Sans dents à 22 ans
Sans dents à 22 ans
Irène Epiney-Melly (1934) évoque le jour où le dentiste lui a dit qu'elle devait arracher toutes ses dents parce qu'elles n'étaient pas soignables. Elle avait 22 ans. Jeune mariée, elle a dû rester un mois sans dents. C'était en 1957.
Maman une année avant l'arrachage de dents.
Le dentiste d’Irène Epiney
complément de Charly Arbellay
Le récit d'Irène est saisissant et reflète bien le mode de vie des communautés montagnardes. Des villages retirés, l'absence de contrôles dentaires à l'école, des brosses à dents et du dentifrice hors de prix : tous les facteurs étaient réunis pour mener à une dentition prédestinée aux extractions. Les caries n'étaient pas soignées. La dent affectée était extraite et la plaie nettoyée à l'alcool fort. Sans aucune prévention adéquate, les problèmes s'accumulaient : manque d'hygiène bucco-dentaire, pas de détartrage, gingivite, parodontite, etc. C'était la réalité de l'époque.
Une dizaine d'années me sépare d'Irène Epiney, et nous partagions le même dentiste : Henri Michelet (1921-2004). Non seulement il était médecin-dentiste, mais aussi un fervent chasseur et le président de la Diana de Sierre. C'était un praticien compétent, cependant, il avait la regrettable habitude de lésiner sur les anesthésies. Son cabinet se trouvait dans l'immeuble Zwissig, au numéro 2 de la place du Château de la Cour à Sierre.
Henri Michelet, photo : Charly Arbellay
Parfois, en marchant sur le trottoir, on pouvait entendre les cris des adolescents auxquels le Dr. Michelet extrayait les dents. J'ai été l'un de ces adolescents. Plus tard, à l'aube de sa retraite, il me confia : « Si vous saviez le nombre de parents que j'ai dû réprimander pour ne pas imposer d'hygiène dentaire à leurs enfants, ils rempliraient une église ». C'est dit.
Un autre souvenir de son enfance assez comique celui-ci :
Un complément très intéressant concernant les soins dentaires dans les années 50 ans a été rédigé par Charlx Arbellay, journaliste et grand connaisseur de la région. Vous pouvez le lire ci-dessus
Cher monsieur Pierre-Marie Epiney,
Merci à vous et aux participants de votre publication présente.
Concernant la remarque faite par monsieur Charly Arbellay
L'horreur, il existent des dentistes encore de nous jours qui n'ont mal pour personne d'autre que pour eux même, et pire parfois que pour leur portemonnaie. Toutefois il y en a qui heureusement font un travail remarquable et qui avec peu de moyen et beaucoup de douceur arrivent à redonner le sourire aux gens. A propos de dents à arracher, j'ai eu ma mère qui elle s'était mariée sans dents s'étant retrouvée un peu dans la même situation que votre chère maman Irène Epiney-Melly. Mieux que rien, un dentier et des d'aphtes douloureux l'avaient accompagnée pour le restant de sa vie
Est-ce que de nos jours les personnes en situation très précaires sont ils beaucoup mieux soignés ? A partir de combien de dents restantes ont ils droits que l'on se bougent très sérieusement aussi pour eux ? ?
Amitiés Renata