Château de Tournay

Château de Tournay

Après la création, aux XIIe siècle et XIIIe siècle, de plusieurs autres seigneuries, les comtes de Genevois perdent le contrôle du territoire, car les nouveaux seigneurs ayant réussi à s'assurer une position autonome. C'est à ce moment que la seigneurie de Tournay doit son origine. Celle-ci comprenait les villages de Pregny et de Chambésy et était placée sous la suzeraineté des seigneurs de Gex.

À l'origine, le château était une maison forte gessienne du xve siècle. Mais son caractère défensif a été largement effacé à l'issue de diverses rénovations entreprises aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle. Néanmoins, la construction recèle encore aujourd'hui nombre de vestiges du premier ouvrage, dont le plan est facilement reconnaissable : des traces de murs anciens, un fossé sec et herbu, ou encore des restes d'un important donjon carré.

Vers la fin du Moyen Âge, le fief change plusieurs fois de mains. En 1353, il passe, avec la seigneurie de Gex, à la maison de Savoie. Ensuite, du xiiie siècle à 1573, il appartient aux nobles d'Anières. Puis, au début du xvie siècle, Tournay appartient à la famille de Brosses, originaire de Haute-Savoie. À la conquête bernoise du pays de Vaud en 1536, les bernois acquièrent des droits de souveraineté sur la seigneurie gessienne, mais les restituent au comte de Savoie en 1589. Dès lors, le château-fort sert de base aux comtes de Savoie lors d'actions militaires contre Genève. Afin de s'assurer que les parties belligérantes s'approprient le château, Jean de Brosses sympathise avec les calvinistes genevois, bien que Tournay soit un fief savoyard. Jean de Brosses rasa les fortifications, combla les fossés et abattu le mur d'enceinte. De ce fait, Tournay ne peut plus servir de point d'appui aux Savoyards. Cependant, ces actions vont être inutiles car les troupes genevoises incendièrent le château au cours d'une incursion en pays savoyard l'année suivante.

Le conflit est finalement réglé en 1603 par le traité de paix de Saint-Julien et la famille de Brosses fait alors reconstruire leur château, mais renoncent à en réparer les ouvrages fortifiés. Tournay prend dès lors le caractère d'un manoir.

Au XVIIIe siècle, la petite seigneurie de Tournay est érigée en comté par la maison de Savoie. En 1782, Tournay est le siège du comité des Négatifs pendant les troubles de la même année à Genève. La seigneurie de Tournay est dissoute pendant la Révolution française. Saisi comme bien d'émigré, le domaine est morcelé et vendu en 1794 à Pierre-Jean Pannisod, ancien fermier des de Brosses.

De 1851 à 1896, la famille Panissod laisse le château de Tournay au Comité international de secours aux blessés en cas de guerre. Le château sert alors de pension et reçoit pendant l'été des fillettes faibles, maladives ou convalescentes. En 1915, Alfred Baur (en), négociant et collectionneur d'art asiatique, achète le tout. Trouvant le château en mauvais état (le domaine n'avait pas reçu de réparations depuis longtemps. La ferme des Panissod s'était transformé, petit à petit, en une sorte de maison de ferme à laquelle on avait ajouté quelques annexes comme logements ou pour y abriter du bétail. Le château, lui, est enfermé dans les arbres), il décide de le faire rénover par les architectes G. Revilliod et Maurice Turrettini afin de lui rendre une allure de forteresse médiévale (Quelques communs furent détruits ; les fossés furent recréés ; l'aile orientale, fut unifiée ; deux tours furent ajoutées, l'une ronde à l'angle intérieur, l'autre carrée faisant pendant au donjon et un petit pavillon fut édifié à l'angle est de la cour). En 1951, à la mort d'Alfred Baur, le château, est racheté par la Fondation Baur.

Le 21 octobre 1958, le Conseil d'État genevois inscrit le château et le domaine comme «objets classés n° 2009-19764» à l'Office des patrimoines et des sites.

Entre 2009 et 2011, le château est racheté par un particulier. Il est alors complètement restauré et reçoit son aspect actuel.

upload.wikimedia.org/wikipedia...

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Source : Château de Tournay, Jérémy Toma, sur Wikipédia (2017) d'après l'ouvrage :Pregny, commune genevoise et coteau des altesses, Guillaume Fatio, 1947.

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