Mgr Jacques Haas, un curé simple, mais au rayonnement exceptionnel
Voila, après le coup de gueule du confessionnal et les cahiers de catéchisme, j’ai aussi envie de vous parler des prêtres ouvert des années 50 et 60,
En effet, dans les paroisses Lausannoise, il y avait, aussi, des abbés et curés ouvert à d’autres approches de l’aspect spirituel. On peut parler par exemple des abbés Roger Carel, Pionnel, Grandjean, Claude Ducarroz qui deviendra Prévôt de la Cathédrale de Fribourg et, "surtout" le curé Jacques Hass fondateur de 3 paroisses lausannoise, cofondateur des 1ères émission religieuse radio et tv ainsi que du secteur œcuménique de l’Expo nationale de 1964, camérier secret de la maison papale ce qui lui vaut son titre de monseigneur.
Pour en savoir plus sur Mgr. Jacques Hass
Conférence de Monsieur A.Kolly à Louvain (Belgique) le 10 Avril 2018
L’activité internationale de Monseigneur Jacques Haas
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Exposé de Monsieur André Kolly à St Joseph le 18 Novembre 2018
Mgr Jacques Haas, un curé au rayonnement exceptionnel
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Légende de la Photo:
Curé Mrs. Jacques Hass lors de la consécration du mariage de ma mère le 22 mai 1965
Sur la photo de gauche à droite : ma grand-mère Rose Monnard née Currat, ,ma cousine Astrid Coillard, Jacques Hass, mon frère Jean-Jacques, ma mère Rose- Marie Pilet-Monnard, Serge Marendaz ami de mon frère.
Ce Monseigneur Jacques Hass , curé de notre famille, qui, lors d’un conseil demandé par ma mère, que j’ accompagnais, à sa nouvelle cure de Boisy, lui répondit, je cite de mémoire :
Chère Marie-Rose ton amie veut épouser un divorcé, tu dira à ton amie que la réponse que je vais te donner ne concerne que la loi des hommes, pour cette loi, il ne faut pas que ton amie épouse cet homme, car alors elle sera excommuniée, mais comme je te le répète, ce n’est que la loi des hommes ; Ce qu’il en pense ?.. ! LUI ! .. ! Là en haut ! .. Franchement je ne peut pas te le dire car je n’en sais strictement rien …...
C’était en 1961, j’avais donc 9 ans et je me souvient de ces paroles comme si c’était hier, tellement , je les avais trouvées pertinentes…..
Légende de la photo:
Curé Mrs. Jacques Hass lors de la consécration du mariage de ma mère le 25 mai 1965
Sur la photo de gauche à droite arrière puis avant: Serge Marendaz ami de mon frère (18 ans), mon frère Jean-Jacques (17ans), Jacques Hass, puis moi (13ans) et mon cousin Christian (13ans).
Jacques Haas
Voici un extrait de l'exposé de Monsieur André Kolly à St Joseph le 18 Novembre 2018 montrant son travail paroissial à Lausanne
C’est le curé de Notre-Dame, le doyen Joseph Mauvais. Comme à Lausanne il y a à ce moment-là 18’000 catholiques pour 3 paroisses, Notre-Dame, Rumine et Ouchy, le doyen Mauvais confie la construction de la paroisse St-Joseph à Jaques Haas et le fait nommer curé à l’âge de 26 ans. On est là en 1934.
Dans l’organisation pastorale et l’édification de la paroisse, le jeune curé manifeste un dynamisme extraordinaire. Je voudrais en souligner quelques caractéristiques.
D’abord il partage vraiment les soucis de ses paroissiens : on est dans une période difficile. L’abbé Jean-Bernard Matthey, qui sera le premier vicaire de Jacques Haas décrit la paroisse de 1936 en ces termes :
Que de misères en terre de Prélaz ! C’était la crise, avec son cortège de supplications, de démarches, de pauvreté, de révoltes (…), des gens avaient faim. C’était aussi le temps de guerres lointaines qui soulevaient le peuple d’indignation : on accusait l’Eglise de les fomenter… Que de haines farouches rencontrées parfois !
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C’est alors, sur cette terre de Prélaz, cachant plus de larmes que de joies, que s’élevait notre Eglise. Les chômeurs sollicitaient la faveur de faire « une quinzaine » sur le chantier paroissial… Edifier l’Eglise était donner du pain à ceux qui n’en n’avaient pas. (Bulletin des 20 ans de l’église, oct.56, p.10).
On va au-delà des constats. On organise la solidarité : le bulletin paroissial rapporte que la jeune paroisse a distribué pendant la « semaine du kilo » « 1400 kilos de pomme de terre et de légumes dans les rues sombres de Malley ». J’ai appris que le curé avait refusé qu’un baptême se fasse à l’église parce qu’il aurait fait trop froid, pour la petite-fille nouveau-née. Il a donc baptisée Anna chez ses parents.
