Joseph Bovet (1879-1951)

Joseph Bovet (1879-1951)

1 janvier 1957
© Alphonse Derungs Musée gruérien
Musée gruérien

Modèle grandeur nature du monument Bovet, en plâtre, atelier du sculpteur fribourgeois Antoine Claraz, 1957. © Alphonse Derungs Musée gruérien

Monument réalisé par Antoine Claraz en 1957. Au centre, l'abbé Joseph Bovet (1879-1951), compositeur de musique religieuse et profane. On lui doit le célèbre chant «Le Vieux Chalet». L'abbé Bovet Joseph Bovet naît le 8.10.1879 à Sâles (Gruyère). Fils de Pierre, instituteur et agriculteur, et de Marie-Joséphine Andrey, il suit sa formation au pensionnat Saint-Charles de Romont (FR), au collège Saint-Michel de Fribourg (1896-1900) et à Einsiedeln (1900-1901); il effectue un séjour d'étude au couvent bénédictin de Seckau en Autriche (1903), puis le Séminaire à Fribourg. Ordonné prêtre en 1905, J. Bovet effectue son vicariat à Genève (paroisse Notre-Dame, 1905-1908). De retour à Fribourg, il est professeur de chant à l'école normale des instituteurs (dès 1908) et au grand séminaire (dès 1910), maître de chapelle à la cathédrale Saint-Nicolas (dès 1923), chanoine dès 1930. Directeur des principaux ensembles de la capitale, tenant entre ses mains toute la vie musicale du canton, il influence le goût collectif. Compositeur fécond, J. Bovet est l'auteur de quelque 2000 œuvres, dont une moitié profanes. De la simple chanson au Festspiel (grand spectacle historique ou commémoratif très en vogue entre 1880 et l'entre-deux-guerres), il a souvent trouvé la formule juste. Perçu comme l'un des maîtres de la chanson populaire, J. Bovet a su offrir à ses contemporains une sorte de «patrie musicale» au moment où la société rurale subissait les assauts du modernisme. La chanson le Vieux Chalet (1911), célèbre dans toute la Suisse, est emblématique de cette production. Ses festivals, «Grevire» (1930) et «Mon Pays» (1934) notamment, furent de grandioses mises en scène d'un pays à la recherche d'une nouvelle identité. A travers le mouvement cécilien (chorales d'église), J. Bovet a aussi contribué à restaurer la musique religieuse. Charismatique, il a joui d'une immense popularité; après son décès le 10.2.1951 à Clarens (comm. Montreux), Fribourg (1955) et Bulle (1957) lui élèvent une statue. Il est considéré à juste titre comme le père de la culture chorale, pilier de l'identité cantonale. Rouage important de la «République chrétienne», le régime catholique conservateur fribourgeois entre 1880 et l'entre-deux-guerres, J. Bovet a créé des structures qui lui ont survécu.
© Dictionnaire historique de la Suisse

Le sculpteur Antoine Claraz Antoine Claraz naît à Fribourg le 8 septembre 1909. Il suit sa formation au Technicum Cantonal, à la Kunstakademie (Munchen, Allemagne) entre 1932-1933, à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts et dans l'atelier de L. Simon à Paris. Affilié à la SPSAS (Société des Peintres, Sculpteurs et Architectes Suisses), l'OEV (l'Œuvre) et l'Institut Fribourgeois, il est membre de diverses commissions et jurys. Il réalise des expositions personnelles et collectives dans diverses villes, participe aux Salons Internationaux de la Médaille à Paris, Vienne et Rome. Il y remporte de nombreux prix et concours. Antoine Claraz abandonne la peinture en 1943 pour ne se consacrer plus qu'à la sculpture. Il reçoit des commandes publiques et privées.

D'une grande dextérité, il maîtrise terre, plâtre, bois, pierre dure et tendre, cuivre et alliages. Artiste remarqué dans la technique du métal repoussé, forgé et soudé, il osera de très grands formats. Antoine Claraz fait référence en matière d'art sacré avec de nombreux aménagements liturgiques. Ses œuvres

<a href=""></a>sont visibles en Suisse dans les cantons de Fribourg, Genève, Valais, Vaud, Neuchâtel, Bâle, Schwyz, Zurich, Tessin, Zoug, Soleure, Argovie, ainsi qu'en France, Italie, Allemagne, Angleterre, U.S.A., Roumanie, Martinique, Ruanda et Togo. A Bulle Antoine Claraz est l'auteur du fronton de l'Hôtel de Ville et du mobilier liturgique de l'église. Il décède à Fribourg le 29 mai 1997.
© Encyclopédie Larousse

Les foires au bétail de la place Saint-Denis Le monument dédié à l'abbé Bovet est au centre de la Place Saint-Denis depuis 1957. Cette place était auparavant utilisée comme place de foire. Dès la seconde moitié du XIXe siècle, avec l'avènement du chemin de fer - la ligne Bulle-Romont est créée en 1868 - les marchés au bétail de Bulle connaissent un développement considérable. Les chiffres donnés par la presse régionale permettent de mesurer l'ampleur que prend la manifestation: entre le 24 et le 26 septembre 1912, 1218 têtes de bétail sont embarquées à la gare de Bulle. Elles occupent en tout 201 wagons. Le 24 septembre 1912 a lieu la foire d'automne. Les vaches de qualité s'échangent à une valeur de 1500 à 1600 francs (à titre de comparaison, pendant la guerre 1914-1918, les soldats suisses reçoivent une solde de 80 centimes par jour). Le marché au bétail est transféré au Marché couvert (actuellement Espace Gruyère) en 1957.
© Musée gruérien

A voir aussi Les secteurs «L'Écho des images», «Sous le signe de la croix» et «Une ville dans son élan» de l'exposition permanente La Gruyère, itinéraires et empreintes, au Musée gruérien.

http://www.youtube.com/watch?v=_9Scg3kzpD8Pour en savoir plus Patrice Borcard, Joseph Bovet, 1879-1951, Editions de la Sarine, 1993.
Antoine Claraz, Catalogue d'exposition, Musée d'art et d'histoire, Fribourg, 2000.

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16 avril 2013
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