Le 2 septembre 1820, Charles Pétament et François Wagnière, commis de bureau des hypothèques, achetèrent en commun une propriété au bord du lac, au lieu-dit La Pierrière, à Jean-Louis Mercier, marchand drapier. Voulant éviter toute indivision entre eux relativement aux biens qu'ils avaient acquis et désirant que la portion de l'un soit entièrement distincte et séparée de celle de l'autre, celle-ci étant exemptes et libres de toutes servitudes quelconque, les deux acheteurs conclurent la convention suivante :

François Wagnière aura, à l'avenir et pour toujours, pour lui et ses successeurs, le droit de passage sur le fonds de Charles Pétament pour aller au port du lac; lequel port sera commun entre eux et réparé à frais commun.

Charles Pétament aura seulement, pour sa part en la dite acquisition, une portion de la veille maison près de la campagne Boissier. Il deviendra en outre propriétaire du jeu de boules et de tout l'espace de terrain situé entre la route et le lac, d'une largeur égale le long du mur de M. Boissier. Si, dans la suite, Charles Pétament ou ses successeurs vendaient tout ou une partie du dit fonds, il devrait le céder par préférence à François Wagnière à prix égal.

De ce qui précède, il résulte que François Wagnière devint seul propriétaire de tout le surplus des biens et droits acquis du sieur Mercier constant principalement dans une maison et tout les restant du jardin, verger et terrasse, depuis et y compris la dite palissade à faire, jusque et y compris le mur près de la campagne Guex au midi et depuis la route jusqu'au lac. De leur côté, Charles Pétament ouvrit un restaurant dont la renommée de ses célèbres fritures de poissons était très répandue parmi les Genevois.

Le 3 avril 1823, François Wagnière vendit à Antoine Fol la portion de la propriété à côté de celle de Charles Pétament et qui contenait la maison d'habitation. Antoine Fol mourut en 1837 et son fils Auguste (1828-1891) hérita de la propriété.

En 1880, la fusion des deux propriétés Fol et Pétament s'effectua pour former celle qui prit le nom de Les Jordils. Cette opération immobilière était destinée à l'achat du tout par William Barbey (1842-1914) et Caroline Boissier (1847-1918) en vue d'y installer les herbiers de Pierre Edmond Boissier (1810-1885). Une fois propriétaire des deux immeubles Pétament et Fol, William Barbey fit construire, aux Jordils, un immeuble spécial, de style néo-médiéval et imaginé par l'architecte Étienne Poncy, pour recevoir les collection botaniques tout en conservant les deux anciennes maisons Fol et Pétament. L'installation eut lieu en 1887. La maison a ensuite été agrandie en 1902.

À la mort de William Barbey, les herbiers et la bibliothèque qui s'y trouvait furent, suivant ses dernières volontés, transférés à l'Université de Genève et la maison de maître «Les Jordils» fut vendue à M. Maurice Ferrier.

La maison de maître «Les Jordils».

Source : Pregny-Chambésy, Jérémy Toma, sur Wikipédia (2015) d'après l'ouvrage :Pregny, commune genevoise et coteau des altesses, Guillaume Fatio, 1947.