Voici l'article que j'ai proposé dans les pages de l'Omnibus pour l'édition du vendredi 12 janvier 2024. Une autre photo présente la vue depuis le haut du silo principal que l'on voit tout au fond sur la photo ci-dessus.

Cette page peut être reliée à celle-ci qui présente une conférence donnée par Christian Grandjean sur le même sujet mais axé surtout sur le plan historique. On peut y remarquer l'ancien look du camion du centre collecteur.

Un monstre qui en impose

Le centre collecteur de Croy (qui est en fait sur Romainmôtier) s’impose, que l’on vienne de Vallorbe ou de Bofflens. Comment ne pas remarquer ce gros cube de béton montant dans le ciel et dominant le petit village et sa gare, orné de son bandeau bleu et de ses trois épis jaunes ?

Tout un monde

A ses pieds, à certains moments de l’année, la vie fourmille d’allers et venues d’humains et de véhicules de tous genres. Que ce soit pour le marché aux bestiaux ou pour les grands moments de l’année, tout s’agite pour acheter ou vendre sa marchandise ou encore en extraire le grain et l’emmener à travers le pays. Et là, au milieu, huit personnes travaillent dont les responsables attitrés : Cyril Barthet d’abord est le gérant du centre et au bénéfice d’une grande expérience dans la conduite d’une entreprise. Il est secondé par Bertrand Monney qui est silotier et responsable du traitement des céréales, Laurent chef meunier, Nevzat chauffeur, Cédric employé et Sylvie pour la comptabilité.

Le bal des tracteurs

Les saisons rythment les activités de tout ce petit monde tant sont énormes les capacités de stockage dont le silo principal qui peut contenir 6000 tonnes de grain. Les livraisons et vente des semences et de l’engrais notamment, des produits phytosanitaires, sont les moments forts de l’année après bien évidemment les moissons avec la valse des tracteurs venant déverser leur contenu dans la trémie devant le bâtiment. Il est à noter que le centre est aussi un fabricant et un distributeur d’aliment pour le bétail, bovins, porcs et volailles et encore un fournisseur de matériel agricole.

Un peu d’histoire

Le centre a un passé d’un siècle et demi. C’est en effet en 1873 que le syndicat agricole des Grands Moulins de Croy décide la construction d’un moulin sur les bords du Nozon. En 1924, le comité décide d’acheter un immeuble près de la gare pour bénéficier d’un accès par chemin de fer. En 1963, le battoir de Croy est acheté pour 44’000.-. En 1968, l’Ag des Grands Moulins décide de fonder une coopérative. En 1971, l’ancien battoir est vendu et c’est en 1975 que les nouvelles installations de la gare de Croy sont réalisées pour une somme de 1’150’000.-. En 1984 et 2000, de nouvelles augmentations de stockage aboutissent à la situation actuelle. La dernière acquisition est une presse à granulés.

Mais encore …

Accessoirement, les blés panifiables servent à fabriquer les Bretzeli Kambly. La présence des antennes de trois opérateurs sur le toit du silo principal mais pas de 5G comme beaucoup le croient, de telles antennes s’érigeant bien plus discrètement le long des voies CFF près de la gare … On peut aussi indiquer que le changement climatique n’est pas le seul défi des années à venir, mais aussi les normes de plus en plus exigeantes concernant les engrais et les produits phytosanitaires, les produits d d’importation se montrant par là un concurrent de plus en plus féroce de par des exigences moindres.

Pour conclure, on pourrait exprimer l’opposition entre le gigantisme des bâtiments et la modestie des moyens humains pour faire « tourner la baraque ».