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L. van Beethoven, Symphonie No 3, ONRDF, J. Krips, Montreux

18 septembre 1958
Les archives de la RTS

Le texte de ce descriptif a été rédigé par René Gagnaux, que nous tenons à remercier. Il a également fourni la photo en illustration de ce document sonore.

Ludwig van BEETHOVEN, Symphonie No 3 en mi bémol majeur, Op. 55, Orchestre national de la Radiodiffusion française, Josef KRIPS, 18 septembre 1958, Montreux (la photo illustrant ce fichier, avec l'aimable autorisation de Gil Frossard: pour plus de détails sur la photo)
Il n'est certainement pas nécessaire de présenter cette symphonie très connue, le cas échéant voir par exemple cette page en français de Wikipedia (1), ou les page de ce site en anglais **(2) pour plus d'informations.

La partition peut être téléchargée** sur cette page de l'IMSLP (3), ou sur cette page **du site dlib.indiana.edu (4).

Le huitième concert du Festival de Montreux 1958, un concert entièrement consacré à Beethoven, réunissait l'Orchestre National de la Radiodiffusion Française (l'actuel** Orchestre national de France), Isaac STERN et Josef KRIPS. Au programme l'ouverture de Coriolan (écouter le fichier audio http://www.notrehistoire.ch/audio/view/1539/), puis le Concerto pour violon et orchestre, en ré majeur opus 61 (écouter le fichier audio http://www.notrehistoire.ch/audio/view/1541/**), et après l'entracte cette 3e symphonie.

Ainsi que souligné dans le compte-rendu de concert du chroniqueur "J.B." paru dans la Gazette de Lausanne du 22 septembre 1958 en page 3 (5), il y a de grandes différences dans les nombreuses interprétations de cette oeuvre:

"[...] Nous avons d'emblée été frappé par la simplicité avec laquelle le grand chef viennois abordait [...] la Troisième Symphonie en mi bémol, l'«Eroica». Que nous sommes loin [...] de l'esprit d'un Wilhelm Furtwängler. Il ne s'agit point ici de prendre parti pour l'une ou l'autre manière d'envisager l'«Héroique». Cependant il est frappant de constater à quel point deux interprétations, de conception aussi opposées, peuvent également s'imposer et paraître valables lorsqu'elles sont le fait d'un artiste sincère et en pleine possession de son métier. Furtwängler nous avait laissé le souvenir [...]** **d'une «Eroica» inquiète, passionnée, violente en contrastes, exprimant avec une rare intensité la lutte poignante entre l'esprit et la matière.
Avec Josef Krips, la Troisième Symphonie nous apparaît au contraire beaucoup plus sereine, quoique étrangement vibrante et constamment animée d'une d'une frémissante vie intérieure dans sa chaude tonalité de mi bémol majeur. Dédaignant l'effet dramatique, Krips ne cherche point à appuyer volontairement sur certains «dessins contrapuntiques» dissimulé dans la masse orchestrale, ni à accepter les étrangetés et les audaces harmoniques de l'oeuvre; il préfère laisser le langage musical s'écouler naturellement, moins aggressif parce que plus détendu, s'appliquant uniquement à recréer la vie et le dynamisme de l'oeuvre. Cette probité, cette abnégation même, de l'interprète vis-à-vis de la musique se traduit également chez Krips par un respect absolu du texte. À part quelques inévitables doublures de cors, le grand chef viennois s'abstient totalement de retoucher, ce qui est pourtant fréquemment le cas chez Beethoven, l'orchestration originale.
La seule réserve que nous pourrions formuler concerne le tempo de la Marche funèbre. Certes, il n'existe pas de vérité absolue en matière de tempo; ou plutôt il existe autant de tempi justifiables que d'interprètes convaincus. Cependant j'avoue avoir été surpris par le mouvement animé pris par Josef Krips dans la Marche funèbre, mouvement qui ne m'a pas semblé permettre à la phrase musicale d'exprimer tout son douloureux accablement et, plus loin, à l'extraordinaire développement contrapuntique de se déveloper dans toute son ampleur.
En revanche je ne pense pas qu'il soit possible de donner au Scherzo plus de vie et de relief que ne le fit Krips.
[...]"

L'accès à cet extrait de la Gazette de Lausanne a été possible grâce à la splendide banque de données "LE TEMPS - Archives Historiques - Une initiative soutenue par Bibliothèque nationale suisse | Bibliothèque de Genève | Bibliothèque de Lausanne | Fondation de Famille Sandoz | Mirabaud & Cie | PubliGroupe" (5), qui est non seulement très complète, mais en plus libre d'accès. Une générosité à souligner, devenue rare de nos jours.

L'enregistrement que vous écoutez:

Ludwig van Beethoven, Symphonie Nr. 3 in Es-Dur, Op. 55, Orchestre national de la Radiodiffusion française,** Josef KRIPS, 18 septembre 1958, Montreux (1. Allegro con brio 14:54/14:54, 2. Marcia funebre (Adagio assai) 13:41/28:35, 3. Scherzo (Allegro vivace) 06:55/35:30, 4. Finale: Allegro molto - Poco Andante - Presto 11:21/46:51) **(les temps indiqués sont les temps approximatifs - les durées des pauses n'ont pas été déduites - nets resp. cumulés à la fin de chaque mouvement) Sources:

(1)** http://fr.wikipedia.org/wiki/Symphonie_n%C2%BA_3_de_Beethoven
(2) http://www.beethovenseroica.com/eroica2.html
(3) http://imslp.org/wiki/Symphony_No.3,_Op.55_(Beethoven,_Ludwig_van)
(4) http://www.dlib.indiana.edu/variations/scores/adh1166/large/soundscore.html
(5) http://www.letempsarchives.ch/Default/Skins/LeTempsFr/Client.asp?Skin=LeTempsFr&enter=true&AppName=2&AW=1371657627201, chercher avec le critère Krips, parmi tous les extraits, dans toutes les publications, période 21.09.1955-23.09.1955 (l'article en question ne peut pas être référencié correctement par un lien direct)

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17 juin 2014
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