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Claudio MONTEVERDI, Magnificat, Hugues CUÉNOD, Franck GUIBAT, Gabrielle ULRICH-KARCHER, Marie-Antoinette CLAVEL, Choeur mixte de Radio Lausanne, Chanson de Lausanne, OCL, Alceo GALLIERA, 1950

avril, 1950
RSR resp. RTSR
René Gagnaux

Illustrant ce fichier audio: Alcea Galliera, à gauche, Hugues Cuénod

Les «Vespro della Beata Vergine» - SV 206 et 206 bis - est l'une des oeuvres majeures de Claudio Monteverdi, mais aussi l'une des plus énigmatiques en ce qui concerne sa conception, son contenu, son interprétation correcte:

"[...] Chef-d'oeuvre musical révolutionnaire doublé d'un cauchemar musicologique, les Vêpres de Monteverdi de 1610 occupent aujourd'hui une place de choix dans le répertoire de la musique sacrée du début de la période baroque. La musique elle-même soulève son contingent de questions et de problèmes non résolus en termes de pratiques d'exécution. De nombreuses autres questions essentielles restent sans réponse, qui portent sur le contenu, la fonction liturgique et l'agencement du recueil, mais aussi sur les raisons et objectifs qui conduisirent Monteverdi à le publier. Nous ne savons pas non plus si Monteverdi lui-même joua le recueil dans son intégralité à Mantoue ou à Venise, bien que nous possédions des informations sur quelques occasions où certaines des compositions du recueil furent programmées.

[...] La première réédition complète du recueil fut celle de Gian Francesco Malipiero en 1932; après cela, plusieurs musicologues et chefs d'orchestre écrivirent articles et livres sur le sujet et l'on vit paraître des éditions critiques de la partition en plus grand nombre encore. Le musicologue Jeffrey Kurtzman publia en 1999 un ouvrage de 600 pages intitulé The Monteverdi Vespers of 1610. Music, Context, Performance - l'étude qui fait autorité aujourd'hui; cependant, de nombreux problèmes restent non complètement résolus et le resteront probablement toujours. [...]" Marc Vanscheeuwijck, Université de l'Oregon, octobre 2017*, publié dans le livret joint au CD LPH 029 avec l'interprétation qu'en donnérent Philippe Herreweghe, son Collegium Vocale et l'Orchestre des Champs Elysées en 2017.*

Ce livret, avec une analyse très détaillée de l'oeuvre, peut-être actuellement (décembre 2018) librement visionné sur cette page du site issuu.com.

À l'époque de l'enregistrement du Magnificat proposé sur cette page - avril ou mai 1950 - les Vêpres de Monteverdi étaient encore quasiment inconnues (*) du public. Cette version ne correspond certes plus à l'interprétation qu'on en donne aujourd'hui, mais il s'agit un document vraiment exceptionnel, historique, enregistré avec l'Orchestre de Chambre de Lausanne, les solistes Hugues CUENOD, Franck GUIBAT, ténors, Gabrielle ULRICH-KARCHER, Marie-Antoinette CLAVEL, sopranos, le Choeur mixte de Radio Lausanne (Choeur de la Radio Suisse Romande) et la Chanson de Lausanne, le tout sous la direction d' Alceo GALLIERA. Je n'ai pas encore pu trouver plus d'informations sur cet enregistrement: si une personne visitant cette page devait en savoir plus, toutes informations m'intéressent -> commentaire ou couriel!

(*) Les deux premiers enregistrements des Vêpres faits pour le disque ne paraissent qu'environ deux ans plus tard, vers 1952, en extraits: l'un (Domine ad adjuvandum, Nigra, Ave, maria stella et Magnificat) fut fait par Angelo EPHRIKIAN avec la Schola Cantorum de Venise, l'autre (la Sonata sopra Sancta Maria) par Walter GOEHR et l'Orchestre de Radio-Zürich.

Cet enregistrement avec l'Orchestre de Chambre de Lausanne est donc - du moins à ma connaissance - le plus ancien enregistrement existant du Magnificat de Monteverdi.

MAGNIFICAT

Anima mea Dominum,

Et exultavit spiritus meus in Deo salutari meo.

Mon âme exalte le Seigneur

et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,

Quia respexit humilitatem ancillae suae:

ecce enim ex hoc beatam me dicent

omnes generationes.

parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante.

Car voici, désormais toutes les générations

me diront bienheureuse,

Quia fecit mihi magna qui potens est:

et sanctum nomen ejus.

parce que le Tout Puissant a fait pour moi

de grandes choses. Son nom est saint,

Et misericordia ejus a progenie in progenies:

timentibus eum.

et sa miséricorde s'étend d'âge en âge

sur ceux qui le craignent.

Fecit potentiam in brachio suo:

dispersit superbos mente cordis sui.

Il a déployé la force de son bras; il a dispersé ceux

qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses.

Deposuit potentes de sede:

et exaltavit humiles.

Il a renversé les puissants de leurs trônes

et il a élevé les humbles.

Esurientes implevit bonis:

et divites dimisit inanes.

Il a rassasié de biens les affamés

et il a renvoyé les riches à vide.

Suscepit Israel puerum suum:

recordatus misericordiae suae.

Il a secouru Israël, son serviteur,

et il s'est souvenu de sa miséricorde.

Sicut locutus est ad patres nostros:

Abraham et semini ejus in saecula.

Comme il l'avait dit à nos pères,

envers Abraham et sa postérité pour toujours.

Gloria Patri et Filio

et Spiritui Sancto.

Gloire au Père, et au Fils,

et au Saint-Esprit.

Sicut erat in principio et nunc et semper,

et in saecula saeculorum.

Comme il était au commencement, maintenant

et toujours, pour les siècles des siècles.

Amen.

(Traduction française: d'après la Bible Segond)

L' enregistrement que vous écoutez...

Claudio Monteverdi, Magnificat des «Vespro della Beata Vergine» pour soli, choeur, orchestre et continuo

Hugues Cuénod, Franck Guibat, Gabrielle Ulrich-Karcher, Marie-Antoinette Clavel, Choeur mixte de Radio Lausanne (Choeur de la Radio Suisse Romande), Chanson de Lausanne, Orchestre de Chambre de Lausanne, Alceo Galliera, avril-mai 1950

Provenance: Radiodiffusion, Archives Radio Television Suisse

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René Gagnaux
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14 décembre 2018
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