Premier communiant d'autrefois

Premier communiant d'autrefois

1942
inconnu, album Hélène Savioz-Epiney
Pierre-Marie Epiney

Mon oncle Edgar Savioz (1934-2001) dans la pose réfléchie d'un premier communiant.

L'œil de Dieu

Nous sommes en 1942 à Vissoie, "capitale" du Val d'Anniviers. Le jeune Edgar va faire sa première communion. Il est âgé de huit ans. Des capucins sont appelés pour prêcher la retraite aux enfants. On leur montre l'œil de Dieu, une fresque peinte au plafond de l'église de Vissoie (photo). Le capucin aux gosses :

"Quoi que vous fassiez, l'œil de Dieu le verra. Vous le voyez, là-haut, les enfants ?"

*notrehistoire.imgix.net/photos...

Inutile de dire que cela ne manqua pas d'impressionner les futurs communiants. Peut-être en classe leur enseignait-on la poésie "la Conscience" de Victor Hugo dont la chute était : "L'œil était dans la tombe et regardait Caïn."

Peu après sa première communion, Edgar officiait en qualité de servant de messe. Le curé avait averti que quiconque toucherait de ses doigts le ciboire (calice) en tomberait raide mort. Comme Edgar doutait que cela fût vrai, il toucha le calice de ses mains. Mal lui en prit puisque le sacristain qui le prit en flagrant délit lui administra une gifle mémorable. Jugeant la punition trop douce, il en informa le curé qui revêtit ses habits sacerdotaux et conduisit prestement le jeune Edgar vers les fonds baptismaux. Il fit des bénédictions et des prières afin de purifier les mains sacrilèges du jeune garçon.

Pour le restant de ses jours, alors que Vatican II permettait de recevoir la communion de ses mains, Edgar n'en admit jamais la possibilité. Chat échaudé...

Pour entendre son épouse Hélène raconter cette anecdote, rendez-vous à cette page :

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  • Michel Savioz

    Edgar, je l'ai bien connu. Un homme plein d'humour que j'ai côtoyé souvent et en particulier durant les cours et interventions de sapeurs-pompiers.

  • Paul-André Florey

    Etant de deux ans le cadet d'Edegar j'ai bien vêcu ces temps là à Vissoie. Je ne puis que confirmer ce que raconte Hélène. Avec la religion il ne fallait pas badiner! ...