Au pied du sapin: joujoux et souvenirs

23 décembre 2022
Suisse romande
Valérie Clerc

Les historiens nous apprennent que les jouets remontent à la plus haute antiquité. Certains d'entre eux, comme les poupées, les hochets ou les dés, ont des millénaires. Fabriqués à la maison par l'enfant ou ses parents, puis hors du foyer par des artisans et des industriels dès le 19e siècle, les jouets occupent une place importante à Noël.

Leur attente durant l'Avent met l'imagination en ébullition, les 24 portes du calendrier marquent une lente progression vers leur heureuse découverte au pied du sapin. Parce que nous avons vécu cette impatience enfantine et que certains présents reçus autrefois habitent toujours nos placards, il semblait utile que nous croisions nos souvenirs dans un esprit de partage qui caractérise la fête de Noël. Votre webéditrice vous a candidement interrogés et vous avez amicalement acceptés de répondre, soyez-en chaleureusement remerciés.

Au pied du sapin, voici offert à votre lecture un florilège de souvenirs.

Willy Rueger

Ce qui me vient spontanément à l’esprit, ce sont les oranges qui garnissaient le pied du sapin… Une fête ! nous n’en avions qu’à ce moment-là. Mon deuxième souvenir immédiat est mon cœur gros d'avoir reçu une verge du père fouettard (j’avais sans doute été pas trop sage pendant l’année…) De plus, étant né le 25 décembre, je recevais toujours un cadeau pour les deux fêtes… Mais mon plus beau cadeau fut, je crois, un train en tôle dont la loco (que j’ai encore) se remontait avec une clé et circulait sur un modeste circuit ovale fait de rails en tôle également.

Michel Savioz

Je devais avoir 4 ou 5 ans et mon papa m'avait fabriqué en cachette une ferme en bois. Nous étions 5 frères et sœurs et nous étions contents avec peu de choses. Une autre année, j'ai reçu une paire de skis bleus. À la fin de la saison je me suis aperçu que sous la peinture, du rouge apparaissait ! J'ai reconnu alors les skis d'une de mes grandes sœurs... C'était comme ça dans les années 60 dans nos villages.

Philippe Chappuis

Le plus beau "cadeau" dont je me souvienne vraiment, c'est qu'on ne me demande surtout pas de jouer un petit morceau de violon ou de réciter une jolie poésie... J'aimais bien entendre la joyeuse petite introduction que ma mère jouait au piano pour nous inviter à entrer dans la salle à manger ; la féérie du sapin et des bougies me suffisait alors largement !

Sylvie Bazzanella

En 1959, après la Messe de Noël, chaque enfant a reçu un petit Jésus phosphorescent de couleur bleue. Je me souviens que une fois le dortoir [de ma pension] regagné et les lumières éteintes, nous nous amusions à faire tourner dans l'espace ce charmant poupon bleuté. Le résultat fut magique ! Ceci est peut-être mon meilleur souvenir de Noël.

Renata Roveretto

D'avoir mon père non stressé en congé et fin heureux avec nous en famille, et c'est d'ailleurs lui qui se chargeait de décorer le pauvre sapin qui finissait toujours par être très coloré sans jamais oublier les petits oiseaux... bien sûr il y avait aussi le plaisir des cadeaux pour nous tous, mais pour moi cela n'avait qu'une valeur moindre en comparaison d'avoir mon père vraiment pour nous pendant ces jours de fêtes, durant lesquelles j'avais grand plaisir à me lever le matin. Oui, le plus beau souvenir reste l'union familiale à la maison bien au chaud dans le chalet entouré de beaucoup de neige !

Roger Monnard

Mon plus beau cadeau de Noël n'était pas un cadeau "physique" car ma famille n'avait pas les moyens de faire trop de cadeaux, alors on recevait souvent pour Noël les jouets utilisés par les cousins plus grands.

Mais le plus beau cadeau était de préparer Noël avec mes grands-parents, ce qui consistait à vider tous nos tiroirs de jouets pour les mettre au grenier le temps des fêtes, puis préparer des dizaines et des dizaines de beignets au sucre, de bricelets, de pains perdus sucré, et ranger le tout dans nos tiroirs jusqu'à Noël, moment ou toute la famille débarquait (nous étions entre 25 et 30personnes), puis ensuite quand ma mère rentrait pendant ces jours de congé (elle était sommelière dans des restos chics, souvent loin du côté de Zürich, Lugano ou la Chaux-de-Fonds) , elle m'emmenait voir les décoration en ville le soir, et ça c'était merveilleux toutes ces lumières, le sapin du Crédit foncier, les lumières de la rue de Bourg, la Palud, etc.

Une promenade avec ma mère la nuit pour voir les décos de noël, voilà mon plus beau cadeau !

Serge Goy

Pour moi, mon plus beau cadeau a été, je crois, un jeu de hockey sur table, avec des tringles qui faisaient avancer et tourner les joueurs. J'en ai joué des heures et des heures jusqu'à complète incapacité de le faire due à l'usure des engrenages en plastique. J'avais ajouté des fausses bandes latérales en carton pour remplacer les joueurs latéraux qui avaient le plus souffert. Presque même remarque pour un jeu de foot nommé Tipp Kick.

Yannik Plomb

Un train électrique Märklin en 1959 que je possède toujours et qui fonctionne encore.

Valérie Clerc

Parmi les cadeaux reçus dans mon enfance, lorsque j'avais 11 ou 12 ans, je me rappelle parfaitement avoir déballé devant tout le monde un livre offert par une tante éloignée qui avait été désignée par tirage au sort pour me faire un cadeau cette année-là.

Je ne savais pas à quoi m'attendre et du papier j'ai sorti un livre de poche sur la couverture duquel me regardait un homme au visage triste, coiffé d'une casquette et fumant une cigarette. Mon incompréhension était totale et comble de malheur ma famille s'est bruyamment exclamée en direction de ma tante "Mais quelle bonne idée!" J'étais déconfite.

Le livre que je venais de recevoir était un exemplaire du recueil "Paroles" de Jacques Prévert, dont je ne connaissais rien. Malgré ma gêne au pied du sapin, ce livre compte aujourd'hui parmi mes favoris!

Image de couverture:

Saint-Nicolas (1951) par Adolphe Geisel, collection des Archives de la Ville de Romont

Vous devez être connecté/-e pour ajouter un commentaire
  • Pierre Mathez

    A l'âge de 6 ans, j'ai reçu de mes parents un petit livre dont le titre est "Les bons amis", paru chez Flamarion en 1961. Il raconte les aventures d'une carotte qui passe en hiver chez 5 amis, le lapin, le cheval, le mouton et le chevreuil.

    Ce livre était le premier d'une longue série, car j'aime lire. Et... je l'ai encore, en bonne place dans ma bibliothèque. Après quelques recherche, je constate que j'ai entre mes mains la première édition de ce livre, publié dans une collection appelée "Albums du Père Castor"

    Un trésor de plus de 50 ans d'âge... Une année plus tard je recevais un autre livre "Tit, la mésange", ouvrage que j'ai également encore aujourd'hui !

  • Renata Roveretto

    Chère madame Valérie Clerc

    voici un garçon très enchanté pour satisfaire un énorme publique avec son violon. Peut-être que monsieur Philippe Chappuis comprend mieux ainsi l'attente des grands..

    youtube.com/watch?v=_-sfoqUa0v...

    Amitiés Renata