Genève, le jaguar et le serpent

Genève, le jaguar et le serpent

Face à la gare de Cornavin, à l'entrée du quartier des Grottes, une fresque immense de près de 436 m2. Suite à la 3ᵉ Exposition genevoise "Geneva Lux Festival" en 2016, cette œuvre, intitulée Pinta Cura, est restée en place, car il s'agit d'une commande du Fonds municipal d'œuvres contemporaine.

On doit cette installation multicolore à l’artiste genevois Frédéric Post qui s’inspire ici du chamanisme et de l’art colombien. Elle remplace l'ancienne fresque "Graffiti":

Jean-Georges Mallet
27 septembre 2015

Composée de plusieurs couleurs, cette œuvre d'art représente un jaguar de 13 mètres de haut et de 14 mètres de large à gauche et un serpent de 13 mètres de hauteur sur 10 mètres de largeur à droite.

Une vue de l'œuvre de jour:

notrehistoire.imgix.net/photos...

Ces immeubles, avec d'autres (9) aux Grottes, font partie d'une demande de crédit de 56 millions de francs par la ville de Genève, pour une rénovation. La rénovation devient urgente. Le tout, sans toucher à la physionomie du bâti extérieur. Les travaux de rénovations doivent commencer au plus vite, car dès 2027, les travaux de la gare de Cornavin ne permettront plus un accès aisé à ces immeubles.

Valérie Clerc

Merci pour cette archéologie murale! Dans l'œuvre lumineuse de Frédéric Post, les symboles du jaguar et du serpent se veulent explicitement protecteurs. La gare étant la nouvelle porte de la ville, par laquelle transitent chaque jour des milliers de voyageurs, il y a dans cette fresque une profonde bienveillance envers celles et ceux qui cheminent.

Dans l'Antiquité gréco-latine, le dieu Mercure (ou Hermès) protégeait les voyageurs. De nombreuses gares possèdent encore une évocation de sa protection. On peut penser aux ailettes ornant les horloges de gare qui sont directement empruntées au casque de Mercure.

Dans le monde contemporain, ces références millénaires se sont dissipées. Frédéric Post semble vouloir les remotiver en allant chercher dans le panthéon colombien de nouveaux symboles. Le jaguar et le serpent sont en effet de puissants talismans contre le mauvais sort. Entre les deux, l'artiste a aussi disposé un losange appelé « Ojos de Dio ». Ce symbole de clairvoyance appartient à la culture des Indiens Huichol. C'est un signe d'alliance entre les hommes et le divin qui est utilisé lors du pèlerinage de Peyotl au cours duquel, l'ingestion de figues de cactus contenant un puissant hallucinogène permet de faire un voyage initiatique.

Comme quoi, la gare de Cornavin est le début d'une grande évasion!

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
  • Valérie Clerc

    Merci pour cette archéologie murale! Dans l'oeuvre lumineuse de Frédéric Post, les symboles du jagar et du serpent se veulent explicitement protecteurs. La gare étant la nouvelle porte de la ville, par laquelle transitent chaque jour des miliers de voyageurs, il y a dans cette fresque une profonde bienveillance envers celles et ceux qui cheminent.

    Dans l'Antiquité gréco-latine, le dieu Mercure (ou Hermès) protégait les voyageurs. De nombreuses gares possèdent encore une évocation de sa protection. On peut penser aux aillettes ornant les horloges de gare qui sont directement empruntées au casque de Mercure.

    Dans le monde contemporain, ces références millénaires se sont dissipées. Frédéric Post semble vouloir les remotiver en allant chercher dans le panthéon colombien de nouveaux symboles. Le jaguar et le serpent sont en effet de puissants talismans contre le mauvais sort. Entre les deux, l'artiste a aussi disposé un losange appelé « Ojos de Dio ». Ce symbole de clairvoyance appartient à la culture des indiens Huichol. C'est un signe d'alliance entre les hommes et le divin qui est utilisé lors du pèlerinage de Peyotl au cours duquel, l'ingestion de figues de cactus contenant un puissant hallucinogène permet de faire un voyage initatique.

    Comme quoi, la gare de Cornavin est le début d'une grande évasion!

  • Albin Salamin

    Un grand merci pour ces compléments d'information.