, sous la direction du Dr. Paul Erni, est aussi sérieusement engagée dans la communication audio-visuelle pour l'information médicale grâce à l'expérience acquise avec les centaines d'émissions en direct sur grand écran réalisées dans toute l'Europe au moyen des cars TV CIBA Eidophor. CIBA voit également une connexion commerciale et industrielle intéressante après son acquisition récente de l'entreprise ILFORD qui produit de la pellicule film pour le cinéma, la radiographie et la photographie et fabrique les papiers pour reproduction en couleurs Cibachrome Print.

C'est donc assez naturellement que l'EVR trouvera en Suisse romande son utilisation la plus avancée et originale dans le « software » avec la création d'une société mixte pour la fabrication de programmes encyclopédiques, éducatifs ou informatifs : TéléVision Rencontre + CADIA SA.

L' EVR en Suisse : les Éditions Rencontre se lancent dans TéléVision Rencontre avec CIBA - GEIGY et CADIA SA

Créées à Lausanne en 1950, les Editions Rencontre sont devenues, après des débuts modestes, un poids lourd de l'édition en Suisse avec des succursales en Europe. Son directeur, Pierre B. de Muralt a impulsé une politique éditoriale et commerciale originales et efficaces. En 1965-66 le nombre de livres vendus annuellement se monte à quatre millions quatre-cent-mille !

La direction de Rencontre entend encore diversifier de plus en plus la gamme de son offre aux membres de sa Communauté Culturelle en Europe occidentale et s'intéresse à un nouveau domaine en pleine expansion : la télévision.

Le chef du département « Presse et Information », le journaliste Charles Henri Favrod, s'implique dans l'émergence de la vidéocassette. Il est contacté par le Dr. Paul Erni, chef du département CIBA Eidophor qui propose à Rencontre un partenariat pour l'exploitation du système EVR en Suisse.

De par son expérience en matière de commercialisation par abonnement, la direction de Rencontre comprend qu'elle pourrait miser sur la vidéocassette qui peut constituer à l'avenir une filmothèque à domicile. A cet effet, elle crée la société TVR TéléVision Rencontre. Cette société veut exploiter tous les moyens audio-visuels existants et à venir. Un de ses premiers actionnaires est l'écrivain Georges Simenon.

Convaincue du développement considérable de ce nouveau moyen d'information dans les années à venir, la direction de Rencontre répond favorablement à l'offre du Dr. Erni.

TéléVision Rencontre s'associe donc à CIBA et GEIGY (qui sont en cours de fusion) pour créer la société CADIA SA - Communauté d'Action pour le Développement de l'Information Audiovisuelle - en s'appuyant sur le nouveau système EVR que CIBA développe avec CBS. Le capital de la société est de cinq millions de francs répartis entre 20% CIBA, 20% GEIGY et 60% Éditions Rencontre.

Il y a une certaine logique visionnaire dans cet effort conjugué d'un éditeur aux dimensions européennes et de deux puissantes sociétés d'envergure mondiale à la pointe de la recherche en Suisse pour se lancer dans la compétition provoquée par la révolution des techniques audiovisuelles.

L'expérience romande de TVR s'appuie sur des professionnels confirmés avec le journaliste Charles-Henri Favrod aux Éditions Rencontre, Herbert Winter à la direction de CADIA et deux producteurs-journalistes de l'ORTF : Alain de Sedouy et André Harris qui apportent leur longue expérience sur les émissions « Zoom » et « Seize millions de jeunes ».

Ce sont d'ailleurs Harris et Sedouy qui développent le programme d'action futuriste de CADIA SA dans un document de six pages.

Un programme ambitieux

Dans leur exposé, Harris et Sedouy constatent qu'en cette fin des années 1960, les télévisions publiques européennes comme les chaînes commerciales américaines n'ont pas su mettre en place une vraie « civilisation de l'image » et que « la qualité des programmes et leur finalité culturelle n'ont cessé de régresser ». Ils pensent que les cassettes EVR vont permettre au public de devenir actif en lui offrant la possibilité de « choisir » son programme par l'achat ou la location de cassettes qui seront offertes par des producteurs privés dans tous les domaines de la culture, de l'éducation, de l'information et du divertissement.Ils décrivent deux grands axes de développement :

  • la co-production de programmes avec les chaînes de télévision
  • l'exploitation à grande échelle de programmes spécifiques pour la vente ou la location de cassettes répondant aux besoins « d'une culture libre » dont les applications sont sans limites, allant de la cuisine aux mathématiques nouvelles en passant par les soins de beauté, l'éducation civique ou sexuelle, l'initiation aux langues, à l'histoire, à l'économie, etc... » mais aussi par la production de livres sur cassettes à bas prix.

