Historique de l'Hôtel d'Anniviers, Vissoie
Historique de l'Hôtel d'Anniviers, Vissoie Repérage
Vissoie/Vissoye (Valais - Val d'Anniviers): *Hôtel d'Anniviers* - Frères Tabin
Tout d'abord, logement chez le curé selon Baedeker 1859. Pour la première fois en 1877 une taxe industrielle et cela d'un montant de plus de 50 Fr. (2) a été prélevé pour un Hôtel/Pension sur la commune de Grimentz, dont faisait partie Vissoye comme 2ème arrondissement jusqu'en 1904 (1), propriété d'une société d'Hôtel de Vissoie, ayant comme actionnaires Seiler, de Sépibus, et Tabin (4). F. O. Wolf mentionne que l'hôtel, encore en 1880, est neuf. En 1878 figure Monnier Basile (5), beau-frère des frères Tabin, comme contribuable pour l'hôtel et pension d'Anniviers. Seulement en 1879 apparaissent, à côté de Monnier, les frères Tabin. En 1882 est seulement cité Tabin Joseph (3 et 5) et de 1883 à 1888 seulement Tabin Antoine (5), qui était aussi contribuable comme marchand de vin en gros. En 1887 l'impôt a été rehaussé à 80 Fr. et en 1889 apparaissent de nouveau les frères Tabin ou Tabin Antoine et frères comme contribuables. Les impôts s'élèvent en 1893 à 100 Fr. et en 1894 à 150 Fr. Après la faillite des frères Tabin (date inconnue - 4 et 6) l'hôtel d'Anniviers a été repris par les frères Blatter de Morel et la sœur Albertine (1876-1947). Celle-ci épousa Ludwig Jossen (1874-1928) de Naters, qui fut aussi conseiller communal de Vissoie de 1924 jusqu'à sa mort. Dès lors ils exploitèrent ensemble l'hôtel alors que les frères retournèrent à Morel où ils possédaient déjà deux hôtels (4 et 7). Pendant de nombreuses années l'établissement fonctionna brillamment durant la saison estivale (juillet et août). Hors saison l'hôtel était fermé sauf le café qui restait ouvert toute l'année. La clientèle était surtout anglaise. De Vissoie des randonnées à mulet et à chaise à porteurs étaient organisées à destination de l'hôtel du Weisshorn, de St-Luc, Chandolin et même de la Bella Tola (4 et 8). Au cours des ans, un déclin se fit remarquer mais surtout depuis le décès de Ludwig Jossen en 1928. Les années durant la deuxième guerre mondiale furent maigres (4). Au début de l'année 1947 décès d'Albertine Jossen à l'âge de 71 ans. L'hôtel fut repris par la famille Rémy Monnier (1897-1948) de Vissoie (9) mais résidant à Sion où Monnier avait une étude d'avocat et notaire. L'établissement a été rénové et la réouverture eut lieu en été 1947. Au mois de septembre 1948 décès accidentel de Rémy Monnier. L'exploitation a été confié, durant environ deux ans, par la famille Monnier, à la famille David Crettaz des Agettes (10). Suite à des problèmes d'ordre financier de la famille Monnier, l'immeuble revint aux héritiers d'Albertine Jossen-Blatter. Durant les étés 1952 et 53 l'établissement était loué à des colonies de vacances pour enfants juifs (Français, Belges et Anglais). En mars 1954 rachat de l'hôtel par Ermelindo Rossi (né en 1923) entrepreneur de gypserie et peinture à Vissoie (11). Mais c'était son épouse Raymonde Rossi-Florey (né en 1927), étant en possession du brevet d'hôtelier, qui l'exploitait. Dès le début transformation totale du rez-de-chaussée: reconstruction de la terrasse. L'ouverture annuelle et ait assurée. Au début la clientèle se recrutait surtout parmi les cadres et les ouvriers occupés à l'élargissement des routes Sierre-Grimentz et Vissoie-Zinal, et à l'aménagement des installations hydroélectriques (construction du barrage de Moiry qui se termina en 1958). Par la suite rénovation graduelle de tout le bâtiment: installation de l'eau courante dans les chambres, chauffage central, remplacement des fenêtres etc. Au printemps 1985 l'exploitation prenait définitivement fin. Durant 31 ans (1954-1985) la famille Rossi se voua à la bonne marche de cet établissement avec toutefois deux courtes interruptions durant lesquelles des locataires l'exploitèrent (12). En 1986 l'hôtel est vendu à la société immobilière "Aurore" (13) qui le démolira et en lieu et place reconstruisit un nouvel hôtel *** avec en annexe un bâtiment d'habitation et commercial.
© Version française par Paul-André Florey
(1) Société d'Histoire du Valais Romand, Etudes sur le Val d'Anniviers, cinquantenaire de l'érection de Vissoie en commune indépendante, St. Maurice 1954, p. 76.
(2) Régistre de la taxe industrielle, Archives de l'Etat du Valais à Sion.