Légende de la photo:
Groupe des catéchumènes faisant leurs 1ère communion en 1957 A l'arrière on voit: Gauche ?, Centre: Jacques Hass; Droite: Roger Carel
Jacques Haas organisait la pastorale comme partout à l’époque : catéchismes, 4 messes le dimanche matin, des visites des malades, mais aussi à l’Hôpital psychiatrique de Cery. La foi doit avoir une visibilité, d’où les processions de la Fête-Dieu dans le parc de St-Joseph ou des pique-niques paroissiaux jusqu’à Cugy.
Légende des photos:
En dessus, procession en l'honneur de la St Vierge, parc de St-Joseph
En dessous 2 photos de la procession des Communiants en 1957 (je pense qu'il s'agit du jour de la fête dieu mais je n'en suis pas sur)
Il organise fréquemment des retraites, mais aussi des conférences pour lesquelles il faisait venir des prédicateurs prestigieux de Genève, Fribourg ou Neuchâtel. Ses rapports annuels sont structurés en fonction de ce que dit St-Paul sur l’évangélisation et l’adhésion au Christ. A propos des projets de construction au Boisy ou à Prilly, il emploie plus d’une fois l’expression « Il s’agit d’offrir un tabernacle », par exemple à la Vallombreuse.
Autre caractéristique : Jacques savait collaborer avec des laïcs. Cela se vérifie dans sa capacité à créer des mouvements et des sociétés paroissiales. Très vite on a trois chorales, la JOC, la société Ste-Elisabeth, le groupement Ste-Monique, les Travailleurs catholiques, et bientôt le patronat S. Jean Bosco, les colonies de vacances, les scouts de St-Joseph, et encore une, deux, puis trois classes d’école catholique primaire. Jacques Haas aimait encourager le partage, et il montrait l’exemple, mais il savait aussi approcher ceux qui avaient plus de moyens, et il s’en faisait des amis. On peut penser notamment – pour ne donner que deux noms parmi tant d’autres au promoteur Jean Pegurri ou au Dr Paul Terrier.
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Le goût artistique de Jacques Haas est plus qu’évident : alors que l’église n’est encore qu’une vaste salle, quelqu’un décrit ainsi le curé en 1936 : « Là nous surprenons M. le Curé muni d’une craie et dessinant à même le sol l’emplacement de l’autel et de la chaire… Sa figure rayonne de joie et d’entrain… Les murs semblent se hausser à mesure qu’il parle ».
Il aimait faire appel aux artistes : Feuillat, Boulgaris, Paul Monnier, et plus tard Brazzola, Gisiger d’Epalinges. En demandant une fresque pour la nouvelle paroisse du Bon pasteur au jeune Robert Héritier, il dit qu’il s’agit de « battre une brèche dans la forteresse sulpicienne ». Comme il a besoin d’argent, il obtient l’aide du pianiste Paderewski pour un concert au profit de la paroisse. Il compte aussi sur Paul Pasquier pour monter un spectacle créé à Salzbourg (Jedermann) qui implique 150 chanteurs et 50 acteurs et figurants, sur une scène à 3 niveaux dans les jardins de St-Joseph.
Autre aspect : l’oecuménisme avant la lettre : dès son arrivée à Prélaz, il connaît la mixité confessionnelle. D’ailleurs, il annonce régulièrement que plus des 2/3 des mariages célébrés à St-Joseph sont des mariages mixtes : le conjoint protestant devait alors se conformer aux normes catholiques.
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Mais avec tact il réussissait à lever bien des obstacles, y compris lors des baptêmes. En 1936, il publie dans son bulletin paroissial les intentions de prière pour la semaine de l’unité. On prie évidemment pour le retour des Brebis à la bergerie de Pierre, berger de l’unique « mais non uniforme troupeau ». On peut apprécier la nuance. Lorsque le pape Pie XI décède en 1939, Jacques Haas ne se contente pas des panégyriques officiels, il prend l’initiative de publier une revue de presse dans laquelle il intègre les commentaires du pasteur Boegner et du grand rabbin de France. Bientôt il va organiser un 1er août oecuménique avec le pasteur Delay au parc de Valency, puis il sera le co-organisateur de la Minute oecuménique à la Radio romande.
Enfin les médias : dès ses 28 ans, Jacques Haas a participé aux émissions catholiques à Radio Lausanne : il en devient officiellement le coordinateur, tout en restant curé de St-Joseph. Quand l’idée de la télévision se fait jour, il participe aux premiers essais avec le pasteur Ferrari. Il tient un message télévisé pour lequel il a réuni à St-Joseph – ici sans doute - tout le clergé lausannois qui découvre ainsi sa première émission de télévision. C’était en 1951, trois ans avant la naissance de la Télévision romande. En 1956, il écrit dans son bulletin paroissial: « Pour la première fois depuis 1934, votre curé ne sera pas présent pour la messe de Minuit », mais il annonce qu’il chantera la messe de 10 heures le matin. Ce Noël-là correspondait à la première transmission télévisée à la cathédrale de Fribourg, avec une messe de Minuit reprise dans 7 pays d’Europe, y compris le Danemark !