Ils mentionnent aussi le projet, soutenu par Georges Simenon, actionnaire de TVR, de réaliser une « Encyclopédie EVR », version audiovisuelle des fiches EDMA (sorte de Wikipédia avant la lettre) que les Éditions Rencontre publiaient avec succès.

En 1970, le projet se concrétise avec les entreprises TVR et CADIA pour placer la Suisse dans la nouvelle compétition audiovisuelle qui s'annonce. CADIA ouvre à Renens un centre de production avec équipes de tournage et un studio complet pour toutes les étapes de post-production de produits audio-visuels.

Le programme ambitieux de CADIA définit avec détail les champs d'application de ces nouvelles techniques audio-visuelles : l'éducation permanente, les loisirs, l'enseignement, l'industrie, le commerce, l'agriculture, les sciences, le sport, le militaire, le tourisme, la vie sociale, l'art et la culture. Par son ampleur, ce programme montre bien qu'il prend en compte la véritable révolution technique et audio-visuelle qui arrive. Ses promoteurs ne se reposent pas seulement sur une analyse prospective mais s'engagent dans la réalisation de modèles programmatiques concrets destinés aux cassettes EVR.

Ainsi, l'équipe CIBA, forte de son expérience des émissions Eidophor, prévoit la création de 500 sujets médicaux en EVR. Erhart Hauswirth, chef de production de l'équipe Eidophor, est chargé de produire quelques films tests pour des cassettes EVR. En 1970-71, il met en production cinq exemples qui sont tournés par l'équipe Eidophor en collaboration avec CADIA et qui sont réalisés par Jean-Jacques Lagrange. Les films La drogue (Grand Prix du Festival du Film Médical -Berlin 1970), Les veines avec le Dr. Haid et trois films scientifiques Extraktion - Flammentest - Farbenmessung sont tous calibrés pour un transfert sur cassettes EVR.

De leur côté, Harris et Sedouy initient un premier film de co-production appliquée au domaine historique selon le premier point de leur plan de développement.

En associant TVR avec le NDR- Norddeutscher Rundfunk et la SSR, ils entament la production en deux parties du film Le Chagrin et la Pitié, chronique d'une ville française sous l'Occupation. Premier film : L'Effondrement - Deuxième film : Le Choix. La réalisation est confiée au cinéaste franco-allemand Marcel Ophüls. Images : André Gazut et Jürgen Thieme - Son : Bernard Migy. Montage : Claude Vajda avec les moyens techniques de CADIA SA.

Le film a eu un grand succès sur les chaînes de la TSR, NDR et d'autres en Europe mais a été interdit d'antenne sur l'ORTF pendant dix ans ! Le sujet de l'Occupation et de l'attitude collaboratrice d'une partie de la population française a créé la polémique sur les « vérités désagréables ». A quoi le général de Gaulle avait tranché par ces mots : « La France n'a pas besoin de vérités. La France a besoin d'espoir ».

Ces différentes productions destinées à l'EVR concrétisaient les vues de Harris et Sedouy et de tous ceux qui s'investissaient dans ce projet parce qu'ils sentaient venir la révolution audiovisuelle.

Dans la foulée de cette double expérience dans le domaine technique de l'EVR comme dans celui de la production de programmes, les Editions Rencontre sont à l'origine de l'International Publisher Audiovisual Association (IPAA) qui regroupe les grands éditeurs européens travaillant dans l'audiovisuel. Ce club a un double objectif : suivre le développement technique des différents systèmes de vidéocassette et développer une approche commune pour régler les problèmes de droits d'auteurs de l'audiovisuel.

Avec quarante ans de recul, cette vision prospective s'est révélée exacte mais ne s'est pas tout-à-fait réalisée comme prévue par ses animateurs.

Un élan précurseur brisé

L'initiative originale d'une Communauté d'action pour le développement de l'information audiovisuelle était très novatrice et en avance sur son temps. Elle a échoué par une conjonction de circonstances défavorables.

D'abord CBS et Motorola ont très vite rencontré des problèmes avec le prototype EVR pour la réalisation technique d'un magnétophone dont le système mixte film/vidéo ne s'est pas révélé fiable. Le retard pris a permis aux autres systèmes tout vidéo (Sony, Philips, JVC) de s'imposer comme décrit ci-dessous et à conduit à l'abandon de l'EVR.

Cet échec technique s'est accompagné de deux bouleversements économiques des partenaires de l'aventure EVR.

