Laves torrentielles à Zinal

Laves torrentielles à Zinal

Inconnu
Jean-Pierre Genoud

Le bazar de Rauch, le chalet de Fritz Jegerlehner et le bazar d' Henri Theytaz ont été fortement endomagés. A l'arrière plan, l'hôtel des Diablons et la Chapelle.

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  • Michel Savioz

    Lundi 12 août 1929, à 17 heures, une vague de boue et de matériaux est descendue de la montagne des Diablons, menaçant le petit village de Zinal. La coulée entraina tout sur son passage, avec une violence inouïe et deux chalets ont été emportés. L'un est un bazar, partenant à M. Ranch, et l'autre une maison, celle de M. Jegerlehner, boulanger à Sierre. Les habitants qui venaient de se mettre à table, ont pu se sauver en courant, à la dernière minute. La maison, avec ses assises de pierre et les matériaux ont été emportés travers de la route dans la Navizence. Tout est perdu. L'hôtel des Diablons fut heureusement épargné. En revanche, un transformateur et la conduite électrique ont été fort endommagés. A la même heure, un autre éboulement s'est produit près de l'hôtel Bezzo sans causer grand dommage. On signale que des ponts ont été emportés et les chemins sont coupés. Les communications entre Zinal et le bas de la vallée d'Anniviers sont rendues très difficiles et les habitants songent à faire appel à la troupe pour rétablir les communications et pour dégager le village envahi par la boue. Il n'y a, fort heureusement, pas d'accident de personne à déplorer. A Zinal, la situation n'est pas alarmante et l'on ne craint aucun danger nouveau. Cette information était composée, quand nous avons reçu la mise au point suivante: « Les nouvelles données par les journaux de mardi matin qui viennent de parvenir à Zinal, sont fortement exagérées. Une mise au point est nécessaire. Les maisons qu'on signale comme emportées sont toujours debout, à leur place, et rien n'est perdu. On travaille activement à la réparation des chemins obstrués et l'on espère que les communications seront complètement rétablies dans la journée de mercredi. Le trafic postal s'est fait mardi par transbordement entre Ayer et Zinal. Tout reprendra normalement mercredi. Il y a, c'est certain, quelques dégâts, mais ils ne sont pas importants. Il n'y a rien d'irréparable ». En réalité, la masse d'eau et de boue envahit le magasin Rauch, un petit bazar en bois, et le rez-de chaussée de la pension Cotter, de même la partie postérieure du chalet Jegerlehner a subi des dommages, et les habitants ont dû prendre la fuite. Le chalet Henri Theytaz et le magasin Pierre Savioz n'ont pas été épargnés. Les matériaux ont grossi la Navizence a tel point que les barrages de l'usine électrique de Sierre et de l'Aluminium ont été obstrués et l'on dut fermer les écluses pour protéger les machines. C'est ainsi que la lumière a fait défaut à Zinal et dans la vallée. Ajoutons, qu'il y a plusieurs années, une avalanche était descendue au même endroit, à Zinal, détruisant le transformateur et la ligne électrique. Journal et feuille d'avis du Valais, 15 août 1929.