Entre 2007 et 2010, Rose Bünter-Salamin (1927-2012) a tenu un blog sur romandie.com. En février 2012, l'année de son décès, les blogs gratuits ont été effacés. Celui de Rose aurait aussi disparu mais c'était sans compter sur sa petite-fille Ivana Bayard qui a eu l'excellente idée de les retrouver et de les mettre en forme pour leur donner une seconde vie. Une troisième vie est possible à travers ce site élargissant le public touché.

Le 5 juin 2010, elle évoque son cousin Victor Salamin, "père Noël" en religion :

Père Noël fait vraiment partie de notre famille. C'est mon cousin Victor Salamin, descendant de la famille des anges et de l’organiste Joseph Salamin de Saint-Luc. Cousin Victor, lors de son ordination de prêtre, a choisi son nouveau nom. Il est donc devenu Père Noël. Cette nouvelle appellation lui convient parfaitement. Caractère jovial, humain, plein d’humour, toujours au service des humbles, des personnes démunies physiquement ou intellectuellement, c’est la raison pour laquelle il a été pendant des années, aumônier à l’institut psychiatrique de Malévoz à Monthey.

Très apprécié des patients, du corps médical, de la population, il a vraiment accompli un travail remarquable. Seul défaut: la cigarette parisienne filtre, qui l’apaisait dans les instants de tension et de travail assidu. Par le hasard de la vie, il m’est arrivé d’assister à la messe du dimanche. Surprise au début de l’office, Père Noël dit : « Ce matin parmi nous, je vous présente ma cousine Rose de la famille des anges ». Confusion de ma part: les regards se tournent vers ma personne désemparée et, à la sortie, j’ai eu droit à des effusions, à des serrements de main... vous êtes cousine du Père Noël ?… J’étais pour ce monde-là, un personnage important...

Petite anecdote, Père Noël, ayant fait vœu de pauvreté dans sa congrégation, se déplaçait en utilisant l’autostop. Il désirait faire visite à sa sœur Marguerite à Vissoie. Il fait donc appel à ce moyen de locomotion. En route, il raconte au conducteur de la voiture qu’il vient de Monthey et qu’il se prénomme Père Noël. Ledit conducteur s’inquiète. Prétextant une commission, à la station de Niouc, vite au café du coin, il téléphone à l’hôpital de Monthey. Je crois qu’un de vos malades s’est échappé, il se dit le Père Noël. Hilarité, c’est bien le père Noël, aumônier de chez nous lui répond-on.

Père Noël est décédé maintenant. Très souvent en famille nous évoquons son souvenir, souvenir d’un personnage attachant, moderne dans sa façon de voir la vie, exemple enrichissant pour nous.