Des traces du vieux Rhône
Des traces du vieux Rhône
Sur ce plan établi par Blondel et faisant état de la situation avant les corrections du Rhône, on remarque que le parcours emprunté par le Rhône était très différent d'aujourd'hui.
1. LES TRACES DU RHONE DANS LA PLAINE DE GRANGES
Des cartes sont les témoins des différents tracés du Rhône. Elles nous permettent de savoir où passait le Rhône à différentes époques. En voici quelques exemples.
Voici une carte du "Vallais" datée de 1545. Si vous cliquez sur l'image pour l'agrandir, vous constaterez que Granges se situait en rive droite du Rhône à cette époque.
Voici une carte du Comté du Valais en 1693 pendant la période de la république des Sept-Dizains. Contrairement à aujourd'hui, elle situe le Rhône au sud de Granges (Gradetsch).
En 1695, le Rhône détruit une des grandes digues de Daval et, abandonnant son ancien lit majeur entre Granges et Grône, il fait irruption contre le mont de Lens en empruntant un lit mineur. Pour la première fois, un bras du Rhône passe au nord.
En 1802, Napoléon fait dessiner une carte du Valais. Voici la partie qui concerne notre village :
Voici une carte du Valais en 1839. On y voit le Rhône en tresses :
En 1845, la carte Siegfried situe le Rhône en tresses au nord de Granges :
En 1860, lors de l'arrivée du train à Sion, le Rhône a son lit principal au nord de Granges et l'ensemble de la plaine est marécageuse :
Sur une carte récente, nous voyons un des trois principaux canaux d'assainissement. Pour rendre la terre cultivable, il a fallu l'assécher. C'est pourquoi, on voit des canaux :
2.L'ASSAINISSEMENT DE LA PLAINE DU RHONE A GRANGES
Pour assainir la plaine du Rhône, on a creusé des canaux afin de rendre les terres cultivables et de réduire les inconvénients dus aux marais (moustiques…).
Il existe encore aujourd'hui les canaux suivants :
1.Le Grand Canal ou Canal de la Rèche (de Chippis au lac de la Brèche)
Voici le début de ce canal :
Voici la Rèche, torrent qui alimente le grand canal.
2.Ci-dessous le début du Canal Neuf (de Crête Longue au lac de la Brèche), autre canal d'assainissement :
Voici le point d'intersection du Canal Neuf et du Grand Canal :
3.Ci-dessous le Canal du Lavoir (des Etreys au lac de la Brèche) :
Et voici l'endroit où les trois canaux d'assainissement se sont rencontrés :
Du point de rencontre des trois canaux au lac de la Brèche, un exutoire (canal) transporte les eaux jusque dans le Rhône (l'extrémité ouest de la réserve de Pouta Fontana). Voici donc la fin du voyage des trois canaux. On peut voir le Rhône où aboutissent les trois canaux :
3. L'EXPLOITATION DES GRAVIERS
Peu de traces du Rhône ancien subsistent si ce n'est celles résultant de l'exploitation des graviers, notamment :
des gouilles (Crête Longue) et lac de gravière (lac de la Brèche, lac de la Corne et lac des Bousses)
Ici une gouille de gravière :
De nombreuses exploitations de gravier ont été remblayées pour améliorer le sol :
4. A N E C D O T E S
Les internés polonais
Pendant la deuxième guerre mondiale, notre village a accueilli des internés polonais. En 1944, ils ont établi un camp de travail où se situe aujourd'hui Happyland. Ils ont œuvré à l'assainissement et à la création de terrains cultivables et ont creusé des fossés, défriché (enlevé les arbres) et épierré.
On peut voir leur mémorial dans l'église de Granges.
Voici une image de ces internés polonais :
Autre anecdote :
Le l****ac de la Brèche s'appelle ainsi parce que c'est le lieu où le Rhône a rompu les digues en 1868 et 1883.
R E S U M E
Aujourd'hui, compte tenu des travaux d'endiguement et d'assainissement de la plaine, on ne retrouve guère de traces visibles du Rhône ancien.
Créé par Yannick et son grand-père
Description de l'historien Blondel: "Au cours des siècles, le Rhône a divagué dans toute la plaine et le bourg était plusieurs mois par an entouré des bras du fleuve ou de marécages qui rendaient son accès difficile. Les anciennes cartes indiquent ces bras du Rhône formant de nombreuses îles. Pendant tout le Moyen Age, le parcours principal du fleuve passait au sud du bourg. Réchy et Grône étant sur la rive opposée; mais des lits secondaires ont toujours existé au pied du mont de Lens." Source: https://doc.rero.ch/record/21532/files/I-N-268_1954_04_00.pdf