Théâtre en plein air !
Théâtre en plein air !
Cette photo a été prise à l'occasion d'un théâtre en plein air à Prarayer en-dessous d'Ayer.
L'homme à gauche sur le tabouret est mon grand-père Georges Melly. A sa gauche Rosa Theytaz puis Robert (?) Vianin et Armand Theytaz.
Devant, de dos, Lucie Melly.
Date approximative.
Et voici ce que disait Rose Bünter-Salamin (1927-2012) dans son blog
du 27 juillet 2008 et retranscrit par sa petite-fille Ivana :
Du temps de mon adolescence, fin du printemps, dans nos villages, les artistes amateurs interprétaient des œuvres théâtrales, soit comiques, soit plutôt tragiques. Cela se faisait sur la place principale du village. Il y avait foule car le public de tous les alentours avait à cœur d’apprécier le spectacle.
Dans les années 1943 et 1945, je jouais donc sur la place du village de Veyras. Il n’était pas facile à cette époque de pouvoir faire partie d’une troupe. Etant élève de l’école de commerce il m’a fallu obtenir une permission spéciale de la révérende Sœur directrice de l’établissement. Je me souviens avoir obtenu cette fameuse permission car le metteur en scène était le curé de la paroisse du village... C’était la période de guerre, donc la pièce était plutôt tragique. Mon époux (instituteur), revenait du front, aveugle. Je devais donc l’accueillir chaleureusement en le prenant dans mes bras… situation un peu difficile car il était vraiment plus petit de taille que moi, qui aurait souhaité un soldat viril, élancé même aveugle…
Dans une autre pièce je jouais la tenancière du café du village. Entre nous les acteurs, il y avait entente parfaite, les répétitions joyeuses et notre metteur en scène, plein de talent. Afin d’exprimer pour le mieux nos sentiments, il fallait s’époumoner avec force pour que le public nous entende au loin, partout sur la place. Dans la grande partie de nos villages du Valais des troupes d’amateurs apportaient de la joie. Nous étions des amateurs, mais des amateurs conscients de nos talents et de nos performances, en toute modestie.
Ce que disait l'historien Erasme Zufferey au sujet du théâtre religieux en Anniviers :
A propos du théâtre religieux, si édifiant et si fréquent autrefois, nous avons interrogé bien des gens dans la vallée. Seuls les vieillards âgés de plus de 85 ans avaient des souvenirs personnels. D'après leurs dires, il s'est joué à Vissoie, au temps du vicaire (Chrétien) Massy, le drame de "l'Enfant prodigue". Celui-ci apparaissait déguenillé, gardant un troupeau de moutons à la Maschija, derrière le village, au nord. Dans sa faim, il broutait de la main l'herbette du pré et se la portait à la bouche. Quelque temps auparavant, on avait représenté, au sommet du village, au Bolengier, "Joseph vendu par ses frères". A Ayer, on joua plus d'une fois "Le trépas de la Vierge", sur le pré où s'élève la maison du rectorat. Un peu plus tard, vers 1862, on représenta, devant la chapelle de Vissoie, la tragi-comédie du "Sauvage", qui a dû se répéter pendant plusieurs années. Les familles qui ont fourni les personnages de cette pièce portent encore des surnoms. Ainsi, à Mission, l'une d'elles a reçu celui de l'hermite; une autre, émigrée à Sierre, porte celui du diable. A cette même occasion, un rémouleur a légué à ses descendants le surnom de "molare".
A cette époque, où chacun ne savait pas lire, il fallait souvent, pour apprendre les rôles, se les faire énoncer par une autre personne et les répéter longuement. Un arrière-petit-fils (Fridolin Salamin) et celui (Jean) figurait l'archange Gabriel, et qui s'est appelé l'Ange, nous a communiqué aimablement ces précisions.
Puis pour de longues années, le théâtre s'est tu. Maintenant, la jeunesse s'essaye de nouveau à interpréter parfois des pièces patriotiques et même religieuses. En août 1901, Marcel Guinand, avocat à Genève, fit représenter à Vissoie, à Maschija, "La légende d'Anniviers", pièce en 4 actes et en vers, Sion, 1903, 59 pages.
Erasme Zufferey in "le passé du Val d'Anniviers", tome III, p 231
voir aussi :
Au sujet de l'historien Erasme Zufferey, voir ce document :
Images modifiées ou générées par l'IA
Depuis peu, l’intelligence artificielle arrive dans nos vies, pour le meilleur comme pour le pire. Elle permet de déflouter, coloriser et optimiser les témoignages historiques parfois de manière bluffante. Dans ce contexte, notreHistoire.ch et sa webédition a pris position pour défendre l'authenticité et la sincérité des documents publiés sur la plateforme.