L’engagement paroissial de l’abbé Haas méritait d’être évoqué, même brièvement. Mais sa notoriété tient essentiellement à son engagement dans les médias romands et au niveau international. Il a quitté la paroisse St-Joseph pour s’établir au Boisy, tant pour y créer la paroisse du Saint-Esprit que pour lancer le Centre catholique de Radio et télévision (CCRT).
Biographie tirée de Wikipédia
Jacques Haas, né le 8 avril 1908 et mort le 26 février 1973, est un prêtre de l’Église catholique-romaine suisse.
Intéressé par les médias, il fonde à Lausanne le Centre catholique de radio et télévision. L’abbé Haas reçoit les titres de Chanoine, puis de Monseigneur.
Biographie
Jacques Haas qui avait des origines en partie luxembourgeoises passe sa jeunesse à Nyon avec un frère et deux sœurs. Il est ordonné prêtre du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg en 1932. Il est d’abord vicaire à Montreux puis curé à Lausanne. Il fonde plusieurs paroisses : Saint-Joseph dans le quartier lausannois de Prélaz, celle du Bon Pasteur à Prilly, et celle du Saint-Esprit dans le quartier de Boisy à Lausanne.
Intéressé par les « moyens de communications sociales », il participe dès 1936 à des émissions à Radio Lausanne. En plus de chroniques régulières, il est appelé à suivre divers événements à Rome. Lorsqu’en 1954 est créée la télévision en Suisse romande, il y organise avec le pasteur Robert Stahler des émissions régulières. Entretemps, il crée à Lausanne l’association Centre catholique de Radio et Télévision (CCRT) à laquelle il donnera, avec l’aide d’amis, une maison inaugurée en 1958 dans le quartier de Boisy.
Le chanoine Haas participe au comité œcuménique qui donne naissance à un billet radiophonique quotidien lors de l’Expo nationale 1964 à Ouchy Lausanne : c’est la « Minute œcuménique » dont les auteurs les plus notables furent le pasteur Philippe Zeissig et l’abbé Georges Juvet. Jacques Haas participe comme délégué ecclésiastique puis comme président mondial (1962-1968) à l’association UNDA qui, depuis 1928, fédérait les responsables d’émissions catholiques. Son implication dans les structures médiatiques catholiques internationales le conduit à suivre le concile Vatican II puis à participer à l’élaboration de l’exhortation apostolique Communio et Progressio, publiée le 23 mai 1971.
Il accède successivement aux titres de chanoine honoraire de l'Abbaye de Saint-Maurice en 1958, camérier secret de la Maison pontificale en 1963, chanoine honoraire de la cathédrale de Monaco en 1967.
Pour encourager la création de radios, surtout en Afrique et en Amérique latine, il fait de nombreux voyages. Au retour d’un voyage aux Iles Seychelles, il meurt après une courte maladie à l’âge de 65 ans.
Bibliographie
• Bernard Secrétan, Église et vie catholiques à Lausanne du XIXe siècle à nos jours, Bibliothèque historique vaudoise, Lausanne 2005, 376 pages, p. 146-147.
Notes et références
Liens externes de Wikipédia
Archives RTS : Mgr Haas parle au nom des Églises à l’Expo 64 [archive]
rts.ch/archives/tv/divers/3446...
• [PDF] Hommage de l’Abbaye de Saint-Maurice [archive]
digi-archives.org/pages/echos/...
• Débat conduit par Jacques Haas sur le Synode de Rome 1967 [archive]
rts.ch/archives/tv/information...
Autres liens externes
Conférence de Monsieur A.Kolly à Louvain (Belgique) le 10 Avril 2018
L’activité internationale de Monseigneur Jacques Haas
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Exposé de Monsieur André Kolly à St Joseph le 18 Novembre 2018
Mgr Jacques Haas, un curé au rayonnement exceptionnel
ccrt.ch/wp-content/uploads/201...
Paroisse St esprit
cath-vd.ch/paroisses/st-esprit
Fondation Jacques Hass
Catholiques.ch
cath.ch/newsf/lausanne-le-ccrt...
Abbaye-stmaurice.ch/data/echos/echo-19.pdf
cath.ch/newsf/lausanne-le-ccrt...
Wikipédia
Y a-t-il encore beaucoup de témoins de Mgr Haas (1908-1973) décédé il y a 50 ans le 26 février. Je serais heureux de prendre note d'autres souvenirs. André Kolly
Cher Monsieur, Pour que votre requête soit plus visible, glissez-là dans notre forum. Expliquez aussi pourquoi Mgr Haas est cher à votre souvenir.
J'ai fait ce dimanche 26 février, date du 50e du décès de J. Haas, une intervention d'une douzaine de minutes pour évoquer les grandes dates de sa vie. C'était à la paroisse du St-Esprit à Lausanne, 3e paroisse créée par Haas. J'ai rencontré plusieurs témoins qui ont gardé un très beau souvenir de leur curé, sans forcément connaître ses dimensions internationales. Il y a de quoi revenir sur le sujet.
Magnifique, merci pour cette page et de m'avoir fait découvrir ce personnage qui redonne de la couleur à l'Eglise.