Les alpages du Pays d'Enhaut vaudois
Montée à l'alpage : le char transportant le matériel du chalet.
Photo © Louise Witzig
Montée à l'alpage : à la tête du troupeau, qui s'engage dans une "charrière", marche le "vatséran". Sur l'épaule, il porte des "seillons" à traire, reliés par des cordelettes. Plusieurs vaches portent sur la tête une chaise à traire.
Photo © Louise Witzig
Le personnel d'un train d'alpage
Le personnel d'un train d'une certaine importance comprend en général les "armaillis" dont chacun a sa tâche et son rang. Voici d'abord le fretier (pat.), le fruitier chargé de la fabrication dou fre, litt. Du fruit (terme ancien qui servait à désigner l'ensemble des produits de l'alpage, le fromage plus spécialement).
Dans le tranchage, le fruitier est au travail : il tient le débattiau à la main; il a les manches retroussées pour sortir la masse caséeuse de la chaudière.
C'est le propriétaire du troupeau, maître du chalet, ou l'un des ses fils qui assume le plus souvent cette charge. Le fruitier a comme aide le "dzigne", dont les attributs principaux sont de nettoyer les "bossets" (ensemble des vases du chalet), en somme tout ce qu'il faut récurer au moyen de la brosse, du torchon (fait de risettes, autrefois de prêle) et du balai.
Le tranchage, avec la chaudière accrochée au tour, la presse à fromage, le tonneau recevant le petit-lait qui découle de la table.
Dans la chambre à lait : baquets à écrémer (modernes), couloir (moderne) dans le 2e baquet, baratte entreposée sur le 2e tablar.
Découvrir la vidéo : La vie d'un armailli ICI
Viennent ensuite le "vatséran", chargé de la direction du troupeau, et le "barlatâré" qui est le trait d'union entre le village et l'alpe : c'est lui qui, à dos de cheval ou de mulet, descend de la montagne les produits du chalet et ramène, au retour, l'approvisionnement nécessaire. Le souffre-douleur enfin, le "boube" ou "bouèbe", est le domestique de tous. Choyé ou martyrisé, selon son caractère et son tempérament, il est le chien berger du "vatséran" et la bonne à tout faire du "dzigne". C'est en général la place d'un jeune garçon de 10 à 15 ans, parfois un enfant du patron, qui se forme là à la dure école de la vie.
A la Saint-Denis (descente de l'alpage) : l'Armailli, le bouèbe, une vache qui porte sur la tête une chaise à traire renversée et décorée.
Ce personnel peut être augmenté du "modzounai", à qui l'on confie la garde du troupeau des "taures" et génisses. Ce dernier est un homme à part. Il ne fait en général pas ménage commun avec les "armaillis". Son troupeau finit d'user le pâturage abandonné par les vaches, plus gourmandes que le jeune bétail, ou il paît dans les estivages de moindre qualité. Cet homme vit souvent seul, à moins qu'il n'ait avec lui sa femme et ses enfants.
Dans le chalet, là-haut sur l'alpe, chacun, du lever du jour au coucher du soleil, a sa tâche à remplir, qu'il ne peut négliger sans que l'ensemble en pâtisse. Le personnel d'un train d'alpage est une machine composée de plusieurs organes; quand l'un manque, plus rien ne va.
Mi-été à l'alpage de Paray (Châteaud'OEx) en 1906 : la moufferine (montferrine) dansée sur l'herbe.
Scène de la désalpe, aujourd'hui...
Fleur au chapeau, cette charmante paysanne a fort à faire au sein du troupeau, apeuré par la circulation routière.
Fleurs colorées en papier crépon et branches de sapin arrangées sur le tabouret à traire - botte-cul, trabetset - placé à l'envers sur leur tête, les vaches regagnent leur habitat d'hiver.
La descente des troupeaux terminée, deux actes encore : le souper de la St-Denis, où propriétaires, patrons et bergers sont réunis pour un repas substantiel, où narrations et chansons mettent la joie dans les coeurs.
Que dire enfin de la pesée des fromages ? ce sera pour une autre fois.
© Collections du Musée du Vieux Pays d'Enhaut et Archives du Musée du Vieux Pays d'Enhaut.
© Folklore Suisse - Bulletin de la Société suisse des Traditions populaires
Bâle 1961, 51 e Année.
© Photos couleur - Sylvie Bazzanella - 2 octobre 2010
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