D'une part la fusion CIBA-GEIGY s'est révélée plus longue et difficile que prévue et l'importance de l'enjeu industriel a relégué aux oubliettes leur stratégie média et le projet CADIA.

D'autre part les Editions Rencontre sont secouées par des erreurs de stratégie commerciale et des problèmes financiers suite, entre autres, à l'échec de la reprise de la revue Constellation. L'option audiovisuelle est progressivement délaissée par celui qui reprend les commandes de Rencontre, le financier Samuel Josefowitz.

Finalement les Editions Rencontre sont rachetées le 18 décembre 1970 par le groupe MUSEXPORT, privant la Communauté d'action pour l'audiovisuel de son autre principal sponsor.

Favrod réalisera encore au cours des années 1972-73 une série de portraits de chefs d'Etat : Amin Dada, Hailé Sélassié, Habib Bourguiba, Anouar el Sadate, Moshé Dayan, le président Thieu, série qui a été reprise avec succès par de nombreuses télévisions nationales. Mais ce fut le chant du cygne. De même, un projet de reprise de TéléVision Rencontre par la Gaumont échouera.

Le studio CADIA a continué un certain temps une activité réduite avant d'être fermé définitivement.

La percée de nouvelles techniques

Les concurrents de l'EVR avaient misé sur le tout vidéo et ont très vite conquis le marché mondial avec des magnétoscopes pouvant à la fois enregistrer sur cassette et lire des cassettes.

  • En 1971 (soit quatre ans après l'EVR) SONY sort le premier Umatic 1/2'' puis 3/4''.
  • En 1972, PHILIPS présente le VCR 1/2''.
  • En 1976, JVC sort le VHS 1/2''.

Ces systèmes de vidéocassettes vont s'imposer dans le monde entier pendant une vingtaine d'années jusqu'à l'arrivée de la télévision numérique.

En 1995, le DVD - Digital Vidéo Disc ou plus précisément Digital Versatile Disc, prend le relais et s'impose comme le format numérique le plus répandu au monde alors qu'en 2010 pointent déjà la TV HD et le Blu-ray !

L'étape capitale de la révolution technologique et numérique sera le succès de l**'ordinateur** et la création d'Internet et toutes ses applications pour le texte et l'image qui créent des possibilités infinies d'utilisation éditoriale en ce début de XXIe siècle. Il devient possible de voir des images sur l'écran de l'ordinateur. On est entré dans l'ère du multimédia et de l'information immédiate.

Tout ce que Harris et Sedouy décrivaient en 1969 dans leur vision prospective du champs d'application des nouvelles techniques audiovisuelles trouve son application quarante ans plus tard avec la TV numérique HD, les DVD, l'ordinateur, Internet, le WiFi, les tablettes et les smartphones sur lesquels surfent les services en lignes, Google, Twitter, Wikipedia , Youtube etc...!

Comme le conclut l'historien François Vallotton : « Cette évolution du monde de l'édition et de la communication montre que le tort de Rencontre - et j'ajoute de TVR, de CADIA et de tous ceux qui se sont investis dans ce projet - aura été d'être arrivés trop tôt ».

Aujourd'hui, le multimédia et ses écrans de tous formats accessibles partout et en permanence ont bouleversé nos habitudes et nos manières de s'informer, d'apprendre, de communiquer, de regarder, de lire et de se divertir dans une accélération inouïe de notre environnement de vie.

Pour le meilleur ou pour le pire ? Le déferlement audiovisuel terriblement chronophage où chacun consulte constamment sa tablette ou son smartphone crée une véritable « bulle visuelle ». Il me semble qu'il est temps de réévaluer la place des outils multimédias et de l'image dans notre vie. La sociologue américaine Sherry Turkle pose d'ailleurs d'intéressantes questions avec son livre Alone together qui aborde cette thématique de notre comportement face au monde des robots et de la communication instantanée. Sommes-nous condamnés à être « Seuls tous ensemble » ?

Jean-Jacques LAGRANGE - 12 mars 2014

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  • Johannes Gfeller

    très belle recherche! mail s'il vous plait corrigez l'introduction du VHS en 1970, ce n'était qu'en 1976 au Japon. Et Betamax etait comme les autres formats "consumer" 1/2". Les premiers formats pour des particuliers étaient des demi-pouces à bobines ouvertes à la fin des années 60. L' u-matic était beaucoup trop cher pour des particuliers, et le VCR ne prévoyait pas de prises avec caméra vidéo, était donc pour l'enregistrement d'émissions de la télé - assez cher d'ailleurs lui aussi pour le foyer privé, mais bien répandu aux écoles. Johannes Gfeller

Jean-Jacques Lagrange
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