(3) Les propriétaires selon indications données par P. A. Florey, Dübendorf et Vissoie, étaient Antoine Tabin et Daniel Tabin. Dans un article paru dans la Gazette du Valais de 1894 à l'occasion de l'ouverture de l'Hôtel des Diablons à Zinal un curé Joseph Tabin est mentionné, cité dans Zinal - Défi à la montagne, études et documents publiés par Claire Vianin et Bernard Crettaz, édité par l'Association "Les Amis du Vieux Zinal", p. 218. Il n'est pas claire pourquoi en 1882 Joseph Tabin est mentionné comme contribuable pour l'hôtel d'Anniviers. Antoine Tabin était l'époux d'Elisabeth Justine Pont, fille de l'hôtelier Pierre de St-Luc.
(4) Souvenirs d'Edouard Florey, Vissoie (1901-1985), hérités de ses parents (Enregistrement sonore 1980 de P. A. Florey, Dübendorfet Vissoie).
(5) Joseph Tabin (1859-1919), curé, prieur d'Illiez, frère d'Antoine et de Daniel. Basile Monnier (1837-1894) époux de Marie Tabin, sœur d'Antoine (1864-1933) et de Daniel (2. 8. 1869 à Vissoie - 21. 11.1930 à Sierre). Ce dernier était célibataire. Selon arbre généalogique de Jean Tabin, St. Jean et indications de Marie-Françoise Crettaz-Melly, Officier d'Etat civil Vissoie, 1998.
(6) Récit de Marthe Florey-Genoud, née en 1899, dont la mère, Crésence (1866-1912), épouse d'Etienne Genoud, était la sœur des frères Tabin. Récit confirmé par Jean Tabin, St. Jean, 1998.
(7) Albertine Jossen-Blatter, née à Morelle 14. 9. 1876 et décédée à Brigue le 12. 1. 47. Ludwig Jossen né à Naters le 17. 3. 1874 et décédé à Vissoie le 28.5. 1928. Indications de Rudolf Ritz, Officier d'Etat civil de Bitsch, Valais, dont fait partie Morel.
(8) Récit de Louis Gillet, né en 1905, frère de Ferdinand (1895-1972) qui était dans sa jeunesse muletier. (Enregistrement sonore de P. A. Florey du 16.4. 1997).
(9) Chrétien Rémy Monnier, fils de Chrétien, né le 6 mars 1897 à Vissoie, décédé le 3 sept. 1948 à Sion. Selon Marie-Françoise Crettaz-Melly, Officier d'Etat civil de Vissoie 1998.
(10) Indications de Marcelline Crettaz, née en 1910, épouse de David. C'est elle qui possédait le brevet d'hôtelier nécessaire pour l'exploitation de ce commerce.
(11) Acte de vente du 9.3. 1954 établi à Morel entre Raymond Lorétan, Sion, Martin Blatter, Reckingen, et Théo Franzen, Morel, représentant les héritiers d'Albertine Jossen-Blatter et d'Elise Imboden-Blatter, et Ermelindo Rossi, Vissoie, par devant Charles H. Lorétan, Sion.
(12) Souvenirs et indications de Ermelindo et Raymonde Rossi-Florey, Vissoie, Philibert Crettaz (né 1915) ancien président de la commune de Vissoie et P. A. Florey, Dübendorf et Vissoie.
(13) 25.9.84 premiers pourparlers entre Rossi et la société "Aurore". Le 1. 10 1986 acte de vente par devant le notaire Serge Sierro de Sierre entre Ermelindo Rossi et Roland Vianin, Roland Pont et Roger Tissières représentant la Société immobilière" Aurore".
Ce texte a été établi principalement par P. A. Florey*. Copyright © Paul-André Florey et Musée de*** l'hôtellerie et du tourisme suisses, Zurich*.* Utilisation des informations seulement avec mention de la source. 15.3.1998.
Hôtels historiques dans le Val d'Anniviers. Musée de l'Hôtellerie et du Tourisme Suisse.Cette présentation essaie sur la base de sources primaires très rares et sur celle de sources secondaires moins sûres et en partie contradictoires, de retracer l'histoire de la création de l'hôtellerie dans le Val d'Anniviers. Un merci spécial s'adresse à M. B. Truffer des Archives de l'Etat du Valais à Sion qui nous a permis avec bienveillance de consulter des documents de grande valeur; M. P. A. Florey, Dübendorf et Vissoie, qui nous a mis à disposition ses documents et ses connaissances; Olivier et Sulinda Pont, anciens propriétaires de l'hôtel Bella Tola à St-Luc, qui nous ont confié des documents importants; Mme. Antoinette Golay-Tosello, Le Mont, pour des documents et des indications se rapportant à l'hôtel du Weisshorn; M. Etienne Gard, Sion, concernant de la documentation et des indications sur les hôtels du Cervin et du Weisshorn à St-Luc et M. Raymond Crettaz, Zurich, pour différentes documentations Zurich/Zollikon, 2. 1. 1998 Dorothée Kleiner Pr. Beat Kleiner