Catastrophe du glacier de Rossboden du 19 mars 1901 (Simplon)

Catastrophe du glacier de Rossboden du 19 mars 1901 (Simplon)

Phototypie Co. Montreux
collection P.A. Chappuis

Cette carte postale, postérieure à 1910, montre l'éboulement et la route reconstruite du col du Simplon entre le village en aval et Eggen en amont. A gauche, l'entrée des gorges de Gondo et en face, la selle Furggu (Zwischbergen). Ci-dessous une carte postale de 1910 d'orientation inverse:

Le curé de Simplon-Village, Peter Arnold (1908-1983) rapporte le souvenir des habitants sur cet événement:

" Le 19 mars 1901 fut une journée d'épouvante pour le village du Simplon. Il avait neigé sans interruption pendant 8 jours. Vers 6 heures du matin, on entendit du côté du Rossboden, un grand rugissement sourd. On pensait qu'il s'agissait d'une exceptionnelle tempête de foehn. Mais bientôt, il fallut se rendre à l'évidence qu'il s'était produit quelque chose de beaucoup plus sérieux: une énorme masse de roches et de glaces s'était détachée du Fletschhorn sur le glacier de Rossboden en recouvrant pour toujours les belles prairies et forêts des alpages du vallon d'Eggen"

Le scénario géologique fait par H. Schardt*: le rocher disloqué et pourri supportant le petit glacier du Fletschhorn s'est éboulé, entraînant dans sa chute les deux tiers du glacier du Rossboden (3250 m.). Les blocs de glace, grâce à leur mobilité,ont naturellement devancé l'éboulement rocheux en empruntant le lit du glacier. Cette masse a complètement balayé la moraine superficielle recouvrant la langue du glacier. La partie supérieure de la coulée a débordé par-dessus la muraille morainique latérale nord, en projetant une gerbe de glace et de pierres sur le pâturage de Griesseren (2300 m.) accompagnée d'un effet pneumatique puissant* ( le "foehn" entendu par les habitants), car elle a projeté une grêle de pierres sur Oberstafel dont plusieurs chalets ont été démolis. Plus loin, le vent, emportant pierres, sable, glace, etc., a touché la forêt de mélèzes près de Alte Stafel, puis a ricoché vis-à-vis sur la forêt de la moraine sous l'alpage de Lighien (1728 m.), où il a encore apporté de petites pierres. Les gros blocs, enlevés à la moraine frontale, doivent avoir suivi de près l'avalanche, car ils gisent presque tous à la surface dans la partie amont et ont labouré le sol.

La Médiathèque met en ligne **une série de photographies de 1909 **de cet éboulement spectaculaire dont cette image qui montre un petit lac d'accumulation encore 8 ans après que le torrent ait perdu son lit sous la masse de roches

photo.memovs.ch/092ph/092phGCj...

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
Pas de commentaire pour l'instant!
Philippe Chappuis
2,218 contributions
29 avril 2020
285 vues
4 likes
0 favori
0 commentaire
4 galeries