L'école d'autrefois
L'école d'autrefois
Né en 1945, marié, père de 4 enfants, grand-père de 12 petits-enfants et 2 arrière-petits enfants, Philippe Theytaz (*1945), a porté bien des casquettes : instituteur, professeur, directeur d’école, conseiller éducatif, consultant en relations humaines, coach…
Après l’obtention d’une licence à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève, son parcours s’est achevé par un doctorat en psycho-pédagogie dans la même université en 1989.
Dans cette capsule vidéo, Philippe Theytaz, pédagogue et ancien directeur d’école, jette un regard rétrospectif sur l’école du temps de son enfance. Il y souligne le peu d’égard fait à la personnalité de l’enfant qui est davantage considéré comme un être à dresser que comme une personne à part entière. Point d’accusation dans son discours : l’école d’autrefois était dans la ligne de la société en général qui considérait entre autres que l’enfant ne souffrait pas comme l’adulte et qu’il fallait « frapper les corps pour libérer les esprits ».
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... et un grand sportif! 🏆
Ce que Philippe Theytaz dit de l'école de jadis, beaucoup parmi nous nés dans la décennie 1950 peuvent en témoigner. Certains instituteurs, surtout dans les dernières classes de l'école primaire, terrorisaient les élèves et recouraient aux châtiments corporels. Mais, d'autres faisaient preuve d'humanité et ont été des éveilleurs. Je pense à cet instituteur de 4ème année primaire qui commençait toutes les journées par la lecture d'un poème. "Salut bois couronnés d'un reste de verdure ! (...)" Le poème de Lamartine ne m'a plus quitté. C' est un don de cet instituteur qui trouvait que la poésie avait droit au meilleur moment de la journée. Merci M. Norbert Zuber !
Merci de ton commentaire au goût de madeleine de Proust. Me reviennent aussi en mémoire les vers de Victor Hugo (Oceano Nox) appris en sixième chez M. Joseph Vuignier :
"Oh ! combien de marins, combien de capitaines Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis !..."
Par contre, en écho au discours de Philippe Theytaz, je revois un maître hurlant - je ne pouvais m'empêcher d'avoir un rire nerveux - et un autre courant derrière un élève pour lui administrer la correction "méritée". Il y avait aussi cet autre qui tenait un arsenal de tuteurs de bambou à sa disposition. Le diamètre de ces bâtons était relatif à la faute à réprimer : le pire était "Martin bâton".
Dans l'école d'autrefois, il y avait certes des enseignants qui "faisaient preuve d'humanité et qui ont été des éveilleurs". C'est vrai, je les avais presque oubliés, tant l'école de cette époque "meurtrissaient les corps et les cœurs pour (soi-disant) libérer les esprits". Cependant, lorsque la question m'a été posée, c'est la réponse qui m'est spontanément apparue pour décrire davantage une école de la répression et de la sélection que de la formation. Merci toutefois de rappeler à nos souvenirs ces enseignants d'une autre école.
Très intéressant ! Merci Pierre-Marie de la vidéo et Philippe pour ton témoignage. Quelle époque épique ! Ursula Vianin