Les 3 ponts sur le Triège, à l'image de l'essor touristique de Finhaut

Les 3 ponts sur le Triège, à l'image de l'essor touristique de Finhaut

Jullien Frères Phot.Editeurs Genève
collection personnelle

Cette photographie des frères Jullien m'a tapé dans l'oeil par l'histoire instructive qu'elle raconte. C'est l'histoire des voies de communications, outils de survie recherchés par les hommes de tout temps. Ils ont ici butté contre un obstacle géographique, les gorges du Triège, torrent dévalant du vallon d'Emaney. Avant de parler d'essor touristique, le pont inférieur en pierre à une arche, datant de 1805, précédé peut-être par un pont en bois, permettait le passage des transports par mulets et renvoie essentiellement aux activités pastorales dans une région vivant encore en autarcie.

Image de Patrick Darbellay

Le pont du milieu, suffisamment large pour le passage des chars et des diligences, construit en pierre, date de 1855. Construction qui ouvre la voie entre la plaine du Rhône et Finhaut ainsi que la vallée de Chamonix par le col des Montets, et d'autant plus qu'en 1859, la ligne du chemin de fer du Simplon arrive à Vernayaz ! Avec lui commence l'essor touristique de Finhaut.

Exploitable depuis 1906, le pont supérieur, ferroviaire, plus audacieux, va accélérer le développement touristique de la région et entrer en compétition avec les voies carrossables.

Cette autre image du pont ferroviaire provenant des Editions Louis Burgy avec un commentaire d'Albin Salamin

Un travail minutieux a été réalisé par l'IVS (Inventaire des voies de communication historiques de la Suisse) dont voici quelques liens: pour l'itinéraire Vernayaz- Le Châtelard, pour le segment de la route des diligences Le Trétien-Léamon-Finhaut.

La suite de l'histoire nous est contée dans ce document de la commune de Finhaut.

"Aux 18e et 19e siècles, le Finhaut traditionnel évolue et change de visage. La fréquentation de la région, située sur le parcours Chamonix-Martigny, augmente peu à peu. Le transit des voyageurs se fait soit par le col de Balme, soit par le col des Montets et la Tête Noire. Les guides de voyage mentionnent la vallée du Trient et Finhaut dès 1834.

On améliore le chemin muletier pour faciliter le passage. A l’annonce de l’arrivée du chemin de fer en plaine, on décide la construction d’une route des diligences. Elle est bâtie dès 1855. En 1861, elle atteint Finhaut et en 1867 elle rejoint la route de La Forclaz au Châtelard.

A la même période, on édifie les premiers hôtels. Châtelard-Frontière, qui ne comptait jusque-là qu’un poste de douane et une porte fortifiée, se développe. En 1865, la commune compte trois hôtels, cinq en 1879, onze en 1901 et dix-neuf à la veille de la première guerre mondiale. Ce développement va de pair avec celui des voies de communication et, notamment, avec la construction du chemin de fer Martigny-Châtelard en 1906 qui permet de rejoindre Chamonix en 1908.

C’est l’âge d’or du tourisme fignolin. Finhaut est connu loin à la ronde. La station rivalise avec Zermatt. L’aristocratie et la bonne bourgeoisie européennes s’y donnent rendez-vous pour y passer l’été. De nombreux bâtiments datent de cette époque.

La population diversifie son activité, les paysans de montagne deviennent propriétaires d’hôtels, portiers, blanchisseuses, cochers, guides et commerçants. Le guide Baedecker de 1913 décrit le site comme charmant, très fréquenté, comme station climatérique, avec une belle vue sur la vallée du Trient, le glacier du Trient et l’Aiguille du Tour." (Source:Finhaut en histoire)

Une belle image des trois ponts sur le Triège d'un photographe inconnu mis sur NH par Horvay Robert

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  • Renata Roveretto

    Cher monsieur Philippe Chappuis, juste pour vous dire que vous avez l'art, de nous envoyer promener sous toutes les formes des plus agréables au travers de l'histoire....merci infiniment !